Famille d'Espinose

La famille d'Espinose autrefois d'Espinosa[1], Espinosa[2] selon les sources, est une famille de la noblesse française originaire d'Espagne. Plusieurs de ses membres s'installèrent à Nantes comme négociants à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle.

d'Espinose

Armes de la famille : d'Espinose

Blasonnement d'argent à un arbre arraché de sinople et un griffon de gueules passant au pied de l'arbre; mantelé au 1 d'azur à la croix fleuronnée d'or, au 2 d'or au coeur de gueules
Devise Spes in Deo (anagramme de d'Espinose)
Branches d'Espinose de Frossay
d'Espinose de Lacaillerie
d'Espinose de Portric
d'Espinose de La Rostannerie
Période XVe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Espagne
Duché de Bretagne
Demeures Château d’Espinosa de Los Monteros
Château de La Ravelonnière
Manoir de La Rostannerie
Château de La Grillonais
Manoir de La Caillerie
Château de Bellanville
Hôtel de Rosmadec (Nantes)
Hôtel d'Espinose (Nantes)
Charges Sous-maire de Nantes
Consul procureur et boursier d'Espagne à Nantes
Président des enquêtes à la Chambre des comptes de Bretagne
Maire du Croisic
Maire de Cosqueville
Fonctions ecclésiastiques Évêque d'Urgell
Archevêque de Tarragone
Abbé
Supérieure
Coprince d'Andorre
Récompenses militaires Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Ordre royal de Saint Jacques
Preuves de noblesse
Autres Anoblie par charge en 1594, maintenue de noblesse en 1669.

Une branche éteinte en 1787 avec Charles-Augustin marquis d'Espinose [3] fut anoblie par charge d'échevin de Nantes en 1594[4]. Elle fut titrée baron de Portric en 1640 et marquis d'Espinose en 1765 (titre éteint avec le titulaire)[3].

Gustave Chaix d'Est-Ange indique que de la souche se détachèrent à une époque inconnue un certain nombre de rameaux [3] et qu'un de ces rameaux collatéraux, longtemps fixé aux colonies, s'est perpétué[5].

Une branche fixée en Basse-Normandie au début du XVIe siècle fut maintenue noble en 1666[6].

Histoire

La Famille d'Espinose est originaire d'Espagne. Les sources différent sur son origine exacte.

Au XVIIIe siècle, La Chesnaye-Desbois écrit que la famille d'Espinose est une ancienne famille noble espagnol qui remonte à Jacques-Ferdinand d'Espinose-de-Los-Monteros , héritier principal & noble, qui probablement fut le premier qui passa en France[7] mais les premiers membres de la famille Espinosa fixée à Nantes n'étaient pas qualifiés nobles mais bourgeois et marchand. Les auteurs contemporains dont Régis Valette dans le Catalogue de la noblesse française indiquent que la famille d'Espinose fut anoblie en 1594 par une charge d'échevin à Nantes[8].

Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que la famille d'Espinose est originaire d'Espagne et que son auteur Bernardin d'Espinose, fils puîné de Gratian-Ferdinand d'Espinose, sieur de Los-Monteros, vint dans les premières années du XVIe siècle s'établir à Nantes comme négociant[3]. Marié à Jeanne Morin, il acquit différent domaines aux environs de Nantes et fut convoqué en 1543 à l'arrière-ban du diocèse de Nantes.Il était parent d'un Pierre d'Espinose, bourgeois de Nantes, qui en 1498 fut taxé à 25 livres pour les besoins de la ville[3].

Selon Laurence Moal, auteur de L'étranger en Bretagne au Moyen Âge, la famille d'Espinose est originaire de Medina de Rioseco ou de Medina del Campo, de la province de Valladolid, où l'on trouve au XVIe siècle Jean d'Espinosa, libraire, en relation avec les d'Espinosa de Nantes. Bernardin s’installe à Nantes en 1483[1]. Le , Il fait appel aux conseillers après la saisie de ses biens par les officiers du roi à Penmarc’h pour récupérer sa marchandise « ung parquel de tapicerie et deux draps noirs », déclarant que si tous ses biens étaient confisqués, il n’aurait plus de quoi vivre, lui, sa femme et sa famille[9].

Joël Rillat dans Ces messieurs de Nantes écrit « Cette famille d'origine espagnole au patronyme Espinosa francisé en d'Espinose, puise ses racines en la petite ville de Espinosa de Los Monteros en Castille. Rapidement la famille l'abandonna pour Burgos, la capitale, où elle établit des banques et comptoirs de commerce, non seulement en Espagne mais aussi en Europe et aux indes. En France, elle vint s'installer à la fin du XVe siècle à Nantes et à Rouen et leurs membres continuèrent à commercer avec la famille restée en Espagne. »[2].

Pierre Despinosa, marchand bourgeois de Nantes né en 1489 et mort le à Nantes (Saint-Nicolas) épousa Martine Billy (ou de Billé) avec laquelle il eut 10 enfants dont Jacques Espinose, marchand, né le à Nantes (Saint-Nicolas) et mort dans la même ville le . Marié à Françoise d’Aragon il eut deux fils : Jacques (1567-1626), sieur de la Rostannerie, marchand à la fosse à Nantes auteur d'une branche aînée et Pierre (1575-1648), marchand et échevin de Nantes, auteur d’une branche cadette[10],[11].

Branche anoblie en 1594 (éteinte en 1787)

Bernardin d'Espinose, sieur de la Renaudière, baptisé à Nantes le et mort en 1636, épousa le Jeanne le Lou. Il arriva à la noblesse à la faveur des charges de magistrature dont il fut revêtu. Echevin de Nantes en 1594 et en 1595 et nommé conseiller au Parlement de Bretagne en 1597[3].

Michel d'Espinose, sieur des Renaudières (fils du précédent), baptisé à Nantes en 1589, décédé dans la même ville en 1658 succéda à son père en 1617 dans sa charge de conseiller au Parlement de Bretagne et fut nommé en 1622 président aux enquêtes du même Parlement. Il obtint, par lettres patentes de 1640, l'érection en baronnie de la terre de Portric qu'il possédait en la paroisse de Saint-Donatien de Nantes[3].

Marié à Jeanne Gazet, il fut le père de Michel et Renaud d'Espinose, qui furent maintenus dans leur noblesse le , sur preuves de cinq générations, par arrêt de la Chambre de réformation[3].

Charles-Augustin d'Espinose fut créé marquis d'Espinose par lettres patentes de 1765 et mourut sans postérité en 1787 dernier de sa branche[12].

Branches collatérales demeurées non nobles

Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que de la souche se détachèrent à une époque inconnue un certain nombre de rameaux qui demeurèrent non nobles[3].

  • Jean-Baptiste d'Espinose fut débouté de ses prétentions nobiliaires, faute de produire des preuves suffisantes, par arrêt du [5].
  • François d'Espinose des Mortiers, fut condamné comme usurpateur de noblesse, le , par jugement de M. de Nointel[5].
  • René d'Espinose, inspecteur des milices bourgeoises de Bretagne en 1709, chevalier de Saint-Louis, ne put avoir entrée dans l'ordre de la noblesse aux Etats de 1720 parce qu'il n'était pas noble d'ancienne extraction[5].
Branche subsistante fixée à la Martinique au XVIIe siècle

Gustave Chaix d'Est-Ange ajoute qu'un de ces rameaux collatéraux, longtemps fixé aux colonies, s'est perpétué jusqu'à nos jours (1918) et que son chef, Edmond-Victor, connu sous le titre de baron d'Espinose, épousa en 1847 Melle de Blocquel de Wismes dont eut trois filles et deux fils : Alonse, baron d'Espinose, qui épousa Melle le Monnier de Couville et qui en eut un fils et Gaston d'Espinose, prêtre, décédé en 1890 à l'âge de 35 ans[5].

Branche d'Espinose de Lacaillerie

Une branche des d'Espinose de Nantes se fixa au XVIIe siècle à La Martinique avec Jean-Baptiste d’Espinose, sieur de la Caillerie, (1658-1715) marié le au Carbet (Martinique) avec Marie Marguerite Gabriel[13].

Son descendant, Jacques Pierre d'Espinose de la Caillerie (1760-1827) reconnu et légitima cinq enfants lors de son mariage le au Prêcheur avec Marie Jeanne Sophie Roche Le Sage (1775-1823)[14],[15], dont Jacques Mathieu d'Espinose, fils naturel de Sophie Roch Le Sage, né le au Prêcheur (Martinique) et inscrit sur les registres du Prêcheur le [16],[17] et mort le à Saint-Pierre (Martinique) qui épousa en seconde noces à l’âge de 66 ans, le Catherine Pulchérie, âgée de 32 ans[18].

Louis Jules Georges Amilcar d"Espinose de Lacaillerie, fils posthume de Jacques Mathieu d'Espinose de la Caillerie (mort le ) et de Catherine Pulchérie, né le , négociant, domicilié à Paris, créole de Port-au-Prince (Haïti), épousa à Paris XVIème le Madeleine Marguerite Joly, née à Anvers (Belgique) le , décédée à Paris le , fille de Jean Louis Achille et d'Henriette Cotigny, d'où postérité subsistante[19].

Branche fixée en Normandie, maintenue noble en 1666

Une branche de la famille d'Espinose, vint d'Espagne se fixer en Basse-Normandie au début du XVIe siècle. Elle portait pour armes d'argent à une aigle de sable, becquée et onglée d'or, combattant contre un dragon de sable, armé et lampassé d'or. Elle avait pour auteur, Alonse d'Espinose qui épousa d'abord Catherine du Chesnay, puis, en 1532 Guillemette de Hottot. Il eut deux fils, Edmond, né du premier lit, marié en 15S4 à demoiselle de Béchevel, et Claude, né du second lit, marié en 1576 à Charlotte de la Bazonnière, qui obtinrent en 1620 des lettres de naturalité[6].

Cette branche fut maintenue noble lors de la recherche de 1666, par jugement de Chamillart, intendant de Caen. Une note de celui-ci nous apprend que Jacques d'Espinose obtint ledit jugement quoiqu'il n'eût produit que trois degrés, parce que son grand-père Alonce figurait dans les pièces produites avec la qualification de chevalier[6].

Armes

d'argent à un arbre arraché de sinople et un griffon de gueules passant au pied de l'arbre; mantelé au 1 d'azur à la croix fleuronnée d'or, au 2 d'or au coeur de gueules

Alliances

de Rosnyvinen de Piré, Bedeau, de Rosmadec, Poullain, Le Lou (1586), de Boisgelin (1664), Renouard, Bureau, Michel, Bidé de la Grandville (1708), de La Chapelle, de Blocquel de Croix de Wismes (1847), de Fontaine de Resbecq, de Beausse, etc.

Références

  1. Laurence Moal, L'étranger en Bretagne au Moyen Âge, Presses Universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 75.
  2. Joël Rillat, Ces messieurs de Nantes, t. 4 (lire en ligne), p. 54.
  3. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XVI, Evreux, (lire en ligne), p. 219.
  4. F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 410.
  5. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XVI, Evreux, (lire en ligne), p. 220.
  6. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XVI, Evreux, (lire en ligne), p. 220-221.
  7. François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse, (lire en ligne), p. 127.
  8. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Editions Robert Laffont, 2007, page 80.
  9. Laurence Moal, L'étranger en Bretagne au Moyen Âge, Presses Universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 75.
  10. Jöel Rillat, Ces messieurs de Nantes, t. 4 (lire en ligne), p. 53.
  11. Paul Jeulin, « Une page de l'histoire du commerce nantais du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 40, no 2, , p. 284–331 (DOI 10.3406/abpo.1932.1696, lire en ligne, consulté le )
  12. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XVI, Evreux, (lire en ligne), p. 219.
  13. Joël Rilat, Ces messieurs de Nantes complément Tome 4, page 65, 2019.
  14. « Registres de mariage du Prêcheur, Martinique, 12 avril 1819 », sur Archives nationales.
  15. Joël Rilat, Ces messieurs de Nantes complément Tome 4, 2019, page 68.
  16. « Registre état-civil du Prêcheur, Martinique, 21 août 1815 », sur Archives nationales.
  17. Joël Rilat, Ces messieurs de Nantes complément Tome 4, 2019, page 68, note 787.
  18. Joël Rilat, Ces messieurs de Nantes complément Tome 4, page 69, 2019.
  19. Eugène Bruneau-Latouche, Chantal et Philippe Cordiez, 209 Anciennes Familles subsistantes de La Martinique, Paris, E. Bruneau-Latouche, , 396-399 p., p. 396-399

Bibliographie

  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t. XVI, Evreux, (lire en ligne), p. 218-220

Articles connexes

  • Portail de la généalogie
  • Portail de l’Espagne
  • Portail de Nantes
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.