Famille Gambino

La famille Gambino (appelée famille Mangano avant 1957) est une organisation criminelle, fondée en 1910, faisant partie des Cinq familles mafieuses de New York, qui font elles-mêmes partie des 25 familles de la mafia américaine qui contrôlent le crime organisé aux États-Unis. Elle est issue de la Cosa nostra sicilienne. Son influence s'exerce principalement dans la partie Est des États-Unis mais elle s'étend jusqu'en Californie. Ses activités sont le prêt à taux usuraire, le racket, la prostitution, le trafic de drogue, l'organisation de paris clandestins, les contrats d'assassinat, le vol de voitures, l'escroquerie, l'évasion fiscale, la gestion de chantiers de construction, de bars, de discothèques, d'hôtels, de cimenteries et des quais du port de New York. En 2011, son effectif est évalué à environ 150-200 affranchis et 1500-2000 associés. Actuellement, elle est un peu moins puissante que la famille Genovese.

Pour les articles homonymes, voir Gambino.

Famille Gambino

Don Carlo Gambino

Date de fondation 1910
Fondé par Salvatore D'Aquila
Lieu État de New York, mais aussi New Jersey et Floride
Territoire États-Unis
Années actives 1910-actuellement
Ethnies présentes Italo-américaine et italiens.
Nombre de membres 150-200 « affranchis » et 1500-2000 associés.
Activités criminelles
  • Retraitement des déchets toxiques
  • Blanchiment d'argent
  • Gestion des docks du port
  • Paris et loterie clandestine
  • Hôtels, restaurants et boîtes de nuit
  • Construction et cimenteries
  • Racket
  • Extorsion de fonds
  • Voirie
  • Prostitution
  • Trafic de stupéfiants
  • Vols de voiture
  • Escroquerie financière
  • Évasion fiscale
Alliés Famille Lucchese, Genovese, Colombo, Bonanno
Rivaux Autres gangs

La montée en puissance de la famille, qui allait être la plus puissante famille criminelle américaine de son époque, commence en 1957, lorsqu'Albert Anastasia est assassiné assis sur une chaise de barbier à l'hôtel du Park Sheraton à Manhattan. Les criminologues pensent que le sous-chef d'Anastasia, Carlo Gambino, a orchestré l'agression pour prendre le contrôle de la famille. Gambino s'associe avec Meyer Lansky pour prendre le contrôle du jeu à Cuba. La fortune de la famille ne cesse de s'accroître jusqu'en 1976, jusqu'à que Gambino ne nomme son beau-frère, Paul Castellano, pour lui succéder comme parrain à sa mort. Paul Castellano est le parrain de la famille jusqu'à ce que John Gotti, caporegime de Castellano, craignant pour sa vie, orchestre l'assassinat de son chef en 1985. La chute de Gotti intervient lorsque son sous-chef, Salvatore Gravano dit « Sammy the bull », décide de coopérer avec le FBI. Cette coopération mène à la chute de Gotti et des principaux membres de la famille. Depuis 2015, la famille était dirigée par Frank Cali mais il meurt assassiné le 13 mars 2019[1].

Origine

Structure de la famille

Les origines de la famille criminelle Gambino remontent à l'implantation aux États-Unis d'une faction de mafiosi originaires de Palerme, en Sicile, alors dirigée par Ignazio Lupo. Ce dernier et son associé en affaire et beau-frère, Giuseppe Morello, sont emprisonnés pour contrefaçons en 1910. Leur gang passe entre les mains de Salvatore D'Aquila, un des capitaines de Lupo. D'Aquila est un influent immigrant qui rejoint le gang Lupo basé à East Harlem. Fondé dans les années 1900, le gang de la Mano Nera de Lupo est un des premiers groupes criminels italiens de New York[2]. Lupo est associé dans de nombreuses affaires avec Morello, qui est le premier capo di tutti capi (chef de tous les chefs), un titre qui sera repris par d'Aquila. Comme d'autres gangs de New York, ils reconnaissent Morello comme chef de tous les chefs[3]. En 1906, le nom apparaît pour la première fois lors d'une enquête pour abus de confiance.

En 1910, Giuseppe Morello et Ignazio Lupo sont condamnés à 30 ans de prison pour contrefaçons. Avec l'affaiblissement de la famille Morello, D'Aquila se saisit de l'occasion pour établir sa domination sur ce qui allait devenir sa propre famille palermitaine du crime à East Harlem. D'Aquila utilise rapidement ses liens avec d'autres chefs mafieux aux États-Unis pour créer un réseau d'influence qui lui permet de devenir le plus puissant chef mafieux de New York[3].

Son gang dut lutter contre celui de Joe Masseria. Salvatore D'Aquila meurt dans cette guerre, en 1928. Alfred Mineo et Steeve Ferrigno, amis de Masseria, prennent le contrôle du gang en pleine Prohibition. La guerre des Castellammarese, qui opposait deux chefs de gang, Joe Masseria et Salvatore Maranzano, fit de nombreuses victimes. Dans cette guerre, Mineo et Ferrigno meurent le dans un guet-apens, devant un immeuble de Pelham Parkway, dans le Bronx. Cette guerre s'arrêta avec la mort de ses deux principaux instigateurs : Masseria meurt en avril 1931 et Maranzano, cinq mois plus tard. Le principal bénéficiaire de ces assassinats est « Charlie » Lucky Luciano. Ce dernier organisa les bases des « cinq familles mafieuses » de New York et créa notamment la Commission de la Cosa nostra.

Après la guerre des Castellammarese

Frank Scalise prendra le contrôle du gang un court laps de temps mais le véritable premier parrain de la famille Gambino est Vincent Mangano. Mangano est un mafieux « à l'ancienne » comme l'étaient Masseria et Maranzano, mais ses liens étroits avec le vice-président de l'International Longshoremen's Association, Emil Camarda, le rendirent indispensable à ce poste vis-à-vis des autres familles. Grâce à cette association, la famille Gambino avait le contrôle de New York et des quais de Brooklyn pour des activités d'extorsion de fonds auprès des syndicats, d'organisation de paris clandestins sur les courses de chevaux, et de loterie clandestine. Mangano créa le Club City Democratic qui, officiellement, promouvait les valeurs citoyennes américaines. En réalité, c'était une couverture pour le Murder Incorporated, la fameuse équipe de mafieux juifs américains engagés comme tueurs par la Cosa Nostra. Phil Mangano en était membre tout comme Albert « The Lord High Executionner » Anastasia. Au même moment, Carlo Gambino est promu, ainsi qu'un autre futur parrain de la famille, son beau-frère Paul « Big Paul » Castellano.

Assassinat des frères Mangano

Anastasia et Mangano ne se sont jamais vus face à face. Mais ils avaient des divergences de point de vue quant à la direction de la famille. Mangano ne pouvait que constater qu'Anastasia préférait la compagnie des membres des autres familles. Vincent Mangano fut assassiné en avril 1951 et son frère disparut sans laisser de traces.

Appelé à se justifier pour son implication dans ces crimes devant les parrains des quatre autres familles. Albert Anastasia n'admit jamais son rôle mais reconnut qu'il projetait de les éliminer. Anastasia, considéré comme le pire tueur de la mafia de son temps, prit le contrôle de la famille et peu de ses membres remirent en cause son commandement de peur de se faire éliminer. Seul Carlo Gambino avait l'ambition de prendre le contrôle de la famille et mit tout en œuvre pour devenir sous-boss derrière Anastasia.

Élimination d'Albert Anastasia

La fortune de la famille était très liée à une autre dirigée par Frank Costello, connue aujourd'hui comme la famille Genovese. Vito Genovese, dont l'ambition était sans limites, cherchait à briser l'alliance Costello/Anastasia qui restaient solidaires pour toutes décisions devant le Syndicat national du crime.

Genovese sauta sur l'occasion que représentait l'assassinat d'Arnold Schuster. Ce dernier avait été tué sur ordre d'Albert Anastasia parce qu'il avait témoigné au procès d'un braqueur de banque (qu'Anastasia ne connaissait même pas). Genovese se servit de cet acte pour expliquer qu'Anastasia était fou et qu'il représentait une menace pour le Syndicat. Genovese et Gambino complotèrent pour éliminer leurs patrons respectifs.

Ce fut Costello qui fut attaqué en premier, le 2 mai 1957. Vincent Gigante fut envoyé chez lui pour l'assassiner. Ce fut un échec mais Costello fut tellement choqué qu'il se retira de la tête de la future famille Genovese.

Six mois plus tard, ce fut au tour d'Anastasia de se faire assassiner, le 25 octobre 1957, devant le barbier de l'hôtel du Park Sheraton sur la 56e rue Ouest. Il se pourrait que ce crime ait été l'œuvre d'une équipe de trois tueurs menée par Joseph Biondo sur ordre de Carlo Gambino.

Le sous-boss d'Anastasia, Carlo Gambino, prit le contrôle et donna son nom à cette famille du crime. Biondo devint sous-boss jusqu'à sa mort en 1966.

Apogée de la « famille » sous le règne de Carlo Gambino

Représentation hiérarchique de la famille Gambino sous l'ère de Carlo Gambino

Genovese fut condamné à 15 ans de prison, avant d'y mourir en 1969. La famille Gambino devint bientôt une des plus puissantes du Syndicat national du crime grâce à l'association aux maisons de jeux de Meyer Lansky à Cuba et aux Bahamas, business très lucratif pour la mafia. L'échec du projet de Joe Bonanno, parrain de la famille Bonanno et rival de Carlo Gambino, d'assassiner ce dernier et les autres parrains des Cinq familles à l'issue de la guerre Bonanno, vit l'avènement de Carlo Gambino comme le parrain le plus puissant des Cinq familles.

Gambino vit son pouvoir s'étendre au point d'organiser l'assassinat de Joe Colombo, parrain de la famille Colombo, le 28 juin 1971. L'agresseur de Colombo s'appelait John Johnson, un solitaire considéré par le milieu comme « idiot » et qui s'attaqua à Colombo pour le motif qu'il s'occupait du mouvement des droits civiques américain. Colombo survécut aux tirs mais resta dans le coma et ne mourut qu'en 1978. Il fut enterré à côté de Joseph Gallo. Johnson, quant à lui, fut tué par les gardes du corps de Colombo.

Gambino tenta d'étendre son pouvoir en prenant le contrôle de la famille Lucchese, menée par Carmine « Mr. Gribbs » Tramunti. Après le meurtre de Thomas Eboli, Gambino favorisa la sélection de Frank « Funzi » Tieri comme parrain de la famille Genovese. Gambino avait tué Eboli car il lui devait 4 millions de dollars de drogue.

Le 15 octobre 1976, Gambino mourut des suites d'une crise cardiaque. La passation de pouvoir ne suivit pas la voie hiérarchique normale. Ce n'est pas le sous-boss Aniello « Mr. Neil » Dellacroce mais le beau-frère Paul Castellano qui fut choisi. Les partisans de Dellacroce furent déçus de ce choix. Mais Dellacroce ne voulait pas le conflit et accepta cet état de fait ; Castellano le garda comme sous-boss.

Paul Castellano et l'infiltration de la famille par le FBI

Paul Castellano (1984)

La faction proche de Dellacroce continua de manifester son mécontentement quant à la nomination de Castellano, la jugeant non méritée. Paul Castellano, avec l'aide de ses alliés et de la fameuse bande d'Anthony « Nino » Gaggi et de Roy DeMeo, tint ses détracteurs en respect. Certain pensent que, durant le règne de Castellano, la bande de DeMeo aurait commis 37 meurtres ; elle fut soupçonnée de bien plus encore entre 1975 et 1982. La plupart des affaires courantes étaient, officieusement, dirigées par un quartet d'affranchis composé de Thomas « Tommy » Gambino, le garde du corps et plus tard sous-boss Thomas « Tommy » Bilotti et des chefs de la puissante faction du Queens Daniel « Danny » Marino et James « Jimmy Brown » Failla, tous rivaux de John Gotti.

Selon le FBI, la famille Gambino était, des cinq familles, la plus facile à infiltrer. Le FBI, grâce à un micro placé sur une lampe de la cuisine de Castellano, réussit à obtenir un nombre important d'enregistrements. Sur les bandes, on entendit Castellano parler de la gestion de toutes ses affaires illégales avec ses subordonnés, ce qui conduisit Castellano, au début des années 1980, à faire face à nombre d'accusations grâce aux preuves accumulées. De ces enregistrements, on a pu apprendre que Castellano voulait, s'il était envoyé en prison, que le fils de Carlo Gambino, Thomas, prenne le contrôle de la famille avec Thomas Billoti (chauffeur et garde du corps de Carlo) comme sous-boss. La faction de Dellacroce était furieuse, et tout particulièrement John Gotti.

En 1983, une enquête fédérale accusa 13 membres de la famille Gambino de trafic de drogue. Étaient impliqués le propre frère de John Gotti, Gene Gotti, ainsi que son meilleur ami Angelo « Quack Quack » Ruggiero, dont le surnom provenait du fait qu'il n'arrêtait jamais de parler. Depuis 1980, les fédéraux avaient effectué des écoutes téléphoniques au domicile de Ruggiero. Ils l'avaient enregistré en train de traiter des affaires courantes de la famille, notamment de drogue, tout en exprimant son mépris à l'égard de Castellano. Ruggiero avait de quoi être inquiet : si Castellano apprenait qu'il trafiquait, en violant la politique anti-drogue de la famille, il serait éliminé. La loi fédérale autorisait aux accusés l'accès aux bandes d'enregistrement et leur retranscription par écrit, pour qu'ils puisent préparer leur défense. Castellano demanda à voir les retranscriptions ; Dellacroce fit tout ce qu'il put pour les lui cacher.

Dellacroce souffrait alors d'un cancer. Ruggiero lui demandait désespérément de l'aide. John Gotti prit sa défense. Mais Castellano se montrait de plus en plus pressant au sujet des retranscriptions. John Gotti réalisa qu'il devait agir vite. La mort de son mentor, Dellacroce, le 2 décembre 1985, précipita les choses. Gotti devait prendre le pouvoir en mettant hors circuit Castellano.

Le règne de John Gotti

John Gotti, parrain le plus médiatisé par la presse lors de son arrestation le 11 décembre 1990

Le , Thomas Bilotti et Castellano devaient rencontrer le capo Franck DeCicco au Sparks Steak House sur la 46e rue. Ils furent abattus en pleine rue par quatre hommes, non-identifiés à l'époque. Certains experts du crime organisé américain, comme Jerry Capeci, pensent qu'il s'agissait d'Angelo Ruggiero, John Carneglia, Vincent Artuso et de Salvatore Scala agissant pour le compte de John Gotti.

Gotti fut surnommé le Dapper Don, que l'on peut traduire par « Don Bling Bling », ceci à cause de ses costumes sur mesure, de ses cravates en soie et de sa manière arrogante de s'afficher devant les médias comme aucun chef mafieux ne l'avait fait avant lui. Gotti décida de nommer DeCicco sous-boss et promut Ruggiero comme caporegime de son ancienne équipe. Au même moment, Salvatore « Sammy the Bull » Gravano fut élevé au rang de consigliere. Gotti aimait tenir des assemblées dans des lieux publics. De ce fait, les autorités pouvaient les observer, mais on n'y discutait pas des affaires courantes de la famille. Le domicile de Gotti à Howard Beach, dans le Queens, était régulièrement montré à la télévision. Sous le règne de Gotti, les Gambino générait 500 millions $ annuel.

À cette époque, l'un de ses voisins, John Favara, disparut mystérieusement après avoir renversé et tué avec sa voiture le fils de Gotti qui, âgé de 12 ans, faisait du vélo. Un autre voisin et ami de Gotti Joseph « Big Joe » Massino disparut lui aussi. On apprendra par la suite qu'il était un sous-chef de la famille Bonanno durant la fin des années 1980. Ce dernier était considéré comme un candidat sérieux pour la succession à la tête de la famille Bonnano, à la suite de l'emprisonnement du parrain Philip « Rusty » Rastelli.

Beaucoup de chefs mafieux désapprouvaient le style outrancier de Gotti, notamment le parrain de la famille Genovese, Vincent « Chin » Gigante, un ancien allié de Castellano. Ce dernier décida, avec les parrains de la famille Lucchese, Vittorio « Vic » Amsuo et Anthony « Gaspipe » Casso, de mettre un « contrat » sur John Gotti. Le 13 avril 1986, la voiture de Gotti fut plastiquée mais ce fut DeCicco qui mourut à la place de Gotti.

Finalement, le comportement impétueux de Gotti et la croyance en son invulnérabilité judiciaire (il fut acquitté trois fois face à des accusations fédérales, gagnant le surnom de « Don Teflon ») le menèrent à sa perte. Le FBI avait mis un appartement sur écoute au-dessus du Ravenite Social Club dans Little Italy. Il appartenait à la veuve d'un mafieux décédé et servait de lieu de réunion au sommet. Gotti fut enregistré en train de planifier les affaires de la famille et de critiquer ses subordonnés, surtout Sammy Gravano. À l'écoute de ces bandes, Gravano décida de témoigner contre Gotti et contre des douzaines d'autres mafieux provenant des Cinq familles.

Le , Gotti et son consigliere du moment, Frank « Frankie Loc » LoCascio, furent condamnés à la prison à vie sans possibilité de liberté conditionnelle.

Famille post-Gotti

Nicholas Corozzo

Gotti continua à diriger la famille depuis sa cellule mais la direction des « affaires » quotidiennes fut confiée à John « Jackie Nose » d'Amico et à Nicholas Corozzo. Ce dernier dut abandonner le leadership à cause d'une condamnation à une peine de 8 ans d'emprisonnement pour des extorsions de fonds. John « Junior » Gotti, le fils de Gotti, prit le contrôle de la famille. Mais il fut lui aussi accusé pour des faits de racket et condamné à 77 mois de prison, en 1999.

Quand Gotti Senior mourut d'un cancer de la gorge, en 2002. Son frère Peter Gotti prit les rênes de la famille, en se prétendant du côté de d'Amico. Mais la puissance de la famille n'était plus ce qu'elle avait été. On était loin de l'ère de Carlo Gambino, quand la famille était considérée comme l'organisation criminelle la plus puissante sur Terre. Puis Peter Gotti fut emprisonné en 2003. Le leadership fut confié à Nicholas « Little Nick » Corozzo, John « Jackie Nose » d'Amico et Joseph « Jo Jo » Corozzo.

Les anciens rivaux de John Gotti prirent donc la direction de la famille. Il est vrai que la plupart des partisans de Gotti étaient soit emprisonnés, soit sous le coup de mises en accusation. Le caporegime chargé de la criminalité en col blanc, Michael « Mikey Scars » DiLeonardo, a été contraint de témoigner contre les autres mafieux des Cinq familles, du fait de l'accroissement de la pression policière et d'accusations de racket. Ce dernier témoigna, parmi d'autres, contre Peter Gotti et Anthony « Sonny » Ciccone, puis disparut grâce au programme de protection des témoins. En 2003, Salvatore « Sammy the Bull » Gravano, éjecté du programme en 1995, fut arrêté et emprisonné pour un trafic d'ecstasy qui s'étendait de l'Arizona à New York. La même année, il fut condamné à 19 ans de prison. Ironie du sort, ce sont ses anciens associés qui l'avaient « balancé ».

En 2005, Nicholas « Little Nick » Corozzo et son bras droit de longue date, Leonard « Lenny » DiMaria, furent relâchés de prison après des peines de 10 ans pour des faits de racket et de prêt à taux usuraire à New York et en Floride. La même année, les forces de l'ordre américaines identifiaient Corrozo comme le parrain de la famille Gambino, avec son frère Joseph « Jo Jo » Corozzo comme consigliere, Arnold « Zeke » Squitieri comme sous-boss et John « Jackie Nose » d'Amico comme membre très influent auprès des frères Corozzo.

« Operation Old Bridge » en 2008

De 2005 à 2007, les autorités fédérales ont mis en accusation et fait condamner les principaux capitaines Gambino Arnold « Zeke » Squitieri, Gregory DePalma, George « Butters » DeCicco, Ronald « One Armed Ronnie » Trucchio, Salvatore « Tore » LoCascio et Joseph « Sonny » Juliano, incluant des douzaines de soldats et d'associés. Le 7 février 2008, le FBI et l'État de New York lançaient l'operation Old Bridge contre les principaux chefs de la famille Gambino (les coparrains Nicholas « Little Nick » Corozzo et John « Jackie Nose » d'Amico, le sous-boss Domenico « Italian Dom » Cefalu et le consigliere Joseph « Jo Jo » Corozzo), ainsi que des personnages importants des familles Bonanno, Genovese et des mafieux de Cosa Nostra en Sicile.

Les investigations des autorités ont permis de découvrir qu'il n'y avait pas de chef désigné dans la famille Gambino. Certains policiers pensaient que le nouveau parrain était Daniel « Danny » Marino, chef de la faction du Queens.

Le jeudi 7 février 2008, le FBI arrêtait 54 personnes dans New York et sa banlieue nord, dans le New-Jersey et à Long Island. Un jury fédéral incriminait 62 personnes pour liens avec la famille Gambino. Les crimes incluaient le meurtre, le trafic de drogue, le braquage, l'extorsion. Les chefs des Gambino John « Jackie Nose » d'Amico, Joseph « Jo Jo » Corozzo, Domenico « Italian Dom » Cefalu, incluant les capitaines Leonard « Lenny » DiMaria, Frank Cali, Thomas « Tommy Sneakers » Cacciopoli et les soldats Richard « Richie » Gotti et Vincent « Vince » Gotti, sont actuellement emprisonnés en attendant leurs procès respectifs face aux accusations rassemblées par l'operation Old Bridge.

Le caporegime et coparrain, Nicholas « Little Nick » Corozzo, l'un des principaux accusés du dossier, qui ne se trouvait pas à son domicile de Long Island, n'a été arrêté que le 29 mai 2008.

En 2011, le FBI et le gouvernement estiment que la famille comprend 150-200 affranchis et environ 1500 à 2000 associés. Elle reste une des familles mafieuses les plus puissantes, même si elle n'est plus aussi forte que sous l'ère de Carlo Gambino. Depuis la mort de ce dernier, elle s'est affaiblie graduellement, du fait d'une plus vive répression des autorités, mais surtout du fait des règnes tumultueux de Paul Castellano et de John Gotti.

Chefs de la famille Gambino

Street boss

Underbosses

Autres membres de la famille Gambino

Sous traitants

Jeux vidéo

La famille Gambino n'apparait pas dans l'ère GTA IV mais elle est mentionnée par Michael et Gordon de la mafia irlandaise.

Elle est en fait renommée la famille Gambetti, et est dirigée par un des commanditaires du jeu : John « Jon » Gravelli, inspiré de Carlo Gambino.

Notes et références

  1. Arnaud Leparmentier, « Un parrain de la mafia tué par balles à New York, une première depuis 1985 », sur lemonde.fr, (consulté le )
  2. (en) Carl Sifakis, The Mafia Encyclopedia, , 529 p. (ISBN 978-0-8160-6989-7, lire en ligne), p. 282.
  3. (en) David Critchley, The Origin of Organized Crime in America : The New York City Mafia, 1891 1931, , 348 p. (ISBN 978-0-203-88907-7, lire en ligne), p. 156.
  4. (en) « Inmate Locator », BOP register number : 07119-014, sur bop.gov (consulté le )
  5. (en) Josh Saul, « Ex-Gambino underboss dies months after getting out of prison », sur nypost.com, New York Post, (consulté le )

Voir aussi

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