Ewald Ammende

Ewald Ammende ( à Pernau, Livonie, Empire russe - à Pékin, Chine) était un journaliste estonien, défenseur des droits de l'homme et homme politique d'origine allemande baltique.

Villa Ammende à Pärnu (Estonie), actuellement un hôtel de luxe.

Biographie

Ewald Ammende est issu d'une famille de marchands riche, influente et établie de longue date en Livonie. Après des études au lycée de Pernau, il étudie en 1910 le commerce à l’école polytechnique de Riga, l’économie à Cologne et à Tübingen, et obtient son doctorat en sciences politiques à l’Université Christian Albrecht de Kiel.

Pendant la Première Guerre mondiale, il travailla dans le sphère de ravitaillement pour les villes du sud de la Russie. Après la division de la région historique de la Livonie en Estonie et en Lettonie, Ammende a commencé à faire campagne pour les minorités nationales dans la politique internationale. De 1919 à 1922, il travailla comme éditeur et directeur de publication à la "Rigaschen Rundschau" (Revue Riga), où il coopéra avec Paul Schiemann. Cofondateur de l'Association des minorités allemandes en Europe, Ammende a joué un rôle clé dans la création de la "Loi sur l'autonomie culturelle des minorités en Estonie" en 1925. La même année, des représentants de minorités de différents pays l'ont élu secrétaire général du Congrès des nationalités européennes (ENK).

Il est devenu un ardent défenseur du droit des minorités ethniques et a créé une organisation au parapluie chargée de représenter les organisations de minorités ethniques (et pas uniquement celles d'ethnie allemande). Ammende a supposé qu'une solution aux questions nationales ne serait pas réalisable par voie d'irrédentisme et a donc cherché un équilibre entre les intérêts des groupes ethniques et ceux des États-nations sur la base de la reconnaissance mutuelle. En tant que secrétaire général de l'ENK, il a aidé les associations juives à soumettre la Pétition de Bernheim, qui l'a discrédité auprès des nationaux-socialistes. Au même moment, il entra en conflit avec les États-Unis et le gouvernement soviétique à cause de diverses actions et campagnes d'aide de la ENK.

Ewald Ammende était également directeur honoraire de "l'organisation de secours interconfessionnelle et transnationale de son éminence cardinal archevêque de Vienne"[1]. Il était en contact étroit avec le cardinal Theodor Innitzer, qui l'a aidé à publier son livre le plus célèbre, Muss Russland hungern? Menschen und Völkerschicksale in der Sowjetunion ( "La Russie doit-elle mourir de faim? Destins des peuples et des ethnies de l'URSS "). Le mot "Russie" dans le titre du livre, comme il était courant dans ces années, faisait référence à l'URSS en général, bien que le livre couvre principalement les événements en Ukraine et au Kouban (Caucase occidental). Le livre a suscité beaucoup de controverse en raison de sa description contemporaine de la famine soviétique (actuellement connue sous le nom d'Holodomor). Ammende a également évoqué dans son livre l'oppression systématique de diverses minorités en Ukraine, notamment les Polonais, les Magyars, les Roumains, les Juifs, les Biélorusses et les Allemands de Crimée. Bien que le rejet d'Ewald Ammende par les nationaux-socialistes fût déjà connu au moment de la publication, les autorités soviétiques ont accusé ENK que le livre faisait la promotion de la propagande nationale-socialiste. Cette représentation trompeuse a pris le relais dans la période d'après-guerre, parmi d'autres historiens de l'Allemagne de l'Est, jusqu'à la littérature de recherche moderne. Certains historiens vont jusqu'à qualifier l'ensemble de la campagne internationale d'ENK sur la sensibilisation à la famine dans le cadre de la politique anti-Komintern du régime nazi. Ammende a utilisé dans son livre des photos non créditées prises par Alexander Wienerberger lors de son travail à Kharkiv en 1933; ces photos sont actuellement bien connues et ont été réimprimées à plusieurs reprises [2].

Ewald Ammende est décédé le 15 avril 1936 dans des conditions obscures à Beijing, où il souhaitait rencontrer des représentants des minorités juives de Waldheim (district national juif en Extrême-Orient). Il est seulement clair qu'il est décédé à l'hôpital allemand de Pékin. Des notices nécrologiques ont paru dans de nombreux journaux européens, dans lesquelles les causes de décès variaient entre meurtre, suicide, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral et choc sucrier (ce qui est actuellement considéré comme une raison possible en raison des antécédents familiaux de la même maladie). Après sa mort, son frère et son bras droit, Erich Ammende, ont pris la direction de l'ENK comme charge provisoire. Il ne survécut que sept mois à son frère et mourut à Vienne [3],[4].

Il a été enterré au cimetière Alevi à Pärnu, en Estonie.

Œuvres choisies

  • Die Hilfsaktion für Petersburg. R. Ruetz Riga, 1920.
  • Die Agonie einer Weltstadt. Helft Petersburg! R. Ruetz Riga, 1920.
  • Europa und Sowjet-Rußland. Curtius-Verlag Berlin, 1921.
  • Die Gefährdung des europäischen Friedens durch die nationale Unduldsamkeit. Karl Jaspers Wien, 1927.
  • Nationalitäten in den Staaten Europas. Braumüller Universitäts-Verlagsbuchhandlung Wien und Leipzig, 1931.
  • Muss Russland hungern? Menschen und Völkerschicksale in der Sowjetunion. Wilhelm Braumüller Universitäts-Verlagsbuchhandlung Wien, 1935.
  • Human Life in Russia. G. Allen & Unwin London, 1936.

Littérature

  • Heinrich Lackmann: Ammende, Ewald. In: Neue Deutsche Biographie, Bayerische Akademie der Wissenschaften, München 1953.
  • Rudolf Michaelsen: Der Europäische Nationalitäten-Kongreß 1925-1928: Aufbau, Krise und Konsolidierung. Lang, Frankfurt am Main 1984, (ISBN 3-8204-7616-4).
  • Sabine Bamberger-Stemmann: Der Europäische Nationalitätenkongress 1925–1938. Nationale Minderheiten zwischen Lobbyistentum und Großmachtinteressen. Herder-Institut, Marburg 2001, (ISBN 3-87969-290-4).
  • Martyn Housden: On their own behalf : Ewald Ammende, Europe's national minorities and the campaign for cultural autonomy ; 1920-1936. Amsterdam : Rodopi, 2014 (ISBN 9789042038769)

Références

  1. Verena Moritz u. a.: Gegenwelten. Aspekte der österreichisch-sowjetischen Beziehungen 1918–1938. Residenz Verlag, 2014, S. 353.
  2. Josef Vogl: Alexander Wienerberger – Fotograf des Holodomor. Dokumentationsarchiv des österreichischen Widerstandes (Hrsg.), Jahrbuch 2010, Feindbilder-Verlag, 2015, S. 264 f.
  3. Sabine Bamberger-Stemmann: Der Europäische Nationalitätenkongress 1925 bis 1938. Herder-Institut, 2000, S. 347.
  4. David J. Smith: The Baltic States and their region: new Europe or old? Editions Rodopi B.V., 2005, S. 239 f.

Liens externes

  • Portail du journalisme
  • Portail de la politique
  • Portail de l’Estonie
  • Portail de la Russie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.