Ettore Ovazza

Ettore Ovazza (né le à Turin - mort le à Intra, Verbania) était un banquier et homme d'affaires italien d'origine juive, ayant pris parti pour le fascisme.

Biographie

Ettore Ovazza, fils d'Ernesto Ovazza, Juif assimilé, avait participé au premier conflit mondial en tant que lieutenant d'artillerie, et avait participé à la bataille de Caporetto. Propriétaire d'une banque à Turin, il s'engage dans les Chemises noires après la marche sur Rome, pour contrer le socialisme qui menaçait alors l'ordre établi.

Membre du parti national fasciste, il anime le journal La Nostra Bandiera Notre drapeau »), dans lequel était affirmé le soutien des Juifs italiens au nouveau régime (en Italie, un Juif sur trois avait à l'époque rejoint le fascisme[1]). Il obtient un entretien avec le Duce en 1929.

En 1934, il était l'un des fondateurs du magazine La Nostra Bandiera, qui avait pour objectif de « fasciser » l'ensemble de la communauté juive italienne et d'éliminer politiquement les indifférents, les sionistes ou les antifascistes. Il a essayé de se porter volontaire pour la guerre en Éthiopie, mais n'a pas été accepté en raison de son âge limite. En février 1936, il risqua sa vie après un accident de voiture. En dépit de la campagne pro-fasciste menée sur La Nostra Bandiera et de la tentative fasciste de l'Union des communautés juives italiennes (en 1937, il créa le Comité des Juifs italiens avec le général Raffaele Liuzzi), la législation anti-juive de 1938 l’oblige à vendre la banque familiale et à quitter le PNF. Son frère Vittorio a été contraint de quitter l'armée. En 1939, tous les Juifs ont dû abandonner leurs professions. Certains Juifs se sont suicidés, d'autres se sont convertis au catholicisme. Certains ont essayé d'obtenir une "discrimination", d'autres ont émigré en Amérique ou en Palestine mandataire. Mais la majorité est restée en Italie, convaincue que le Duce n'aurait jamais consenti à une persécution antisémite allemande.

Malgré les Leggi razziali de 1938, il reste membre du parti fasciste, mais après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, qui conclut — au détriment de Mussolini — l'Axe Rome-Berlin, Ettore Ovazza est obligé de démissionner du parti et de vendre sa banque.

Le 9 octobre 1943, alors qu'il tentait de traverser la frontière italo-suisse, Ettore Ovazza est arrêté par les SS, avec sa femme Nella, son fils Riccardo (né en 1923) et sa fille Elena (née en 1928) à Gressoney (Vallée d'Aoste) par la Gestapo. Après avoir été détenus à la prison de Domodossola, ils sont assassinés le surlendemain 11 octobre dans le sous-sol d'une école d'Intra.

Œuvres d'Ovazza

Outre son activité entrepreneuriale et politique au sein du PNF et de la communauté juive italienne, Ettore Ovazza est l'auteur d'essais et d'œuvres littéraires mettant en lumière un profil intellectuel complexe et varié.

  • Il diritto internazionale e la conflagrazione bellica. La proprietà privata, Turin, tipografia Baravalle e Falconieri, 1915
  • L. Perigozzo, O bionda creatura (chant et piano), paroles de E. Ovazza, Turin, Perosino, 1915
  • L'uomo e i fantocci. Verità in tre momenti, Milan, Modernissima, 1921
  • Ghirlande (lyrique), Milan, Modernissima, 1922
  • In margine alla storia. Riflessi della guerra e del dopoguerra (1914-1924), préface de V. Buronzo, Turin, Casanova, 1925
  • L. Perigozzo, Quattro impressioni, paroles de E. Ovazza, Bologne, Bongiovanni, 1925
  • Diario per mio figlio, Turin, Sten, 1928
  • Lettere dal campo (1917-1919), Turin, Casanova, 1932
  • Politica fascista, Turin, Sten, 1933
  • Sionismo bifronte, Rome, Pinciana, 1935
  • L'Inghilterra e il mandato in Palestina, Rome, Pinciana, 1936
  • Sita, Florence, Rinascimento del libro, 1937;
  • Il problema ebraico. Risposta a Paolo Orano, Rome, Pinciana, 1938
  • Guerra senza sangue (Da Versaglia a Monaco), Rome, Pinciana, 1939.

Filmographie

  • Le Fascisme italien en couleurs, réalisé par Chris Oxley, 2006

Lien interne

Notes et références

  1. par nationalisme et parce que le fascisme ne se déclarait pas ouvertement antisémite et ne prônait pas à cette date, la supériorité d'une race sur les autres : Le Fascisme italien en couleurs, voir Filmographie.
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