Esther Bick
Esther Bick, née à Przemyśl (Autriche-Hongrie) le et morte le à Londres, est un médecin et psychanalyste britannique d'origine polonaise. D'inspiration kleinienne, elle est membre de la Société britannique de psychanalyse et formatrice à la Tavistock Clinic.
Pour les articles homonymes, voir Bick et Wander (homonymie).
Parcours
Estera Lifsa Wander est née dans une famille originaire de Galicie, alors dans l'empire austro-hongrois, aux racines juives orthodoxes[1]. Elle étudie la psychologie à Vienne et soutient une thèse de doctorat en 1935[2]. Elle travaille sous la direction de Charlotte Bühler qui l’initie « à une observation scientifique et quantifiée », orientation dont elle s'éloignera sur le plan théorique et professionnel. Elle épouse un médecin, Philip Bick, avec qui elle quitte l'Autriche au moment de l'Anschluss pour s'installer en Suisse. N'ayant pu obtenir de permis de travail, elle s'exile ensuite en Angleterre. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle travaille dans une pouponnière à Manchester, et commence une analyse avec Michael Balint. Elle complète sa formation à Londres, tout en travaillant dans un centre de guidance infantile dans le Middlesex. Elle se forme à la thérapie d'enfants et intègre en 1949 la Tavistock Clinic[3], où elle est chargée par John Bowlby d'un cours destiné aux analystes en formation[4]. C'est durant cette période qu'elle met en place son dispositif d'observation psychanalytique du bébé. Elle entreprend ultérieurement une seconde analyse, avec Melanie Klein.
Travaux scientifiques
Esther Bick a peu publié. Il s'agit d'articles, dont plusieurs ont été repris dans l'ouvrage de Meg Harris Williams, en lien avec « l'importance de la peau au cours des relations précoces ». Ces travaux sont repris en France par Didier Anzieu, dans sa théorisation du « Moi-Peau », et également sur un « dispositif d'observation des bébés dans une perspective psychanalytique »[4]. En France, ce dispositif d'observation est introduit et décrit par Geneviève et Michel Haag et Didier Houzel[4].
Ce dispositif est toujours appliqué à la Tavistock Clinic. Il connaît des applications dans d'autres domaines de formation destinés aux étudiants en médecine[5] ou aux enseignants[6] notamment.
Écrits
- « Notes on Infant Observation in Psycho-Analytic Training », The International Journal of Psycho-Analysis, 1964, vol. 45, no 4, p. 558-566.
- « Remarques sur l'observation des bébés dans la formation des analystes », Journal de la psychanalyse de l'enfant, p. 14-35, no 12, 1992 « L'observation du bébé ».
- « Notes sur l’observation des bébés dans la formation des psychanalystes », in Myriam Boubli et Laurent Danon-Boileau (dir.), Le bébé en psychanalyse, Puf, 2014, coll. « Monographies et débats de psychanalyse », (ISBN 9782130607182), trad. Maurice Despinoy & Laurent Danon-Boileau, p. 13-36.
- « L'expérience de la peau dans les relations d'objets précoces », in Donald Meltzer (dir.), Explorations dans le monde de l'autisme, Paris, Payot, 1980, trad. Geneviève et Michel Haag, p. 240-244.
- (en) « Further considerations on the functioning of skin in early object relations: findings from infant observation integrated into cild ans adult analysis », Brit.J.Psychother., II, 1986, p. 292-299.
Notes et références
- Régine Prat, « Panorama de l’observation du bébé selon la méthode Esther Bick dans les pays francophones ».
- Wander, E. Gruppenbildung im zweiten Lebensjahr. Phil. Diss. Wien 1935. Notice Esther Bick, en ligne.
- Régine Prat
- Bernard Golse, « Bick, Esther».
- Bernard Golse, « L’observation directe et la formation des étudiants en médecine », p. 279-284, in P. Delion (dir.) : L’observation du bébé selon Esther Bick – Son intérêt dans la pédopsychiatrie aujourd’hui, Erès, Coll. « Mille et un bébés », Ramonville Saint-Agne, 2004.
- Philippe Chaussecourte, Claudine Blanchard-Laville, « Observations cliniques des pratiques enseignantes », Perspectives psy, 2000 ; 39 (5), p. 396-402.
Voir aussi
Bibliographie
- Martha Harris, « L'observation de l'interaction mère-enfant », Nouvelle revue de psychanalyse, 1979.
- Meg Harris Williams (dir.), Les écrits de Martha Harris et Esther Bick. Collected papers of Martha Harris and Esther Bick, éditions du Hublot, 1998 (ISBN 2912186048)
- Lisa Miller, Margaret Rustin, Michael Rustin, Judy Shuttleworth, L'Observation attentive des bébés, éditions du Hublot, 2002 (ISBN 291218617X)
- Andrew Briggs, Un espace pour survivre : l'observation du nourrisson selon Esther Bick ; articles cliniques et derniers développements, éditions du Hublot, 2006 (ISBN 2912186250)
- Pierre Delion :
- L'observation directe du bébé selon Esther Bick : son intérêt dans la pédopsychiatrie aujourd'hui, éditions Erès-poche, 2004 (ISBN 2749203538)
- (sous la dir) La méthode d'observation des bébés selon E. Bick : la formation et les applications préventives et thérapeutiques, Éditeur : Erès, Coll.: La vie de l'enfant, (ISBN 2749209633)
- Bernard Golse, « Bick, Esther», p. 206-207, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 1. A/L. Calmann-Lévy, 2002, (ISBN 2-7021-2530-1).
- Collectif. :L'autonomie des bébés. Colloque sur l'observation du nourrisson selon Esther Bick, éditions Césura, 2000 (ISBN 2905709820)
- Genviève et Michel Haag (dir.), La méthode d'Esther Bick pour l'observation régulière et prolongée du tout petit au sein de sa famille., Auto-édition, 2002, (ISBN 2951800908)
- Régine Prat, « Panorama de l’observation du bébé selon la méthode Esther Bick dans les pays francophones », Devenir, 2005/1 (Vol. 17), p. 55-82, article en ligne.
- Annette Watillon-Naveau, Bébés et parents en détresse chez le psychanalyste., préface de Pierre Delion et postface de Didier Houzel, Erès, coll. « La vie de l'enfant », 2013, (ISBN 274923882X)
Liens externes
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