Ernest Wickersheimer

Ernest Wickersheimer est un bibliothécaire français, historien de la médecine et docteur en médecine, né le à Bar-le-Duc et mort à Strasbourg le . Après avoir été chargé de mission en 1919 pour la réorganisation de la bibliothèque impériale régionale et universitaire de Strasbourg, devenue par décret du 23 juillet 1926 Bibliothèque nationale et universitaire, il en a été le directeur de 1920 à 1926 puis l'administrateur de 1926 à 1950[1].

Biographie

Ernest Wickersheimer entreprend ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly, puis s’inscrit à la faculté de médecine de Paris. Le 19 juillet 1905, il soutient sa thèse, La médecine et les médecins en France à l’époque de la Renaissance[2] de façon brillante et se voit décerner la médaille d’argent par la faculté. Le sujet de sa thèse est d’ordre historique et le conduit à fréquenter des bibliothèques et archives, contribuant ainsi à la direction que prend sa carrière.

Dès le 1er février 1906, il devient stagiaire à la bibliothèque de la faculté de médecine et occupe ce poste pendant deux ans. Durant ce stage il se rend à l’Université de Iéna afin d’y apprendre les méthodes bibliothéconomiques allemandes. Il passe le concours du Certificat d’aptitude remarquablement et sort premier de sa promotion. À la suite de voyages à Leipzig puis aux États-Unis, il revient à Paris pour travailler à la Sorbonne du 1er décembre 1909 au 31 octobre 1910. Il poursuit sa carrière de bibliothécaire à l’Académie de médecine où il succède au Dr Laloy du 1er novembre 1910 jusqu’au 23 mars 1920[1].

C’est durant cette période que la Première Guerre Mondiale éclate et le ramène à sa formation initiale. Le docteur Wickersheimer soigne les blessés et les malades à partir de 1914 pour devenir, après l’obtention de deux promotions, médecin major en 1918. Il reçoit la Croix de la Légion d’honneur et la Croix de guerre en récompense de son courage. L’Alsace étant revenue à la France, la bibliothèque impériale régionale et universitaire de Strasbourg devient française et nécessite une grande réorganisation. En mars 1920, Wickersheimer y est envoyé en mission et reçoit le titre officiel d’Administrateur de la Bibliothèque[3]. Il occupera son poste pendant trente ans.

Ses années en tant qu’administrateur seront exigeantes; la deuxième guerre mondiale le confronte à de graves problèmes de conservation. Un fonds de trois millions de volumes doit être évacué en 1939-1940 vers Clermont-Ferrand. Cependant, les autorités allemandes exigent son retour en 1941 et il est réinstallé de façon définitive en 1945. La guerre terminée, le bâtiment et les collections sont endommagés incluant une grande partie de la collection de médecine. La réinstallation est difficile, il doit également adapter l'ancienne structure au méthodes bibliothéconomiques françaises, mais Ernest Wickersheimer se remet au travail avec courage tant et si bien qu’en 1950, alors qu’il annonce sa retraite en avril, une grande partie des lourdes tâches est complétée[4].

Notes et références

  1. Veinstein
  2. Ernest Wickersheimer, Thèse : La Médecine et les Médecins en France à l'époque de la Renaissance, Paris, Maloine, , 588 p. (disponible sur Internet Archive)
    Ernest Wickersheimer, La Médecine et les Médecins en France à l'époque de la Renaissance, Paris, Maloine, , 575 p. (disponible sur Internet Archive)
  3. Association Les amis des hôpitaux universitaires de Strasbourg 2001, p. 8
  4. Metz 1965, p. 111-118

Annexes

Bibliographie

  • Association Les amis des hôpitaux universitaires de Strasbourg, « L'éminente notoriété d'Ernest Wickersheimer », Histoire & patrimoine hospitalier : bulletin de l'Association Les Amis des hôpitaux universitaires de Strasbourg, , p. 8 (ISSN 1637-2778, lire en ligne) ;
  • Pierre Costabel, « In memoriam Ernest Wickersheimer (1880-1965) », Archives internationales d’histoire des sciences, nos 74/75, , p. 133-135 (ISSN 0003-9810) ;
  • Christophe Didier, « Wickersheimer, Ernest », dans Isabelle Antonutti, Figures de bibliothécaires, Villeurbanne, Presses de l'Enssib, (ISBN 978-2-3754-6135-8), p. 249-250 ;
  • Wilfried Enderle (trad. Gisela Belot), « La Bibliothèque universitaire de Göttingen et la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg de 1940 à 1946 : retour sur une histoire oubliée », dans De Strasbourg à Göttingen, Strasbourg, Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, (ISBN 2-8592-3042-4 et 978-2-8592-3042-5, lire en ligne), p. 10-25 ;
  • Gérard Littler, « Wickersheimer Charles Adolphe Ernest », dans Jean-Pierre Kintz, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 40 : Wel à Y, Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, (ISBN 2-85759-039-3), p. 4219 ;
  • Claude Lorentz, « Ernest Wickersheimer (12 juillet 1880 - 6 août 1965) », dans Frédéric Barbier (dir.), Bibliothèques Strasbourg : origines - XXIe siècle, [Paris], Éditions des Cendres, (ISBN 978-2-8592-3060-9 et 978-2-8674-2234-8), p. 377-379 ;
  • Claude Lorentz, « Wickersheimer, Ernest », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : Dictionnaire culturel de Strasbourg, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN 978-2-8682-0988-7), p. 562 ;
  • Catherine Maurer, « La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : deux bibliothèques, dans et hors Strasbourg », dans Frédéric Barbier (dir.), Bibliothèques Strasbourg : origines - XXIe siècle, [Paris], Éditions des Cendres, (ISBN 978-2-8592-3060-9 et 978-2-8674-2234-8), p. 291-307 ;
  • René Metz, « Ernest Wickersheimer (1880-1965) », Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire, no 9, , p. 111-118 (ISSN 0575-0385, lire en ligne) ;
  • André Veinstein, « Nécrologie. Ernest Wickersheimer, Paul Blanchart », sur bbf.enssib.fr (consulté le ).

Liens externes

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