Ergosphère
En astrophysique, l'ergorégion est une région comprise entre l'horizon et l'ergosphère[1] d'un trou noir en rotation (trou noir de Kerr ou trou noir de Kerr-Newman). Pour de tels objets, la rotation du trou noir a tendance à entraîner l'espace et la matière dans son mouvement. Ce phénomène est appelé effet Lense-Thirring. Il prend une amplitude telle au voisinage d'un trou noir qu'il devient impossible à un observateur de rester immobile par rapport à des étoiles lointaines (considérées comme fixes). La région dans laquelle cet effet d'entraînement se produit est appelé ergosphère.
Le nom d'ergosphère (en grec, ergon signifie « travail ») vient du fait qu'il est possible d'extraire de l'énergie d'un trou noir en effectuant certaines manipulations dans l'ergosphère. On parle de processus de Penrose ou de superradiance selon que ces manipulations concernent des particules ou des ondes électromagnétiques.
Contrairement à ce que son nom indique, l'ergosphère n'est pas une région sphérique. Sa forme exacte est en fait difficilement représentable dans un espace euclidien tridimensionnel classique, en raison des distorsions de l'espace causées par le champ gravitationnel du trou noir.
Rayon de l'ergosphère
Le rayon équatorial de l'ergosphère, noté , d'un trou noir est donné par :
- ,
où :
- est la constante gravitationnelle ;
- est la masse ;
- est la vitesse de la lumière dans le vide ;
- est le rayon de Schwarzchild associé à la masse : ;
- est le rayon gravitationnel : .
En unités géométriques, c'est-à-dire avec et , le rayon équatorial de l'ergosphère est donné par :
- .
Cas du trou noir de Schwarzschild
Un trou noir de Schwarzschild est, par définition, un trou noir dont le moment cinétique est nul, c'est-à-dire qui n'est pas en rotation.
Pour un tel trou noir, l'ergosphère se confond avec l'horizon des événements, de sorte qu'il n'existe pas d'ergorégion dans ce cas.
Notes et références
- Le Bellac 2015, p. 123.
Voir aussi
Bibliographie
- [Hobson, Efstathiou et Lasenby 2009] Michael Paul Hobson, George Petros Efstathiou et Anthony N. Lasenby (trad. de l'anglais par Loïc Villain, révision scientifique par Richard Taillet), Relativité générale [« General relativity : an introduction for physicists »], Bruxelles, De Boeck Université, hors coll., , 1re éd., XX-554 p., ill., 28 cm (EAN 9782804101268, OCLC 690272413, notice BnF no FRBNF42142174, SUDOC 140535705, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Le Bellac] Michel Le Bellac (préf. Thibault Damour), Les relativités : espace, temps, gravitation, Les Ulis, EDP Sciences, coll. « Une introduction à », , 1re éd., XIV-218 p., ill., 24 cm (EAN 9782759812943, OCLC 910332402, notice BnF no FRBNF44362603, SUDOC 185764118, présentation en ligne, lire en ligne).
- [Taillet, Villain et Febvre 2018] Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, hors coll., , 4e éd. (1re éd. ), X-956 p., ill. et fig., 24 cm (EAN 9782807307445, OCLC 1022951339, SUDOC 224228161, présentation en ligne, lire en ligne), s.v.ergosphère, p. 275-276.
- (en) S. W. Hawking et G. F. R. Ellis, The Large Scale Structure of Space-Time, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Monographs on Mathematical Physics », , 400 p. (ISBN 0521099064), section 5.6, pages 165 à 168.
- (en) Robert M. Wald, General Relativity, University of Chicago Press, , 498 p. (ISBN 0226870332), section 12.3, page 319.