Enceinte gallo-romaine du Mans

L'enceinte du Mans, anciennement Vindinum ou Vindunum, capitale du peuple gaulois des Aulerques Cénomans, a été édifiée à la fin du IIIe siècle. Elle est très bien conservée sur environ 500 mètres et présente de très belles ornementations géométriques réalisées avec les matériaux polychromes de sa construction. Elle est classée au titre de monument historique depuis 1862[1].

Pour un article plus général, voir Enceintes urbaines en Gaule romaine.

Historique

L'enceinte romaine du Mans a été édifiée sous Dioclétien, entre 270 et 310, pour résister aux invasions barbares mais aussi pour affirmer la puissance et la richesse de la ville, les données archéologiques sont en faveur d'une construction de qualité planifiée et réalisée en dehors de l'urgence [2]. Le duc du Maine devenu depuis 856 roi des Francs, Charles le Chauve, confie temporairement le commandement ducal à son fils Louis le Bègue et restaure en 869 les murailles pour renforcer les défenses de la ville face aux incursions bretonnes et normandes, Le Mans a été pillé par les Bretons en 844 et 850 et par les Vikings alliés aux Bretons en 865-866[3]. Son utilité s'est confirmée durant le Moyen Âge, où elle connut des destructions partielles et de nombreuses restaurations. Depuis les années 1980, elle a été dégagée  notamment sur toute sa partie ouest , entièrement restaurée et mise en valeur. Elle devient, à l'occasion, un lieu de fêtes et d'illuminations.

Description

l'Enceinte avec une portion de la double muraille
La muraille nord et ses jardins médiévaux
Détail de l'Enceinte

Elle formait à l'origine un rectangle de 450 x 200 m[4], le long de la Sarthe. Atteignant parfois une épaisseur de m à sa base, la muraille ceinturait entièrement la vieille cité sur 1 300 m, comprenant 26 tours fortifiées.

De cet ensemble, il subsiste la totalité du tracé en sous-sol et une bonne partie visible du mur d'enceinte, avec 11 tours et 3 poternes[5], essentiellement sur la façade Ouest longeant la Sarthe. D'autres poternes existent, comprises dans les habitations.

Une partie de l'enceinte fut détruite pour permettre l'agrandissement de la cathédrale.

Longtemps laissée sans entretien, de nombreux pans se sont effondrés.

La muraille est du type commun dans toute la construction romaine, constituée d'un blocage en béton de rocaille et mortier entre deux murs de parement ornés ici de motifs raffinés, entre des chaînages horizontaux de briques plates. Elle est fondée sur des pieux faits de troncs d'arbres.

L'enceinte présente une couleur ocre due à l'emploi de grès rouge dite « pierre de roussard[4]», alternant avec le calcaire crayeux plus clair, les chaînages de brique rouge et le mortier rose pâle, riche en tuileau pulvérisé. Les motifs des dessins géométriques très soignés révèlent des qualités architecturales et artistiques chez ses concepteurs et constructeurs.

Lors de la construction de la muraille, les matériaux de bâtiments plus anciens ont été réemployés. On retrouve ainsi dans la muraille des fragments de colonnes et frontons provenant de monuments antérieurs parfois démolis pour céder la place au nouveau projet imposant que constituait la muraille et son dispositif défensif de fossés.

En 2018, trois tours sont dégagées avec un pan de mur aux abords immédiats de la cathédrale lors de fouilles en prévision d'aménagement de jardins[6].


Notes et références

  1. Notice no PA00109807, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Le Mans Gallo-romain », (consulté le ), p. L'enceinte gallo-romaine.
  3. Annie Renoux (dir.) et al., « Aux marches du Palais ». Qu'est-ce qu'un palais médiéval ? Données historiques et archéologiques : Actes du VIIe Congrès international d'Archéologie médiévale, Le Mans, Société d'Archéologie médiévale (Caen) et Publications du LHAM, Université du Maine (Le Mans), coll. « Actes des Congrès de la Société d'Archéologie médiévale », , 290 p. (ISBN 2-9516981-0-0, lire en ligne), « Le vocabulaire du pouvoir à Mayenne et ses implications politiques et architecturales (VIIe - XIIIe siècle) », p. 251.
  4. La muraille romaine, office de tourisme du Mans
  5. Archéologie en Sarthe
  6. Alienor Vinçotte, « Des fortifications romaines découvertes au pied de la cathédrale du Mans », le figaro, (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Joseph Guilleux, L'Enceinte romaine du Mans, Jean-Michel Bordessoules, 2002, 268 p. (ISBN 2-913471-15-3)
  • Hugo Meunier, Martial Monteil, « Le Mans. L'enceinte romaine et la nef de la collégiale comtale Saint-Pierre-de-la-Cour », dans Bulletin monumental, 2019, tome 177, no 1, p. 59-63, (ISBN 978-2-901837-77-0)

Liens externes

  • Portail de la Rome antique
  • Portail du Mans
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de l’archéologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.