Empire kong

L’empire Kong (1710-1898), aussi connu sous le nom d'empire Ouattara (ou Wattara), était un État musulman pré-colonial d'Afrique[1] situé au nord-est de la Côte d'Ivoire et s'étendant sur une partie de l'actuel Burkina Faso et sud du Mali.

Empire Kong

1710–1898

Informations générales
Capitale Kong
Langue(s) Dioula, Sénoufo
Religion Animisme, Islam
Faama
1710 - 1745 Sékou Oumar Ouattara

Entités suivantes :

Débuts

Un véritable État centralisé émerge avec le gouvernement du clan Taraweré ou Jammu des Dioulas (ou Jula) qui combine les traditions Dioula et Sénoufo afin d'étendre leur autorité sur la région environnante. Grâce à l'alphabétisation due à leur tradition islamique et à leur expérience commerciale, ils transforment la cité de Kong en une ville marchande de premier plan pour les échanges de produits venus du désert du nord  le sel et le tissu  et ceux venus des forêts du sud — la cola, l'or et les esclaves.

Histoire

Période Ouattara

La prospérité de Kong suscite des convoitises. Vers 1710 un guerrier dioula connu sous le nom de Sékou Oumar Ouattara ou « du Jammu Ouattara » (1665-1745)[2] envahit la région et conquiert la ville à l'aide de sa cavalerie. Il s'établit comme fama (roi) et fait de Kong le centre d'un empire avec une influence régionale. Il impose le dioula comme langue officielle et l'islam comme religion d'État[3]. Il utilise des esclaves pour travailler dans la fabrication de tissu et la culture du riz, du millet, du sorgho et du coton. Il assure également la sécurité le long des routes commerciales grâce à une cavalerie semblable à celles de l'empire du Mali trois cents ans plus tôt. L'empire s'étend vers le nord avec l'aide du Maghan (prince) Famara Ouattara, frère de Sekou Ouattara, en 1714. Il s'empare de la ville de Bobo Dioulasso et d'une grande partie du Burkina Faso actuel. Famara fait de Bobo Dioulasso la capitale de la Gwiriko, région qui allait devenir son propre royaume par la suite.

Apogée

Dans les années 1730, l'empire Kong est devenu le plus grand État de l'Afrique occidentale au sud du fleuve Niger. Il s'étend sur des centaines de kilomètres à l'ouest et au nord, et gouverne un grand nombre de groupes ethniques musulmans et non musulmans. Sékou Ouattara meurt en 1745 et est remplacé par des famas capables, le premier étant Koumbi Ouattara. Sous leur règne, Kong reste un centre commercial et devient aussi un centre d'études islamiques. La mosquée du vendredi de Kong, dont la construction a précédé la dynastie Ouattara de Kong d'un siècle, attire des érudits musulmans en provenance de tout le Sahel. Mori Maghari est couronné fama après Koumbi et gouverne aussi avec succès.

Kong a des échanges avec d'autres États en Côte d'Ivoire, notamment l'Abron ou le royaume de Gyaaman. Avec un approvisionnement ininterrompu de commerçants, Kong envoie des conseillers et des devins qui sont essentiels au fonctionnement de la cour royale d'Abron. Leurs marchands sont autorisés à commercer sans taxes sur leurs produits. Kong fournit aussi des troupes à Gyaaman pour repousser la confédération Asante à l'est.

Déclin et chute

Après la mort de Fama Maghari en 1800, les famas successifs sont en butte à la résistance croissante des divers groupes ethniques et religieux de l'empire. En 1887, Samory Touré envahit et détruit la ville de Kong après que ses dirigeants aient refusé de se soumettre et de participer à sa campagne contre la France.

Après la défaite de Samory, Kong retrouve son indépendance pendant une brève période. Le , le souverain Karamokho-Oulé Ouattara signe un traité de protectorat avec l'explorateur Louis-Gustave Binger. L'empire tombe sous la domination coloniale française en 1898.

L'empire Kong est divisé entre deux colonies, la Côte d'Ivoire et la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Kong n'est définitivement plus qu'une petite ville après que le gouvernement français ait fixé le parcours de la ligne ferroviaire 70 km à l'ouest de cette dernière.

Bibliographie

  • Georges Niamkey Kodjo, Le royaume de Kong (Côte d'ivoire), des origines à la fin du XIXe siècle, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », , 378 p. (lire en ligne)
  • Louis Tauxier et Edmond Bernus, Les états de Kong (Côte d'Ivoire), Éditions Karthala, coll. « Rrelire », , 254 p. (lire en ligne)

Références

  1. Encyclopaedia of the Muslim World By Taru Bahl, M.H. Syed, p. 51.
  2. Biographie de Sékou Oumar Ouattara.
  3. André DEAZON, Discours & Conférences du Dr André DEAZON, Abidjan, Les Editions Soka d'Afrique, 247 p., « Après avoir écrasé ..., il va instituer le dioula comme langue officielle ».

Sources


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