Jomei
L'empereur Jomei (舒明天皇, Jomei Tennō), né en 593 et décédé en 641 est le trente-quatrième empereur du Japon, selon l'ordre traditionnel de la succession. Il a régné de 629 à 641[1].
Généalogie
Avant son avènement au trône du chrysanthème, son nom personnel (iminia) était Tamura-shinnō[2].
Tamura-shinnō était le petit-fils de l'empereur Bidatsu. En effet, il est né de l'union de la princesse Nukate-hime et du prince Oshisaka no Ōe (Oshi-saka-hikohito no Ōe), tous deux demi-frère et sœur d'un parent commun, l'empereur Bidatsu[3].
Alors que l'impératrice Suiko était à l'article de la mort, elle voulut lui céder l'empire ; mais il ne put accepter, n'ayant pas encore été déclaré héritier. Yamashiro no Ōe, fils du prince Shōtoku, ambitionna également le trône ; cependant l'impératrice, après avoir consulté Soga no Emishi no Ōomi, choisit Tamura-shinnō pour successeur[4].
Tamura-shinnō devint ainsi l'empereur Jomei.
Impératrice et consorts
- Princesse Takara, née en 594, fille du prince Chinu et de la princesse Kibitsu-hime ; impératrice ; impératrice régnante Kōgyoku en 642 ; morte en 661 ; dont il eut trois enfants :
- Soga no Hode no Iratsume, fille de Soga no Umako ; épouse impériale; dont il eut deux enfants :
- Soga no Tetsuki no Iratsume, fille de Soga no Emishi, dont une fille :
- princesse Yata
- Awata no Kagushi Hime, dont une fille :
- princesse Oshisaka no Watamuki
- une dame de la cour surnommée Kaya no Uneme, dont il eut un enfant :
- prince Kaya.
Les événements de la vie de Jomei Tennō
Il succède à sa grand-tante l'impératrice Suiko, qui à sa mort ne laisse pas de consignes claires concernant sa succession. Sur son lit de mort, elle fait appeler deux des fils de son neveu, le prince Oshisaka no Ōe : le prince Tamura et son demi-frère, le prince Yamashiro, afin de donner de brèves instructions à chacun d'eux. Après sa mort, la cour se divise en deux factions, chacune soutenant l'accès au trône d'un des deux princes. Soga no Emishi no Ōomi[5], chef du clan Soga soutient Tamura et affirme que les derniers mots de l'impératrice Suiko suggèrent que sa volonté se porte sur Tamura.
- 628 : en la trente-sixième année du règne de Suiko (推古天皇36年), l'impératrice mourut ; et en dépit d'un excédent de conflit qui devrait la suivre comme souveraine, les historiens contemporains ont alors interprété que la succession (le senso) a été reçue par un petit-fils de l'empereur Bidatsu qui était à la fois un arrière-petit-fils de l'empereur Kinmei[6]. L'empereur Jomei a ensuite accédé au trône (le sokui)[7].
Le prince Yamashiro est attaqué par les Soga et se suicide avec toute sa famille.
Jomei change plusieurs fois la place de son palais. Il s'installe à Asuka dans le palais d'Okamoto-no miya, dans le district de Takaichi (Takaichi-gun) de la province de Yamato[8]. Plus tard, Jomei s'installe à Tanaka et enfin à Kudara.
Après son intronisation, il envoie une ambassade en Chine (630-632), sous la conduite d'Inukami-no Mitasuki, qui ramène à son retour l'envoyé de l'empereur de la dynastie Tang. Jomei envoie une barque à Naniwa pour le recevoir et le fait escorter jusqu'à l'île Tsushima. À cette époque, l'empereur Tang Taizong (connu aussi comme l'empereur Ta'ai Tung), règne en Chine[9].
On observe à cette époque plusieurs comètes. Des ouragans et de fortes pluies dévastent l'archipel.
Sous le règne de Jomei se diffuse l'usage de régaler les prêtres dans le palais impérial. L'empereur va régulièrement dans la province de Harima et dans la province de Settsu, pour y prendre des bains chauds. De même, il visite les eaux thermales (yu no miya) de la province d'Iyo. En outre, il pratique la chasse[10].
Son règne s'étend du au , jour de sa mort, soit un règne de 13 ans[11].
À sa mort, il est enterré dans le kofun de Ōshisaka (à Sakurai). La personne désignée pour lui succéder n'est autre que son épouse et nièce, la princesse Takara et ce, sous le nom d'impératrice Kōgyoku.
En 2015, des archéologues ont annoncé avoir mis au jour les restes du premier tombeau de Jomei à Kashihara[12].
Références
- Titsingh, Isaac. (1834). Annales des empereurs du Japon, p. 42 ; Brown, Delmer. (1979). Gukanshō, p. 264.
- Brown, p. 264. [Jusqu'à ce temps-ci, les noms personnels des empereurs (ses iminia) étaient très longs et les gens ne les ont pas employés. Le nombre de caractères dans chaque nom a diminué après ce règne.]
- Titsingh, p. 42; Varley, H. Paul. (1980). Jinnō Shōtōki, p. 129.
- Titsingh, p. 42 ; Brown, p. 264.
- Omi (臣) était un titre héréditaire japonais antique. Lomi le plus puissant a ajouté le préfixe Ō- (大) à lomi et désigné sous le nom du Ōomi (大臣).
- Varley, p. 130.
- Titsingh, p. 42 ; Varley, p. 44. [Un acte distinct de senso n'est pas reconnu avant le règne de l'empereur Tenji ; et tous les souverains sauf Jitō, Yōzei, Go-Toba, et Fushimi ont le senso et le sokui en la même année jusqu'au règne de Go-Murakami.]
- Titsingh, p. 42.
- Titsingh, p. 42 ; von Vershuer, Charlotte. "Japan's Foreign Relations 600 to 1200 A.D.: A Translation from Zenrin Kokuhoki"(財団法人学会誌刊行センター), Monumenta Nipponica, Vol. 54, No. 1 (Spring 1999), p. 16.
- Titsingh, p. 43; Brown, p. 264.
- Titsingh, p. 43; Varley, p. 130.
- Possible ditch of giant 7th century rectangular tomb found in Nara, Mainichi 16 janvier 2015
- (fr) Louis Frédéric, Le Japon, dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. [détail des éditions] (ISBN 2-221-06764-9)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Emperor Jomei » (voir la liste des auteurs).
- (en) Brown, Delmer and Ichiro Ishida, eds. (1979). [ Jien (1221)], Gukanshō; "The Future and the Past: a translation and study of the 'Gukanshō,' an interpretive history of Japan written in 1219" translated from the Japanese and edited by Delmer M. Brown & Ichirō Ishida. Berkeley: University of California Press. (ISBN 0-520-03460-0)
- (fr) Titsingh, Isaac. (1834). [Siyun-sai Rin-siyo/Hayashi Gahō (1652)], Nipon o daï itsi ran; ou, Annales des empereurs du Japon, tr. par M. Isaac Titsingh avec l'aide de plusieurs interprètes attachés au comptoir hollandais de Nangasaki; ouvrage re., complété et cor. sur l'original japonais-chinois, accompagné de notes et précédé d'un Aperçu d'histoire mythologique du Japon, par M. J. Klaproth. Paris: Oriental Translation Fund of Great Britain and Ireland. --Deux exemplaires numérisés de ce livre rare ont été maintenant rendus accessibles en ligne : (1) de la bibliothèque de l'université du Michigan, numérisé le 30 janvier 2007 ; et (2) de la bibliothèque de l'université de Stanford, numérisé le 23 juin 2006. Vous pouvez le consulter en cliquant ici.
- (en) Varley, H. Paul, ed. (1980). [ Kitabatake Chikafusa (1359)], Jinnō Shōtōki ("A Chronicle of Gods and Sovereigns: Jinnō Shōtōki of Kitabatake Chikafusa" traduit par H. Paul Varley). New York: Columbia University Press. (ISBN 0-231-04940-4)
- (en) von Vershuer, Charlotte. "Japan's Foreign Relations 600 to 1200 A.D.: A Translation from Zenrin Kokuhoki"(財団法人学会誌刊行センター), Monumenta Nipponica Vol. 54, No. 1 (Spring 1999), p. 16.
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