Elie Hobeika

Elie Hobeika (1956-2002) est un militaire et un homme politique libanais. Il est connu pour être un des responsables présumés du massacre de Sabra et Chatila. Il est mort dans un attentat à la voiture piégée à Hazmieh (Liban) le .

Biographie

Hobeika est né à Kleiat dans le district de Kesrouan. Une partie de sa famille et sa fiancée sont tuées par des milices palestiniennes en 1976. Après ses études, il travaille à la Banco do Brasil en 1978. Hobeika est déjà haut placé dans l'organisation des Phalanges libanaises, un mouvement politique chrétien, et se heurte à un autre phalangiste : Samir Geagea. La lutte politique est violente et Hobeika s'enfuit à Damas[1].

Sabra et Chatila

En tant que chef des milices chrétiennes[2] ayant pénétré dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila, Elie Hobeika est considéré comme le principal responsable[3] du massacre perpétré dans ces deux camps en 1982. Peu avant sa mort, il s'était retourné contre Israël et entendait témoigner contre Ariel Sharon dans le procès intenté contre celui-ci en Belgique pour crime contre l'humanité[1]. Il aurait voulu mettre en cause des unités commando de Tsahal (les Sayeret Matkal) qui, selon Alain Ménargues, auraient œuvré sans uniforme dans le déroulement du massacre[4].

En , Hobeika est nommé commandant en chef des forces libanaises[5], une milice chrétienne, à la place de Samir Geagea mais il est démis de ses fonctions en 1986.

Carrière ministérielle

À la fin de la guerre civile libanaise, fin 1990, Hobeika commence une carrière ministérielle au poste de ministre d'État dans le gouvernement d'Omar Karamé. En 1992, dans l'équipe de Rachid Solh, il est ministre d'État aux Déplacés. Il devient ensuite ministre d'État aux Affaires sociales et aux Handicapés dans le gouvernement de Rafiq Hariri fin 1992 (remplacé par Chahé Barsoumian en 1994) et ministre des Ressources hydrauliques et électriques (après la démission de Georges Frem en 1993). Il reste dans ce dernier poste jusqu'en 1998. Il fonde le parti Waad (le parti national laïc démocratique) et perd les élections législatives de 2000.

Assassinat

Hobeika meurt dans un attentat à la voiture piégée à quelques mètres de son domicile le [6].

Notes et références

  1. (en) The Guardian Weekly, janvier-février 2002, p.22.
  2. Extrait du rapport de la Commission Kahane : (en)«at the head of the Phalangists' intelligence division was a commander by the name of Elie Hobeika».
  3. Extrait du rapport de la Commission Kahane : (en)«According to Lt. Elul's testimony, while he was on the roof of the forward command post, next to the Phalangists' communications set, he heard a Phalangist officer from the force that had entered the camps tell Elie Hobeika (in Arabic) that there were 50 women and children, and what should he do. Elie Hobeika's reply over the radio was: "This is the last time you're going to ask me a question like that, you know exactly what to do;" and then raucous laughter broke out among the Phalangist personnel on the roof. Lieutenant Elul understood that what was involved was the murder of the women and children.»
  4. Alain Ménargues: Les secrets de la guerre du Liban. Albin Michel [source insuffisante]
  5. (en) « Elie Hobeika – Histoire des Forces Libanaises », sur histoiredesforceslibanaises.wordpress.com (consulté le )
  6. « Le chef milicien Hobeika
    tué dans un attentat
     », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )

Article connexe

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