Ein Heller und ein Batzen
Ein Heller und ein Batzen (en français : « Un sou et un écu ») est une chanson à boire du folklore populaire allemand composée vers 1830 par le comte Albert von Schlippenbach (de) (1800-1886) sur une mélodie populaire de Prusse-Orientale[1],[2].
Malentendu autour de la chanson
Ein Heller und ein Batzen a fréquemment été chantée par les troupes allemandes qui occupaient l'Europe durant la Seconde Guerre mondiale, au point que les populations des pays occupés (notamment en France et en Pologne), la désignèrent sous le nom reprenant son refrain « Heidi, heido, heida » (et non « heili, heilo, heila »), elle n'est en réalité pas plus militariste que Quand Madelon... chantée par les troupes françaises lors de la Première Guerre mondiale et dont elle est en quelque sorte l'équivalent.
Aujourd'hui encore l'ignorance pour la culture et langue allemande d'une part importante de personnes non germanophones continue à entretenir cette mystification et d'alimenter ainsi la polémique dès que cette chanson, hors du contexte de la Seconde Guerre mondiale, est reprise comme hymne festif.
Ce fut ainsi le cas lorsque le groupe allemand de heavy metal Accept intégra la mélodie dans la chanson Fast as a Shark figurant sur son quatrième album Restless and Wild, et fera l'objet d'un véritable procès d'intention d'une partie de la presse musicale spécialisée française.
Elle a d'ailleurs été aussi reprise en 2005 par le chanteur allemand Heino dans son album Das Beste Zum Jubiläum[3].
Cette chanson ne rentre d'ailleurs pas dans le cadre de l'article 86a du Code pénal allemand, prohibant la diffusion des signes d'organisations anticonstitutionnelles, comme c'est le cas du Horst-Wessel-Lied. La Luftwaffenmusikkorps 4 der Bundeswehr Hamburg, musique de la Luftwaffe (armée de l'air de la Bundeswehr), basée à Hambourg, l'a même reprise dans son répertoire[4].
Paroles et traduction
Paroles allemandes | Traduction approximative |
---|---|
Première strophe | |
Ein Heller und ein Batzen, |
un sou et un écu, |
Refrain (bis) | |
Heidi, heido, heida, | |
Seconde strophe | |
Die Wirtsleut' und die Mädel, |
les aubergistes et les servantes, |
Refrain (bis) | |
Heidi, heido, heida, | |
troisième strophe | |
Mein Strümpf die sind zerrissen, |
Mes bas sont déchirés, |
Refrain (bis) | |
Heidi, heido, heida, | |
quatrième strophe | |
Und gäb's kein Landstraß nirgends, |
Et s'il n'y avait de route nulle part, |
Refrain (bis) | |
Heidi, heido, heida, | |
cinquième strophe | |
Das war 'ne wahre Freude, |
C'était une grande joie, |
Refrain (bis) | |
Heidi, heido, heida, |
Dans ce qui fut ma poche
Il existe une ancienne chanson populaire française dont les paroles sont très proches de la traduction ci-dessus. La musique, elle, en est très différente.
1. Dans ce qui fut ma poche
Et qui n'est plus qu'un trou
Je n'ai plus de sous
Mes meilleurs habits
Ne sont que des haillons
Mes souliers n'ont plus
Semelles ni talons
[Refrain]
Mais pour moi
Le monde est beau
Dans les arbres là-haut
Chantent les oiseaux
2. Hier, j'avais deux écus
Le premier, je l'ai bu
Je ne l'ai donc plus
Le second brillait
Si fort dans la lumière
Que j'en ai fait don
A la claire rivière
3. Lorsque j'entre chez lui
L'aubergiste gémit, crie et me maudit
La servante se désespère à son tour
Quand je pars en m'arrachant à son amour
4. Et s'il n'y avait plus
D'orifice au tonneau
Je boirais de l'eau
S'il n'y avait plus
Ni route, ni sentier
Je resterais au logis
Des mois entiers.
Références
- (de) Ein Heller und ein Batzen sur Singen und Spielen.de
- (de) Wenn die Soldaten sur ingeb.org.
- Ein Heller und ein Batzen par Heino.
- [vidéo] Disponible sur YouTube.
Liens externes
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