Egidio Seghi

Egidio Seghi, né le à Cutigliano en Toscane, est un Italien anti-fasciste, communiste, résistant, membre des Brigades internationales et de L'Italia libera (it). En septembre 1944, il occupe le poste de consul d'Italie à Lille. Il décède le à Pistoia près de Florence[1].

Biographie

Acte de mariage de Egidio Seghi et Ilia Ferrari à Aniche le 15 avril 1933
Egidio Seghi a habité la dernière maison du coron Valubbi, rue Jean Jaurés à Aniche

Egidio Seghi naît dans un petit village tout proche de Cutigliano, il Melo, le , d'un père toscan et d'une mère sarde. À 18 ans, le , il rejoint son frère aîné Enrico en France, avec un passeport ordinaire ; il a un contrat de travail comme mineur de 1924 à 1937[1]. Son autre frère Ferdinando, dit Fiorello, aussi mineur à Aniche meurt en mai 1933 d'un accident au fond de la fosse Archevêque. Egidio est déjà communiste et anti-fasciste, mais doit retourner en Italie pour effectuer son service militaire de 1926 à 1928[1].

De retour en France, il rejoint la CGT et le syndicat des mineurs. Il se marie avec Lilia Ferrari le à Aniche. Lilia Ferrari est une cousine d'Eusebio Ferrari, résistant de Fenain, qui plus tard, lors de Seconde guerre mondiale, sera abattu par un gendarme français au moulin d'Anzin, le [2].

Le , Egidio et Lilia ont une fille, Florella, qui naît à Aniche, au coron Valubbi, du nom de Giuseppe Valubbi, entrepreneur de bâtiment, venu de Mondaino. À cette époque, les communistes conseillent à Egidio de demander sa naturalisation, ce qu'il n'obtiendra jamais.

Guerre civile espagnole

Communiste et anti-fasciste, Egidio Seghi s'engage dans les Brigades internationales[3] pour s'impliquer dans la guerre civile espagnole, laissant sa femme et sa fille à Aniche. Le , il est enrôlé comme sergent dans les Brigades Garibaldi au 2e bataillon[1]. Son fils, Eugène, naît le alors que son père est à la guerre.

En 1939, suite à la débâcle de Catalogne, il est interné le au camp d'Argelès ou de Saint-Cyprien. En 1940, au Camp du Vernet en Ariège sont internés tous les étrangers considérés comme suspects ou comme dangereux pour l’ordre public. Egidio Seghi y est interné le au secteur C, comme ancien combattant de l'Espagne, baraque 1, puis baraque 46, no matricule 4 244. Il s'évade le [1] et rejoint la Résistance de la région Nord.

Résistance

Egidio Seghi a habité pendant la résistance dans la maison derrière cette porte Rue Jean Jaurés à Aniche

Egidio Seghi rassemble en septembre 1944 les Francs-tireurs et partisans italiens et investit le consulat d'Italie à Lille[4].

En septembre 1944, il rejoint L'Italia libera (it)[5] qui vient de se créer dans le Nord-Pas-de Calais. C'est une association antifasciste à direction communiste qui a deux objectifs: éliminer le fascisme dans l'émigration et reprendre le contrôle des administrations italiennes notamment les consulats. Pour assurer la continuité administrative, Egidio Seghi assure provisoirement la tâche de consul et les bureaux rouvrent dès le 11 septembre 1944[6].

Grève des mineurs de 1948

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À la Libération en 1945, Egidio Seghi continue ses activités syndicales et politiques jusqu'en 1948 où il intervient dans les camps d'Italiens no 5 de Vuillemin de Masny et d'Escaudain lors de la grande grève des mineurs de 1948. Cette grève dans les mines est considérée comme ayant un « caractère insurrectionnel » par Jules Moch, le ministre de l'Intérieur socialiste (SFIO). Il mobilise 60 000 CRS et soldats qui expulsent les 300 000 grévistes retranchés dans les puits. Ces expulsions des piquets de grève conduit dès début novembre à une reprise du travail. La répression est sévère, avec plus de 3 000 licenciements, six morts et de nombreux blessés.

Il n'est plus possible pour les étrangers d'obtenir leur naturalisation, notamment pour les anciens résistants communistes. Edigio Seghi est expulsé de France en 1948[7] : il est reconduit à la frontière italienne où sa femme et ses enfants le rejoignent.

Edigio Seghi meurt le à Pistoia.

Références

  1. (it) « Edigio Seghi », sur ISGREC (consulté le ).
  2. Jean-Pierre Besse, Michel Rousseau, Notice biographique d'Eusebio Ferrari, sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr
  3. (es) Josep Sánchez Cervelló et Sebastián Agudo, Las Brigadas Internacionales : Nuevas perspectivas en la historia de la Guerra Civil y del exilio, Publicacions Universitat Rovira, , 424 p. (lire en ligne), [...] refiramos a [...] Amilcare Balloni, Paolo Balli y Egidio Seghi. A Lorenzo Vanelli, fundador de la Fratellanza dei Garibaldini di Spagna. A Bruno Tosarelli, partisano y Medalla de Oro a la memoria. A Gaetano Trigari, deportado a Dachau....
  4. Mineurs immigrés : histoire, témoignages, Montreuil, Institut dh̓istoire sociale minière, , 295 p. (ISBN 978-2-902323-12-8 et 2-902323-12-3, lire en ligne), Au moment de la libération du Nord-Pas-de-Calais (début septembre 1944), les résistants italiens mènent deux actions spécifiques sous l'égide d'Egidio Seghi. Seghi rassemble les FTP
  5. « Chaque semaine Egidio Seghi se rend à l'ambassade à Paris, occupée également par les antifascistes. Les hors-la-loi et "terroristes" d'hier représentent désormais la nouvelle légalité, celle issue de la masse des émigrés antifascistes et de la Résistance. » Denis Peschanski et Angelo Tasca, Vichy 1940-1944 : quaderni e documenti inediti di Angelo Tasca, , 749 p. (ISBN 978-88-07-99044-1 et 88-07-99044-X, lire en ligne), p. 152.
  6. Pierre Milza, Exils et migration : Italiens et Espagnols en France, 1938-1946, l'Harmattan, (lire en ligne).
  7. Angelo Tasca, Denis Pechanski, Vichy 1940-1944 : quaderni e documenti inediti di Angelo Tasca (lire en ligne).
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