Edward Galinski

Edward Galinski, appelé Edek, né à Więckowice en Pologne, le et exécuté par les Allemands à Auschwitz, le , est un Polonais qui, déporté à Auschwitz, parvint à s'en évader avec sa compagne Mala Zimetbaum. Repris, il sera exécuté par pendaison, le .

Edward Galinski
Photo anthropométrique prise à Auschwitz
Alias
Edek
Naissance
Więckowice (Jaroslaw), Pologne
Décès
Auschwitz, Pologne
Nationalité polonaise
Pays de résidence Pologne
Profession
Conjoint
Camp de Birkenau - emplacement des baraquements d'Edek et de Mala

Éléments biographiques

Edward Galinski est né à Więckowice dans le sud de la Pologne, le . Il vit à Jaroslaw. Il étudie à l'école maritime de Pinsk lorsque la guerre éclate. Au printemps 1940, il est arrêté par les Allemands et envoyé à la prison de Tarnów en tant que prisonnier politique. Le , il est déporté par le tout premier convoi de déportation à destination d'Auschwitz qui comportera 728 prisonniers politiques polonais. À cette époque, le camp de concentration est uniquement utilisé pour les criminels et les prisonniers politiques.

Auschwitz

Premier transport de Tarnów vers Auschwitz du 14 juin 1940 par lequel Edek fut déporté.

Tatoué à son arrivée, il porte le matricule 531. Trois années plus tard, Edek est toujours en vie. Il travaille à l'atelier de métallurgie ce qui lui permettait de rencontrer différents civils qui travaillaient à la construction du camp. Il lui était également possible de circuler dans le camp au gré des tâches qui lui étaient confiées. Fin 1943, Edek cherche à être muté au Kommando des assembleurs à Auschwitz II - Birkenau. C'est à cette époque qu'il rencontre Mala Zimetbaum dont il tombe éperdument amoureux. Avec le matricule 531, Edek, du haut de ses vingt ans, fait figure de vétéran. Mala, de cinq ans son aînée, porte le matricule 19880. Edek et Mala font partie du très petit nombre d'histoires amoureuses qui se sont nouées à Auschwitz à cette époque. Ils sont également du nombre de ceux qui sont parvenus à s'évader du camp. Avec la complicité de certains, ils parvenaient à se voir. Mala parvint même à lui offrir un cadeau, un portrait d'elle réalisé au crayon par son amie Zofia Stępień[Note 1].

Évasion

Au printemps 1944, Edek était en train de planifier une évasion d'Auschwitz avec son ami Wieslaw Kielar. Il propose à Mala de se joindre à eux. Wieslaw pense qu'ils n'auraient aucune chance de s'évader à trois et préfère se retirer. Edek parvient à se procurer un uniforme SS et un pistolet[Note 2] tandis que Mala dégote une carte de la Pologne méridionale, un laissez-passer, des vêtements civils d'homme et une robe qu'elle portera sous ses vêtements d'homme. Ils sortiront du camp, lui en SS et elle en prisonnier. Une fois sorti, elle ôtera ses vêtements masculins et ils se comporteront comme un couple. Le , Mala et Edek parvinrent tous deux à mettre leur plan à exécution et à sortir du camp. Leur évasion ne fut détectée qu'à l'appel du soir. Des télégrammes partirent vers tous les postes de contrôle allemand[Note 3]. Edek et Mala se dirigèrent vers la frontière slovaque mais furent repris, après douze jours de liberté, le à Beskid Zywiecki (en).

Arrestation

Mala avait d'abord été arrêtée, Edek, quant à lui, avait préféré se livrer plutôt que de l'abandonner en tentant de fuir seul. La police allemande les emmena au poste de Bielsko (aujourd'hui Bielsko-Biała) où ils seront formellement identifiés le lendemain sur base de leur matricule tatoué sur l'avant-bras. Ramenés au camp, ils furent conduits au Block 11, le bloc de la mort. Ils seront longuement interrogés et torturés. Ils ne livrèrent aucun nom et pour ne pas s'impliquer l'un, l'autre, maintinrent la version selon laquelle ils avaient agi séparément. Dans le pavillon, ils maintiennent néanmoins le contact. Edek fredonne la chanson préférée de Mala, il grave sur le mur de sa cellule (no 20): Edward Galinski, no 531, Mally Zimetbaum, no 19880, 6 VII 1944. Après plusieurs semaines de détention au block 11, ils sont condamnés à mort par pendaison, la sentence est approuvée par le RSHA[1]. Les sentences seront appliquées simultanément et elles seront publiques pour marquer les esprits et terroriser les autres détenus. Mala sera exécutée au camp pour femmes B-Ia et Edek au camp pour hommes B-Id[2],[3], le [Note 4].

Exécution

Potence mobile telle qu'utilisée dans les Blocks à Auschwitz

Edward Galinski, tandis que l'officier lit la sentence, choisit de se donner la mort lui-même en plongeant la tête dans le nœud coulant et en donnant un coup de pied dans la chaise qui le maintenait. On le repousse violemment en arrière, le nœud est déserré et la lecture du verdict se poursuit. En signe de respect, les détenus ôtent leurs couvre-chefs. Les dernières paroles d'Edek furent: « Vive la Pologne ! »[4],[1].

Bibliographie

  • Gérard Huber, Mala : une femme juive héroïque dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, Monaco, Éditions du Rocher, coll. « Documents », , 307 p. (ISBN 978-2-268-05863-4)
  • (de) Lorenz Sichelschmidt, Mala : ein Leben und eine Liebe in Auschwitz, Brême, Donat, , 165 p. (ISBN 978-3-924444-89-1)
  • (en) Anne Grynberg, Mala Zimetbaum, un être lumineux à Auschwitz, Les Cahiers du judaïsme 12 (2002), 115-28. 25. première publication par Random House, New York, 1983.
  • (en) Margaret-Anne Hutton, Testimony from the Nazi Camps : French Women's Voices, Abingdon-on-Thames, Routledge, coll. « Routledge Studies in Twentieth-Century Literature », , 255 p. (ISBN 978-0-415-34933-8, lire en ligne).

Documentaire

  • (de) Blawut, J. & Zarnecki, M. (1989). Tödliche Romanze. Eine Liebe im KZ (Romance mortelle. Une histoire d'amour dans un camp de concentration). Documentaire TV, 45 min, Varsovie, Michal Zarnecki Productions, (diffusé pour la première fois en Allemagne sur ARD-HR, le ).

Article connexe

Notes

  1. Le dessin de Zofia Stępień-Bator a été conservé et est aujourd'hui au Musée d'Auschwitz-Birkenau.
  2. C'est son responsable, le SS Edward Lubusch, qui lui fournira l'uniforme et un pistolet chargé de trois balles, par la suite, durant les interrogatoires, Edek ne livrera jamais son complice et il souhaita le lui faire savoir en faisant parvenir un message à Wieslaw Kielar. Ayant pris peur, Edward Lubusch avait cependant pris la décision de déserter. Ayant laissé sa bicyclette à l'extérieur du camp, il l'enfourcha et on ne le revit plus jamais. Il a vécu sous le nom de Bronislaw Żołnierowicz (1913-1984). Il avait connu les camps disciplinaires de la SS en raison de son comportement trop humain. Toute sa vie il a vécu dans la crainte d'être reconnu. (source:zmory-przeszlosci).
  3. re:Malka Zimetbaum, Juive en détention préventive, née le 16/1/1928 in Brzesko, écrouée par le RSHA le 17/9/1942. - Particularités: 1,65 m, cheveux châtains, parle français, flamand, anglais, allemand et polonais, yeux gris, signes particuliers: No 19880 tatoué sur l'avant-bras gauche. - le 24/6/1944 Zimetbaum s'est évadée du ConCamp Auschwitz. Il fut suivi d'un second, le lendemain, 26 juin 1944: re: Galinski Edward, Polonais en détention préventive, né le 5/10/23 à Wieckowice; Zimetbaum Malka, Juive en détention préventive, née le 26/1/18 in Brzesko - ref: télégramme du 25/6/44 - en accord avec le télégramme du 7/7/44 du poste de police de Bielitz, les susmentionnés seront recapturés et retournés dans ce camp. - in Lorenz Sichelschmidt Mala - A Fragment of a Life.
  4. Cette date varie largement selon les témoignages qui fluctuent de mi-juillet au 22 septembre. Celles les plus plausibles sont le 22 août ou le 15 septembre. Edek fut pendu à cette dernière date or plusieurs témoins reportent que les exécutions ont eu lieu le même jour - in Lorenz Sichelschmidt Mala - A Fragment of a Life.

Références

  1. Alicja Białecka, European Pack for Visiting Auschwitz-Birkenau Memorial and Museum: Guidelines for Teachers and Educators, Council of Europe, 2010, 281 p.
  2. Tomasz Sobański, Fluchtwege aus Auschwitz, Verlag Sport i Turystyka, 1980, 218 pages.
  3. Wieslaw Kielar, Anus Mundi: Five Years in Auschwitz, Penguin Books, Limited, 1982, 312 p.
  4. Zimetbaum Mala, Yad Vashem, Shoah Ressource Center consulté le 14 juillet 2014.

Liens externes

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