Edmund Moïssissovics

Johann August Edmund Moïssissovics (hongrois Ödön), seigneur de Mojsvár (né le à Vienne; † à Mallnitz, en Carinthie) est un paléontologue et géologue autrichien.

Edmund Moïssissovics
Edmund Moïssissovics, 1886
Naissance
Vienne (Autriche) (Autriche)
Décès
Mallnitz (Carinthie) ( Autriche-Hongrie)
Nationalité
Domaines géologie, paléontologie
Institutions Geologische Reichsanstalt
Diplôme Université de Graz (1864)
Renommé pour Délimitation des étages norien et carnien

Edmund Moïssissovics de Mojsvár était encore étudiant, lorsqu'en 1862 il fut des membres fondateurs de la Société alpine d'Autriche (Österreichischer Alpenverein). En 1873, il était l'un des initiateurs de l'unification des sociétés alpines d'Allemagne et d'Autriche.

À partir de 1865, il travailla à la Geologische Reichsanstalt, dont fut le directeur-adjoint de 1892 à sa retraite en 1900. Von Mojsvár est l'auteur de communications fondamentales sur la stratigraphie, la faune des ammonites du Trias alpin, et surtout les craies du Hallstatt.

Biographie

Moïssissovics est issu d'une famille originaire de Hongrie. Son grand-père, premier médecin à la cour de Vienne, fut anobli par l’empereur François Joseph Ier en récompense de ses services (notamment l’emploi de l’iode dans le traitement des fractures).

Après avoir achevé ses études secondaires dans un lycée viennois en 1858, Moïssissovics entreprit des études de droit à l'université (1858–1862). À la même époque, il se passionnait pour la géologie et la géographie. Ses camarades Paul Grohmann et le baron Guido von Sommaruga et lui-même décidèrent, au cours de leurs excursions en montagne, de créer une « Société alpine d'Autriche » (1862) : c'était la première société géologique du continent.

Il soutint son doctorat en droit à l’Université de Graz le . Mais la passion de la géologie le tenaillait si fort, qu'il décida le de travailler bénévolement pour l’Institution impériale et royale de géologie (k.k. Geologischen Reichsanstalt). Sa production de collaborateur était suffisamment appréciée pour qu'à l'été 1867 on lui confie une section du recensement géologique des Carpathes de Haute-Hongrie (auj. Carpathes slovaques) et de Galicie.

Il se consacra par la suite à la recherche de mines de sel dans les Alpes, à la délimitation des gisements de houille de Häring et à la reconnaissance des alluvions fossiles du Trias à Bakony, dans les environs de Veszprém. Invité à rejoindre le Geological Survey of India à Calcutta, puis la toute récente Organisation hongroise de géologie, il fut promu géologue en chef le à Vienne avec le titre d’Inspecteur des mines. En 1879 il fut promu Inspecteur général des mines. En 1892, Moïssissovics devint directeur-adjoint de l’Institution impériale et royale de géologie.

Ses recherches s’étendirent jusqu'à l'étude des Alpes Orientales. Cet aspect de son œuvre, commencé en 1878 à l'occasion du Congrès international de Géologie, assura à Moïssissovics une grande notoriété. C'est sur son conseil que le Congrès de 1881 à Bologne décida l'édition d’une carte géologique de l’Europe. Il y représentait officiellement l’Autriche-Hongrie[1].

Sur décision du gouvernement autrichien, on entreprit à l'été 1879 la recherche de gisements de matières premières en Bosnie-Herzégovine. Les chevilles ouvrières de cette mission furent Moïssissovics, Emil Tietze et Alexander Bittner. Moïssissovics se chargea particulièrement de la reconnaissance géologique des régions du nord de la Bosnie, c'est-à-dire Sarajevo, Travnik, Gornji Vakuf, Jajce, Banja Luka, Sanski Most et Bihać. Karl Paul, Franz Hertich et Gjuro Pilar se joignirent à ses travaux sur la géologie de Bosnie-Herzégovine. Il en résulta une cartographie complète des richesses minières des provinces rattachées à l’Empire ottoman[2],[3].

La fondation de l’Organisation autrichienne de sismologie peut être considérée comme le couronnement de sa carrière. Moïssissovics s'y était attelé dès 1897 et édicta les principes de rédaction des rapports sur les événements sismiques récents. Ainsi il jeta les bases du réseau de tectonique d'Autriche et contribua à la diffusion des données d'observation sur les tremblements de terre.

Edmund Moïssissovics, 1907

En , Moïssissovics, après 35 années de recherches, se mit en congé du Service Géologique d'Autriche. Les dernières années d'activité furent assombries par un différend avec A. Bittner, non sans conséquence pour son état santé. Il mourut en 1907 d'une tumeur cancéreuse de la bouche et du larynx[1].

Le Mont Moïssissovics (alt. 2 903 m, dans la vallée extérieure de la Seebach (Carinthie), a été baptisé en hommage à son œuvre[4]) .

Œuvres

  • "Beiträge zur Kenntnis der Obertriadischen Cephalopoden-Faunen des Himalaya", Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften mathematisch-naturwissenschaftliche Klasse, 63. Band, 1896.
  • Eduard Suess: "Beiträge zur Stratigraphie Central-Asiens auf Grund der Aufsammlungen von F. Stoliczka und K. Bogdanowitsch, und mit Unterstützung von Professor F. Frech in Breslau, Dr. E. v. Mojsisovics W. M. Akad. Und Herrn F. Teller in Wien und Professor V. Uhlig", Denkschriften der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften mathematisch-naturwissenschaftliche Klasse, 61. Band, 1894.
  • In: Abhandlungen der Geologischen Reichsanstalt:
    • Die Mollusken-Faunen der Zlambach- und Hallstätter Schichten. 1873–1875.
    • Die Cephalopoden der mediterranen Triasprovinz. 1882.
    • Die Cephalopoden der Hallstätter Kalke. 1893–1902.
  • Die Dolomitriffe von Südtirol und Venetien. Vienne 1879.
  • en coll. avec E. Tietze et A. Bittner: Grundlinien der Geologie von Bosnien-Hercegowina. Vienne 1880.
  • en coll. avec E. Tietze et A. Bittner: Geologische Übersichtskarte von Bosnien-Hercegovina 1:576.000. Vienne 1880.

Liens externes

Notes et références

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Johann August Edmund Mojsisovics von Mojsvár » (voir la liste des auteurs).
  1. D'après C. Diener, Edmund v. Mojsisovics. Eine Skizze seines Lebensganges und seiner wissenschaftlichen Tätigkeit, Vienne, Leipzig, .
  2. Meyers Konversations-Lexikon, 3e éd., Suppl. 1880–1881, Leipzig 1881, p. 144
  3. Friedrich Katzer: Geologie Bosniens und der Hercegovina. vol. 1, 1re partie. Sarajevo 1924, p. 35–36.
  4. ÖK50
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