Edmonia Lewis

Mary Edmonia Lewis, née à East Greenbush, New York (aujourd'hui Rensselaer) le , et morte le , à Hammersmith, Londres, est une sculptrice américaine[1].

Edmonia Lewis est la première sculptrice d'origine afro-américaine et amérindienne à atteindre une reconnaissance internationale[2]. Un des traits caractéristiques de son travail fut d'incorporer des thèmes d'origine amérindienne et afro-américaine dans son œuvre de style néo-classique.[3]

Biographie

Jeunesse et formation

Edmonia Lewis naît à East Greenbush[4], près d'Albany dans l'État de New York. Elle est la fille d'un Afro-Américain affranchi et d'une amérindienne du peuple Chippewa[5] ou Ojibwé. Orpheline à ses 10 ans, elle est élevée par sa tante maternelle[6], près des Chutes du Niagara [7],[8],[9].

En 1860, elle commence à étudier à l'Oberlin College, dans l'Ohio, une université connue pour ses positions abolitionnistes et progressistes[7]. Dès ses premiers pas à Oberlin, elle montre ses talents artistiques en faisant un dessin au crayon The Muse Urania (1862)[10] comme cadeau de mariage à une camarade de classe[11].

Edmonia Lewis est accusée et jugée pour avoir prétendument empoisonné à la cantharide officinale[11],[8], un dangereux poison, le vin de ses camarades[12]. Elle est défendue par le célèbre avocat noir John Mercer Langstom[11],[8],[7]. Au cours de son procès à l'hiver 1862, Edmonia Lewis est attaquée par la foule, sauvagement battue, déshabillée et laissée pour morte[11],[8],[7],[13]. Bien qu'acquittée, elle n'obtient pas son diplôme car le collège refuse de la laisser s'inscrire de nouveau[14],[15].

Carrière artistique

En 1863, Edmonia Lewis part pour Boston pour étudier avec le sculpteur Edward Brackett[16] que l'abolitionniste William LLoyd Garrison lui a présenté[7],[13],[14],[15]. Elle a son premier atelier au 89, rue Tremon au Studio Building. Elle y reçoit des personnalités comme Maria Weston Chapman, rédactrice en chef de la revue The Non-Resistant, et Lydia Maria Child, activiste abolitionniste et autrice. Ce déménagement à Boston a également permis à Edmonia Lewis de faire la connaissance d'artistes professionnels noirs[8],[15].

En 1864, elle réalise le buste de Robert Gould Shaw, un abolitionniste blanc du Nord, mort en 1863 à la tête du 54e régiment d’infanterie du Massachusetts, premier régiment entièrement composé de personnes noires pendant la guerre civile[11],[8],[7]. Edmonia Lewis vend une centaine d'exemplaires de ce buste et décide d'utiliser les bénéfices pour financer d'autres études artistiques à Rome, comme de nombreuses sculptrices américaines contemporaines, pour y bénéficier d'une plus grande liberté créatrice[17].

En août 1865, Edmonia Lewis s'embarque vers l' Europe.

Après avoir visité Londres, Paris et Florence, sur les conseils de Harriet Goodhue Hosmer[18], elle part étudier la sculpture à Rome[17] . Elle y réalise ses premières œuvres de maturité.

Durant toute sa carrière, elle participe à de multiples expositions à New York, Cincinnati, Paris, Londres et Rome[11], [8], [14], [17].

En 1876, elle participe à l'Exposition universelle de 1876 à Philadelphie, où elle fait l'objet d'appréciations critiques favorables[19].

Décès et hommage

Edmonia Lewis décède des suites d'une néphrite chronique[20], le 17 septembre 1907 à Londres[21].

Elle repose au cimetière catholique de Sainte Marie dans le quartier de Kensal Green, dans la banlieue de Londres[22].

En 2002, l'historien et philosophe Molefi Kete Asante la répertorie dans son dictionnaire des 100 grandes figures afro-américaines / 100 Greatest African Americans[23]

Œuvres majeures

  • John Brown medallions, 1864-1865[24].
  • Colonel Robert Gould Shaw (buste), 1864.
  • Anne Quincy Waterston, 1866[25].
  • A Freed Woman and Her Child, 1866.
  • The Old Arrow-Maker and His Daughter, 1866.
  • The Marriage of Hiawatha, 1866-1867.
  • Forever Free, 1867[26].
  • Colonel Robert Gould Shaw (marble), 1867-1868.
  • Hagar in the Wilderness, 1868[26].
  • Hiawatha, 1868.
  • Minnehaha, 1868[27].
  • Indian Combat, Carrara marble, 1868, Cleveland Museum of Art.
  • Henry Wadsworth Longfellow, 1869-1871.
  • Madonna Holding the Christ Child, 1869.
  • Bust of Abraham Lincoln, 1870.
  • Asleep, 1872.
  • Awake, 1872.
  • Poor Cupid, 1873[28].
  • Moses, 1873[29].
  • Bust of James Peck Thomas, 1874.
  • Hygieia, 1874.
  • Hagar, 1875[30].
  • The Death of Cleopatra, 1876[31].
  • John Brown, 1876.
  • Henry Wadsworth Longfellow, 1876.
  • General Ulysses S. Grant, 1877-1878.
  • Veiled Bride of Spring, 1878.
  • John Brown, 1878-1879.
  • The Adoration of the Magi, 1883.
  • Charles Sumner, 1895.

Références

  1. « Google célèbre Edmonia Lewis : mais qui est-elle, et pourquoi ? », sur Blasting News, (consulté le )
  2. (en-US) « Overlooked No More: Edmonia Lewis, Sculptor of Worldwide Acclaim », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Karen Chernick, « How a Black Woman Became a Celebrated Sculptor in 19th-Century America », sur Artsy, (consulté le )
  4. (en) « Edmonia Lewis | American sculptor », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  5. (en-US) « Edmonia Lewis », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
  6. (en-US) Ashley Jones, « Edmonia Lewis (1845-1907) », sur BlackPast, (consulté le )
  7. (en) « Edmonia Lewis », sur Biography.com (consulté le ).
  8. (en) « The Black Female Figure », sur frieze.com (consulté le )
  9. « Edmonia Lewis, sculptrice pionnière de son destin », sur nospensees.fr, (consulté le )
  10. « Edmonia Lewis (Ojibwe), Urania, graphite on paper, ca. 1860 | Edmonia Lewis », sur Pinterest (consulté le )
  11. Henderson, Harry (Harry Brinton), 1914-2003,, The Indomitable spirit of Edmonia Lewis : a narrative biography, , 393 p. (ISBN 978-1-58863-452-8, 1588634523 et 9781588634511, OCLC 827730639, lire en ligne)
  12. (en-US) Alice George, « Sculptor Edmonia Lewis Shattered Gender and Race Expectations in 19th-Century America », sur Smithsonian (consulté le )
  13. Atkins, Jeannine, 1953-, Stone Mirrors : The Sculpture and Silence of Edmonia Lewis, , 176 p. (ISBN 978-1-4814-5905-1, 1481459058 et 9781481459068, OCLC 952226522, lire en ligne)
  14. « Hommage à Edmonia Lewis », sur www.google.com (consulté le )
  15. (en) Jone Johnson Lewis Jone Johnson Lewis has a Master of Divinity et Is a Humanist Clergy Member, « Biography of Edmonia Lewis, American Sculptor », sur ThoughtCo (consulté le )
  16. (en) « Edmonia Lewis, an artist with African and Native American roots », sur African American Registry (consulté le )
  17. « Edmonia Lewis | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  18. (en) Karen Chernick, « How a Black Woman Became a Celebrated Sculptor in 19th-Century America », sur Artsy, (consulté le )
  19. (en) « Edmonia Lewis Biography », sur WorldAtlas (consulté le )
  20. (en-US) Daniel A. Gross, « The Decades-Long Quest to Find and Honor Edmonia Lewis's Grave », sur Hyperallergic, (consulté le )
  21. (en) Jone Johnson Lewis Jone Johnson Lewis has a Master of Divinity et Is a Humanist Clergy Member, « Biography of Edmonia Lewis, American Sculptor », sur ThoughtCo (consulté le )
  22. (en-US) « Edmonia Mary Lewis », sur Find a Grave.
  23. (en) « Edmonia Lewis », (consulté le )
  24. (en) « Edmonia Lewis », sur The Magnet and the Iron: John Brown and George L. Stearns - Online Exhibits (consulté le )
  25. (en-US) « Anna Quincy Waterston », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
  26. « Edmonia Lewis | artnet », sur www.artnet.com (consulté le )
  27. « Minnehaha », sur www.metmuseum.org (consulté le )
  28. (en-US) « Poor Cupid », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
  29. (en-US) « Moses (after Michelangelo) », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
  30. (en-US) « Hagar », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )
  31. (en-US) « The Death of Cleopatra », sur Smithsonian American Art Museum (consulté le )

Liens externes

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