Dominique Albert Azuni
Dominique Albert Azuni ( - Sassari ✝ - Cagliari), était juriste et homme politique sous le Consulat et le Premier Empire.
Nom de naissance | Domenico Alberto Azuni |
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Naissance |
Sassari Royaume de Sardaigne |
Décès |
Cagliari |
Nationalité |
Sardaigne France |
Pays de résidence |
Royaume de Sardaigne République française Empire français Royaume de Sardaigne |
Profession | |
Autres activités | |
Distinctions |
Biographie
Dominique Albert Azuni, né à Sassari en Sardaigne, devint Français par ses affections et par ses places, et dut à un talent remarquable de hautes fonctions que la chute de son bienfaiteur lui enleva.
Il cultiva de bonne heure les lettres, étudia le droit à Sassari et Turin mais fit surtout une étude approfondie de cette partie de la jurisprudence qui concerne les affaires commerciales, tant terrestres que maritimes.
Il publia plusieurs écrits sur ces matières, qui tous obtinrent du succès, mais parmi lesquels son Dictionnaire universel de Jurisprudence commerciale (1786-1788) tient le premier rang, étant cité comme une autorité dans tous les tribunaux de commerce du littoral de la Méditerranée.
Azuni remplit, durant sa longue et laborieuse carrière, un grand nombre de fonctions publiques. Avant la Révolution française, il était sénateur puis juge au tribunal de commerce et maritime de Nice en 1782. Associé de plusieurs académies, notamment à celles de Turin, de Naples, de Florence, il attira les regards du général Bonaparte, qui passa en 1796 à Nice.
Après la réunion de son pays à la France, Azuni fut appelé à Paris par ce général, lorsqu'il n'était encore que Premier Consul. Le juriste se lia avec les plus illustres savants de cette capitale. Il avait publié en italien un Système universel des principes du droit maritime de l'Europe (Nice, 1795, 4 vol.), dont une traduction française, imprimée en 1798, quoique très mal exécutée, eut un succès qui décida l'auteur à refaire entièrement son ouvrage. Le nouveau traité, écrit par lui-même en français avec une pureté assez remarquable ; ouvrage étonnant par la correction d'un style qui n'a rien d'étranger, par la lumineuse coordination des faits, et par la vigueur d'une analyse féconde en résultats, parut en 1805, en 2 vol. in-8°. Cet ouvrage eut beaucoup de succès, et signala, dans M. Azuni, un homme disposé à coopérer à la nouvelle organisation des lois.
Il avait publié en 1798, Essai sur l'histoire géographique, politique et morale de la Sardaigne, 1 vol. in-8. Il en donna, trois ans après, une édition très augmentée et totalement refondue, sous le titre d'Histoire géographique, etc. de la Sardaigne, Paris, 1801, 2 vol. in-8°-, fig., avec la carte la plus détaillée et la plus exacte qui eût encore paru, de cette île.
Le ministre de l'intérieur adjoignit ce savant à la commission chargée de rédiger le nouveau Code de commerce, et lui confia la partie maritime (1806).
En 1807, il fut nommé président du tribunal d'appel de Gênes, ville nouvellement réunie à l'Empire. Le , il fut élu, par le Sénat conservateur, membre du Corps législatif, sur la présentation des collèges électoraux du département de Gênes. l'arrondissement de Novi l'avait préalablement choisi comme candidat au Corps législatif par 26 voix sur 44 votants et 67 inscrits. Le , il fit hommage à l'assemblée d'un ouvrage intitulé : Traité du contrat et des lettres de change, suivant les principes du nouveau code.
Il cumulait à la même époque les fonctions de vice-intendant de Nice et de sénateur du royaume d'Italie.
M. Azuni devenu Français par ses affections, comme par ses fonctions, donna au public, en 1809, un opuscule où il cherchait à prouver que l'invention de la boussole était due aux Français, et non aux Italiens, qui la revendiquaient avec d'assez bons titres. Mais il trouva un adversaire dans un savant Italien, Joseph Hager, professeur des langues orientales à l'université de Pavie, qui publia contre lui un opuscule intitulé : Memoria sulla bussola orientale, Milan, 1810, où celui-ci réfuta d'une manière sinon triomphante, du moins fort spécieuse. Cette querelle polémique fut examinée dans le journal officiel de Milan ; et l'avantage n'y resta point à M. Azuni, malgré ses fréquents voyages en cette ville, et l'étroite amitié qu'il y avait formée avec M. Luosi.
Quand, en 1811, les tribunaux furent réorganisés, M. Azuni, intime ami de Giuseppe Luosi, grand-juge et ministre de la Justice du royaume d'Italie, fut continué dans ses fonctions jusqu'à la Restauration, sous le titre de président de la chambre de la compagnie de Gênes. En février de cette même année, il publia un ouvrage sur l'origine et les progrès du droit et de la législation maritime.
Il fut promu, le , chevalier de l'Empire, chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre de la Réunion.
Napoléon succomba. M. Azuni partagea le sort de tous les hommes que sa chute précipita des honneurs dans la vie privée. En 1815, il publia un nouvel et bon ouvrage intitulé : Mémoires pour servir à l'histoire maritime des marins navigateurs de Marseille. Il se retira alors à Nice, puis Gênes, où il n'occupa plus aucune place.
Lors de la restauration de la maison de Savoie, Azuni, sur l'invitation de Victor-Emmanuel Ier, revint dans sa terre natale, où il remplit les fonctions de juge et magistrat suprême du consulat de Cagliari, et celles de président de la Bibliothèque de l'Université royale de cette ville. II y mourut l'un des derniers jours de et fut inhumé en la Basilique Notre-Dame de Bonaria.
Fonctions
- Sénateur du Royaume de Sardaigne ;
- Juge au tribunal de commerce et maritime de Nice (1782) ;
- Président du tribunal d'appel de Gênes (1807-1814) ;
- Député du département de Gênes au Corps législatif () ;
- Vice-intendant de Nice ;
- Sénateur du royaume d'Italie ;
- Juge et magistrat suprême du consulat de Cagliari (1815) ;
- Président de la bibliothèque de l'Université royale de cette ville (1815).
Publications
- Dictionnaire universel de Jurisprudence commerciale (1786-1788) ;
- Sistema universale dei principj del diritto maritimo d'Europa, Nice, 1795, 4 vol. ;
- Traduit de l'italien, sous le titre de Système universel des principes, du droit maritime de l'Europe, par J.-M. Digeon, Paris, Debure, 1797, 2 vol. in-8° ;
- Puis sous le titre de Droit maritime de l'Europe, par l'auteur original, Paris, Poncelin , 1801-1804, 2 vol. in-8°. ;
- Essai sur l'histoire géographique, politique et morale de la Sardaigne, 1798, 1 vol. in-8 ;
- Histoire géographique, politique et naturelle de la Sardaigne : avec cartes, Paris, Levrault frères, , 2e éd., 369 p. (lire en ligne) ;
- Dissertation sur l'origine de la boussole : suivie d'une lettre du même auteur,en réponse au Mémoire de M. Hager publié dernièrement à Pavie, Paris, H. Nicolle, Librairie Stéréotype, , 2e éd. (lire en ligne), Éditions Claude Arthus Bertrand, Paris, 1809, in-8 ;
- Origine et progrès du droit et de la législation maritime, avec des observations sur le consulat de la mer, Paris, imprimerie de Jeune-homme, 1810, in-8° ;
- Mémoire pour servir à l'Histoire des voyages maritimes des anciens navigateurs de Marseille, Gênes, imprimerie de H. Bonaudo, 1813, in- 8°. ;
- Recherches pour servir à l'histoire de la piraterie, Gênes, 1816, in-8°. ;
- Système universel des armements en course et des corsaires en temps de guerre, Gênes, imprimerie de H. Bonaudo, 1817, in-8°. ;
- Sopra l'amministrazione sanitaria in tempo di peste, Cagliari, 1820.
Titres
Distinctions
- Légion d'honneur :
- Ordre de la Réunion :
- Chevalier de l'Ordre de la Réunion (1813) ;
- Une place de Sassari porte son nom : une statue à son effigie y a été érigée.
- Membre des Académies des Sciences de Turin, de Naples, de Florence, de Modène, de Carrare, d'Alexandrie, de Trieste, de l'Athénée des arts de Paris et de l'Académie de législation de Paris, de celle des Arts et Sciences de Marseille, de l'Académie Royale des Sciences de Gottingue, de celles de Gênes et de Mantoue, et de la Société géographique italienne[1].
Armoiries
« Coupé, au 1, d'argent au phénix essorant de sable; au 2, d'azur au sautoir d'or accompagné d'une étoile à huit rais du même, posée au deuxième point en chef. Bordure d'azur du tiers de l'écu, chargée, au deuxième point en chef, du signe des chevaliers de l'Ordre impérial de la Réunion, qui est une étoile à douze rayons d'or.[2] »
Annexes
Bibliographie
- Louis Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants : ou, Histoire par orde alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, vol. 1, Éditions Michaud, (lire en ligne) ;
- Antoine Jay, Étienne de Jouy et Antoine-Vincent Arnault, Biographie nouvelle des contemporains : ou dictionnaire historique et raisonné de tous les hommes qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité par leurs actions, leurs écrtis, leurs erreurs ou leurs crimes, soit en France, soit dans les pays étrangers, vol. 1, Librairie historique, (lire en ligne) ;
- François-Xavier Feller, Dictionnaire historique : ou, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, vol. 2, E. Houdaille, , 8e éd. (lire en ligne) ;
- « Dominique Albert Azuni », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
- Meyers Konversations-Lexikon ;
- (en) « Dominique Albert Azuni », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [Albert Azuni (en) Lire en ligne sur Wikisource]
;
Notes et références
- Dissertation sur l'origine de la boussole : suivie d'une lettre du même auteur,en réponse au Mémoire de M. Hager publié dernièrement à Pavie, H. Nicolle, Librairie Stéréotype, paris, 1809, 2e éd. (lire en ligne)
- Source : Armorial des Chevaliers de l'Ordre Impérial de la Réunion créés par Napoléon Ier en 1813 et 1814 - par M. Alcide Georgel - 1869. Texte téléchargé depuis le site de la Bibliothèque Nationale de France.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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