Domaine des Montalais

Le Domaine des Montalais se situait à Meudon dans les Hauts-de-Seine. Il a appartenu à des personnalités célèbres qui prirent le soin de l'agrandir et de l'embellir jusqu'à la fin du Second Empire. Il fut depuis lors progressivement démembré et loti.

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L'hôtel des Montalais (fin XVIIIe siècle ?)
Dessin de l'hôtel des Montalais en 1832
Les Montalais orthographié "Montalet" au début du XIXe siècle par Louis-Albert Bacler d'Albe
Les roches de Montalet au début du XIXe siècle par Louis-Albert Bacler d'Albe

Origine du nom

Le domaine doit son nom au lieu-dit les Montalais. On l'appelle d'ailleurs couramment dans le temps : "Les Montalais". On retrouve sur le plan cadastral de Meudon de 1816 la délimitation des Montalais[1] :

  • au Nord par le Pavé des Gardes
  • au Sud par les Groues
  • à l'est par les Hautes-Sorrières et les Lampes
  • à l'Ouest par les Renaults

Ce vaste domaine finit par occuper une grande surface qui se confond presque avec le lieu-dit, d'où la possible confusion. Déjà à l'époque, ce domaine est parfois écrit "Montalet" au singulier, ou encore "Montalets" au pluriel, à la suite d'une erreur d'orthographe. C'est cette erreur même qui s'inscrira dans le temps pour donner son nom au château des Montalets, propriété construite à côté du domaine des Montalais.

Histoire

Constitution du domaine

Monsieur Leuthraud qui deviendra le marquis de Beauregard achète en 1796 sous le Directoire, une maison de campagne située sur la route des Gardes (48° 49′ 07″ N, 2° 14′ 18″ E ), construite par l'architecte Belanger. Cette maison prendra par la suite le nom de l'Hôtel des Montalais. Il l'offre à la comédienne, Mademoiselle Lange, qui en fait un lieu de fêtes superbes[1]. Mademoiselle Lange agrandit le domaine par de nombreuses acquisitions de pièces de vignes et de terres.

Hugues Bernard Maret, Duc de Bassano en devient propriétaire et embellit le domaine. Forcé de quitter la France, il vend le domaine à Monsieur Testu, qui le revendra peu de temps après au banquier Jacques Laffitte. En 1819, le domaine est adjugé à Jean-Baptiste Noddler qui prend le soin de l'agrandir par l'acquisition de nouvelles parcelles[1]. Il y restera 10 ans avant de le revendre à Eugène Scribe qui lui-même agrandira considérablement le domaine pendant les 24 années où il vivra. Il revend le domaine en 1853 à Madame Louise de Trasegnies d'Ittres, épouse de Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud[2]

L'ancien maire de Meudon Louis Eugène Robert[3] semble admiratif du domaine alors détenu par Eugène Scribe. Notons qu'il l'orthographie "Montalet" au singulier, ce qui souligne bien que l'orthographe de ce lieu n'était pas fixe. Il cite par ailleurs le prince de Talleyrand comme propriétaire, ce qui semble une erreur, même si ce dernier vint y dinner la soirée du 19 Brumaire.

« La verrerie est dominée, à Montalet, par l’agreste propriété de M. Scribe ; des mains de mademoiselle Lange, actrice du Théâtre Français, assez belle pour avoir pu représenter la statue de Pigmalion, elle passa dans celle du prince de Talleyrand qui l’augmenta considérablement ; enfin Maret, le duc de Bassano, acheva de l’embellir pour y recevoir Bonaparte avec pompe. »

 Louis Eugène Robert, Histoire et description naturelle de la commune de Meudon, 1843

Lotissement du domaine

Un agent de change, Monsieur Collineau envisage en 1860 le lotissement du domaine des Montalets. Il venait en 1859 de l'acheter à la veuve du Maréchal de France, Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud[2]. Pour le lotissement, Monsieur Collineau crée l'avenue Scribe qui traverse le domaine et doit faciliter l'accès à la gare de Meudon récemment construite. Le pavillon construit alors à l'entrée de l'avenue existe toujours. Monsieur Delhomme, propriétaire du "Café Anglais" à Paris, acquiert une parcelle du lotissement côté Paris et construit le château des Montalais[2]. La guerre de 1870 qui met un terme au Second Empire et à sa richesse ralentira le lotissement[2]. Le XXe siècle sera marqué par un démembrement progressif et continu du domaine. Chaque parcelle étant vendue pour la construction de nouveaux bâtiments représentant à peu près tous les styles architecturaux depuis lors. On construira dans les années 1960, 70 et 80 des résidences modernes le long de la route des Gardes défigurant à jamais la beauté de cet ancien domaine.

Propriétés remarquables construites sur le domaine

Notes et références

  1. Livre : "Meudon au XIXe siècle" - Société des amis de Meudon - Imprimerie municipale de Meudon - Décembre 1991 (ISBN 2-9506221-0-0) - Pages 283 et 284
  2. Livre : "Meudon au XIXe siècle" - Société des amis de Meudon - Imprimerie municipale de Meudon - Décembre 1991 (ISBN 2-9506221-0-0) - Page 302
  3. Louis Eugène Robert - un médecin naturaliste qui habite la Ville de Meudon - publie en 1843 : Histoire et description naturelle de la commune de Meudon (disponible dans Wikisource), livre qui décrit en détail l'histoire et l'histoire naturelle de la ville

Articles connexes

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