District de Mustang

Le district de Mustang (en népalais : मुस्ताङ जिल्ला, mustāṅa jillā) est l'un des 75 districts du Népal.

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District de Mustang
मुस्ताङ जिल्ला

Administration
Pays Népal
Région Ouest
Zone Dhawalagiri
Type District
Chef-lieu Jomoson
Démographie
Population 13 452 hab. (2011)
Densité 3,8 hab./km2
Géographie
Superficie 357 300 ha = 3 573 km2

    Caractéristiques

    Le district est situé dans le nord-ouest du pays ; il est rattaché à la zone de Dhawalagiri et à la région de développement Ouest. Son territoire inclut le royaume du Mustang, qui lui a légué son nom. Il couvre 3 573 km2, ce qui en fait le 5e plus grand district du pays (après Dolpa, Humla, Taplejung et Gorkha), et compte 13 452 habitants en 2011, soit le 2e district le moins peuplé (après Manang)[1]. Son chef-lieu est situé à Jomoson.

    Le district est à cheval sur l'Himalaya et s'étend au nord sur le plateau tibétain où s'étendait l'ancien royaume du Mustang, qui comprend les deux-tiers nord du district. Il est entouré à l'ouest par le district de Dolpa, au sud par le district de Myagdi et à l'est par le district de Manang. Au nord s'étend la frontière avec la Chine et la région autonome du Tibet.

    Histoire

    Utilisé par le groupe armé tibétaine du Chushi Gangdruk, mouvement indépendantiste entraîné et financé par la Central Intelligence Agency (CIA) entre 1957 and 1969 dans le cadre du programme du gouvernement américain de Harry S. Truman (1943 — 1953) dans l'opération ST Circus, dans le cadre du programme tibétain de la CIA, est orchestrée depuis le Mustang.

    Après la décimation en 1959 de quatre groupes de guérilleros parachutés au Tibet pour rejoindre ce qui restait de la Résistance tibétaine, la CIA changea de stratégie et mit sur pied une base au Mustang. Elle y rassembla près de 2 000 Tibétains, organisés en armée moderne et commandés par Bapa Yeshe, un ancien moine. Ravitaillés en armes et munitions par air, ces combattants avaient pour mission de lancer des raids au Tibet[2].

    En 1964, la plupart des villages du Mustang abritaient des camps ou des bases militaires, pour un nombre de combattants estimé à 6 000[3].

    Le dernier lâcher d’armes eut lieu en mai 1965 puis, début 1969, l’Agence interrompit tout soutien, à la grande déception des guérilleros. Elle expliqua que c’était une des conditions mises par la Chine à l’établissement de relations diplomatiques avec les États-Unis[4],[5].

    En raison des mesures efficaces de surveillance à la frontière prises par la Chine et des luttes intestines que se livraient les différents chefs tibétains, la guérilla de Mustang s’était retrouvée impuissante et n’avait plus d’objet[6].

    En 1974, sous la pression des Chinois, le gouvernement népalais envoya des troupes au Mustang pour exiger que les combattants se rendent. Craignant un bain de sang, le dalaï-lama leur envoya un message enregistré leur demandant de se rendre, ce qu’ils firent, non sans regrets, certains d’entre eux se suicidant même peu après[7]. Ceux qui ne se suicidèrent pas furent internés jusqu’en 1981[8].

    Comités de développement villageois

    Carte des comités de développement villageois du district de Mustang.

    Le district de Mustang compte 16 comités de développement villageois :

    Notes et références

    1. (en) « Districts of Nepal », Statoids
    2. (en) Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, in Outlook, 15 février 1999, reproduit sur le site World Tibet News : « Undeterred, the CIA parachuted four groups of Camp Hale trainees inside Tibet between 1959 and 1960 to contact the remaining resistance groups. But the missions resulted in the massacre of all but a few of the team members. The CIA cooked up a fresh operation in Mustang, a remote corner of Nepal that juts into Tibet. Nearly two thousand Tibetans gathered here to continue their fight for freedom. A year later, the CIA made its first arms drop in Mustang. Organised on the lines of a modern army, the guerrillas were led by Bapa Yeshe, a former monk. […] The Mustang guerrillas conducted cross-border raids into Tibet. »
    3. Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa, un épisode méconnu de la guerre froide, sur le site stratisc.org, 2005.
    4. Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « The CIA made two more arms drops to the Mustang force, the last in May 1965. Then, in early 1969, the agency abruptly cut off all support. The CIA explained that one of the main conditions the Chinese had set for establishing diplomatic relations with the US was to stop all connections and all assistance to the Tibetans. »
    5. Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « By the mid-1960s, the CIA had switched its strategy from parachuting guerrilla fighters and intelligence agents into Tibet to establishing the Chusi Gangdruk, a guerrilla army of some 2,000 ethnic Khamba fighters at bases such as Mustang in Nepal. This base was only closed down in 1974 by the Nepalese government after being put under tremendous pressure by Beijing. »
    6. Joseph G. Morgan, a review of Kenneth J. Conboy and James Morrisson’s The CIA’s Secret War in Tibet, published by H-Diplo, June 2002 : « The guerrilla force based at Mustang scored an impressive early success by capturing a cache of classified Chinese documents in 1961, but did little in subsequent years because of effective Chinese border control measures and infighting among the force’s leadership. The unit, as one of its officers put it, “went on existing for the sake of existence”. » (p. 197).
    7. Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « In 1974, armtwisted by the Chinese, the Nepalese government sent troops to Mustang to demand the surrender of the guerrillas. Fearing a bloody confrontation, the Dalai Lama sent the resistance fighters a taped message, asking them to surrender. They did so, reluctantly. Some committed suicide soon afterwards. »
    8. Philippe Hayez, Mourir pour Lhasa, op. cit.

    Annexes

    Articles connexes

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