Diocèse de Shantou

Le diocèse de Shantou (Dioecesis Scianteuvensis) est un siège de l'Église catholique en République populaire de Chine, suffragant de l'archidiocèse de Canton. Il est actuellement tenu par un évêque non reconnu par Rome, nommé par l'association catholique patriotique chinoise, tandis que l'évêque nommé par le Saint-Siège est dans la clandestinité.

Territoire

Le diocèse se trouve dans la partie méridionale du Guangdong (autrefois Kuong-Tong, puis Kwangtung).

Le siège épiscopal se trouve à Shantou, où une nouvelle cathédrale dédiée à saint Joseph a été construite par l'association patriotique chinoise (non reconnue par le Saint-Siège) en 2006.

Histoire

Le territoire est évangélisé[1] à partir de la seconde moitié du XIXe siècle par les Missions étrangères de Paris qui sont concurrencées par la mission baptiste américaine et par les presbytériens, mieux introduits sur la côte. Ce n'est qu'en 1893 qu'une première chapelle est construite par le pro-préfet apostolique, Antoine Doustis, à Swatow qui compte alors 25 000 habitants. Les sœurs de Saint-Paul de Chartres arrivent en 1910 ouvrant un orphelinat de filles et un dispensaire. Les pères s'occupent d'écoles de garçons. Le vicariat apostolique de Kiaotsu[2] est érigé le par le bref Sollemne Domini de saint Pie X, par la partition d'une portion de territoire du vicariat apostolique du Kuong-Tong (aujourd'hui archidiocèse de Canton). Le , il assume le nom de vicariat apostolique de Swatow (ancienne translittération de Shantou). En 1921, il y a 33 188 catholiques dans le vicariat, 79 écoles de garçons et 13 écoles de filles, ainsi que 6 orphelinats de filles, 21 prêtres missionnaires et 12 prêtres chinois pour 291 chapelles ou oratoires[3]. Les ursulines canadiennes arrivent en 1922 à Swatow, en 1924 à Chaochow (Chaozhou) et en 1926 à Hepo, ouvrant pour les filles écoles, orphelinats et ateliers de broderie et de crochet. Elles se font aider dans l'instruction et le catéchisme de vierges chinoises consacrées, ce qui donnera naissance en 1938 par le père Auguste Veaux à l'association des vierges de Marie Reine des Cœurs.

Le , le vicariat cède une portion de territoire à l'avantage de la nouvelle préfecture apostolique de Kong Moon (aujourd'hui diocèse de Jiangmen).

Le , il cède une portion de territoire à l'avantage de la nouvelle préfecture apostolique de Kaying[4] (aujourd'hui diocèse de Meixian ou de Jiaying).

Il est élevé au rang de diocèse par la bulle Quotidie Nos de Pie XII du [5].

Avec la prise du pouvoir de Mao Tsé-Toung sur l'ensemble de la Chine en , les missions sont démantelées dans les deux ans, et les catholiques persécutés. Lorsque la Chine communiste engage la fin de sa fermeture au monde dans les années 1980, les autorités, par la formation de l'association patriotique chinoise, nomment une hiérarchie chinoise qu'elles contrôlent. C'est également le cas dans ce diocèse où la hiérarchie est considérée par Rome comme illégitime. En 2006, Benoît XVI nomme évêque Pierre Zhuang Jianjian, ordonné secrètement[6], mais le pouvoir nomme un autre évêque en 2011 (élu par les membres de l'association locale en ), considéré comme illégitime par Rome et excommunié.

Ordinaires

  • Adolphe Rayssac M.E.P., -
  • Charles Vogel M.E.P., - (expulsé en 1952)
  • Sede vacante
  • Pierre Zhuang Jianjian, depuis 2006 (évêque clandestin)

Statistiques

En 1950, le diocèse comptait environ 30 000 baptisés pour 5 000 000 habitants (0,6 %).

Notes et références

  1. Ils l'avait déjà été sporadiquement au XVIIe siècle par les Portugais, jusqu'à ce que la dynastie interdise le catholicisme en 1732
  2. Appelée Tchao-Tchéou par les missionnaires du début du siècle
  3. J.-M. Planchet, Les Missions de Chine et du Japon, 1923, Pékin, imprimerie des Lazaristes
  4. Aujourd'hui Jiaying
  5. Le 11 avril 1946, Pie XII annonçait l'établissement de la hiérarchie de l'Église catholique de Chine, avec l'érection de vingt provinces ecclésiastiques, comprenant 79 diocèses et 38 vicariats apostoliques. Deux mois plus tôt, le 18 février 1946, Mgr Thomas Tien Keng-hsin avait été élevé au cardinalat, devenant le premier cardinal chinois - et même asiatique.
  6. Site MepAsie.
  • Portail du catholicisme
  • Portail de la Chine
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.