Dii Involuti

Les Dii Involuti, c'est-à-dire les « Dieux Voilés », sont dans la mythologie étrusque un groupe de dieux qui, par opposition aux Dii Consentes (les dieux principaux, à peu près équivalents aux divinités olympiennes, et tous capables de lancer la foudre) et aux divinités inférieures, sont absolument inconnaissables, que ce soit en essence, en apparence, en genre sexuel, en nombre, ou en attributs. Les Dii Involuti étaient considérés par les étrusques eux-mêmes comme nimbés de mystère, et pour cette raison on sait très peu de choses à leur propos, si ce n'est qu'ils étaient les premiers des dieux et les dieux du rang le plus élevé dans leur panthéon, c'est-à-dire situés au-dessus des autres divinités majeures dans la hiérarchie céleste[1],[2]. On ignore si le destin était pour les étrusques divinisé, et, le cas échéant, sa position dans cette hiérarchie ; il est possible qu'il ait fait partie des Dii Consentes sous le nom de Cilens, qu'il ait fait partie des Dii Involuti eux-mêmes, ou qu'il leur ait été encore supérieur. Selon Jean-René Jannot, les Dii Involuti pourraient représenter soit un principe archaïque de déité, soit " le destin même qui domine les dieux individualisés"[3].

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Il y avait une croyance populaire étrusque qui disait que le dieu du ciel Tinia avait besoin de la permission des Dii Involuti pour lancer des éclairs qui annonçaient des catastrophes. Cette croyance a été repris par les Romains avec le dieu Jupiter.

Références

  1. « Ce sentiment de crainte apparaît dans toute la religion des Étrusques : la plupart de leurs dieux étaient armés de la foudre. Les grandes divinités étaient Jupiter tonnant (Tinia), Junon (Thalna ou Capra) et Minerve (Minerva). Des temples leur étaient consacrés dans toutes les villes de l'Étrurie. Les rituels des prêtres étrusques avaient déterminé les formes et le caractère de tous, les chants usités dans le culte de chacune de ces divinités : ces livres, qui subsistèrent jusqu'à l'invasion des barbares en Italie, aux cinquième et sixième siècles, ont disparu pour jamais. Après les divinités qui viennent d'être nommées, il y en avait d'autres qui se rapprochaient plus ou moins des dieux de l'Olympe grec, particulièrement Vulcain, Mars, et même Hercule, qu'on voit armé de la foudre sur plusieurs monuments. Saturne, le Kronos de la mythologie grecque, n'a point été, comme celui-ci, chassé des cieux par Jupiter : il est descendu sur la terre pour enseigner l'agriculture aux peuples italiques, et son règne est appelé l'âge d'or. Ottfried Mûller et Gerhard mettent Saturne au nombre dès neuf dieux qui lancent la foudre. Ces dieux tonnants sont appelés, par Varron et d'autres écrivains, dii consentes, les grands dieux. Cependant les Étrusques en reconnaissaient d'autres qui leur étaient supérieurs et qui sont désignés par le nom de dii involuti, les dieux voilés, « puissances mystérieuses qui habitaient les profondeurs du firmament, qu'on ne nommait jamais, et dont l'essence était d'autant plus divine qu'elle ne pouvait être définie. Nous n'avons donc que bien peu de chose à dire de ces ordonnateurs inconnus dont on adorait les décrets sans chercher à remonter jusqu'à eux, et cependant cette croyance nous est un enseignement. D'abord elle nous repose, par un principe moins matériel, de la fatigante superstition que nous avons trouvée jusqu'à présent en Etrurie ; puis elle détermine chez les Étrusques une disposition contemplative que nous chercherions en vain dans les autres races italiques. Ce qu'ils aimaient probablement dans les dii involuti, c'était ce quelque chose d'ignoré qui produit les grandes émotions : le mystère a été pour eux un des plaisirs de la pensée. » » - Le Ménestrel (Paris. 1833), éd. Heugel (Paris), 1833-1940, p. 210, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56174023/f2.image
  2. https://romanpolytheist.wordpress.com/2012/10/
  3. Jean-René Jannot, Devins, dieux et démons: regards sur la religion de l'Etrurie antique, Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0523-3, lire en ligne), p. 15

Voir aussi

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