Darugachi

Les darugachi ou darugači (du mongol : ᠳᠠᠷᠤᠭᠠᠴᠢ, cyrillique : Даргач, MNS : darugachi, ISO-9 : darugači, du terme daruga auquel est ajouté -chi/či, parfois orthographié darugha/darughachi[1], est le suffixe d'un agent pratiquant la fonction. Le pluriel est darugačin[2],[3]. Ce terme signifie gardien du sceau ou responsable du seau des documents (daru- signifiant presser, estamper)[4] et, parfois décrit dans la littérature comme gouverneur, sont des administrateurs civils de l'Empire mongol de la Dynastie Yuan mongole de Chine, et de quelques autres régions restées sous contrôle mongol, au XIIIe siècle et XIVe siècle.

Darugachi de la Horde[Laquelle ?] dans une ville Rus'

Poste administratif

Le terme en langue turque baskak, désigne quant à lui un gouverneur militaire, qu'il faut sans doute davantage rapprocher du terme mongol de tammači. Le radical tamma qui le compose vient probablement, comme le décrit Ch'i-chi'ing Hsiao, du chinois tanma探马 / 探馬, tànmǎ) signifiant « cheval d'éclaireur ». Yang Zhiqiu décrivait déjà ce terme sous la dynastie Tang. Paul Buelle a supposé que cela pouvait venir du tibétain mTha-ma signifiant la fin, la limite, la frontière au Xe siècle, mais ce terme est apparu plus tardivement en tibétain, et il n'y a pas de raison pour qu'à cette époque (1211[4]), les Mongols aient choisi un terme tibétain pour la dénomination de leur structure[5].

On appelle darugha, la subdivision administrative dirigée par le darughachi.

Traductions

Voici quelques traductions, chez les peuples touchés par la domination de l'Empire tibétain :

Histoire

Ce titre a été établi sous le règne de Gengis Khan à partir de 1211[4].

Lorsque le khagan Ögödei défait Dynastie Jin (1115-1234) (Chin), il place un alginči, des tammačin et des darugačin à Nanging et Jungdu[5].

L'histoire secrète des Mongols nous dit qu'après l'invasion et la conquête des pays des kiptchaks et des Rus' entre 1237 et 1240, Ögödei place des daruγačin et des tammačin pour gouverner les peuples dont les villes sont Ornas, Saḳsīn, Bulgar et Kiev[5].

Sous la dynastie Yuan, il est remplacé par le titre de Zhangguan (长官 / 長官, zhǎngguān) et il y en avait un pour chaque subdivision administrative, où il cumulait les fonctions de gouverneur et de chef des armées. Ce titre était aussi donné à une personne à la tête d'un bureau du gouvernement central. Cette charge incombait généralement à un Mongol, probablement à un Semu, garantissant ainsi la conservation du pouvoir au sein des Mongols. Certaines autres populations pouvaient toutefois posséder un titre administratif aux fonctions proches.

Sous la Horde d'or, il existait également un fonctionnaire nommé basiha (zh) (八思哈, bāsīhā) assez proche, mais pas tout à fait équivalent.tammachi

Les textes de Yanghe, en dialecte ouïghour de Tourfan disent qu'il devait être payé une importante somme d'or et d'argent lorsque le Darugha de Tourfan était remplacé[7].


Notes et références

  1. Peut-être sous l'influence du persan persan : داروغه/darougheh ?
  2. (Dashdondog 2011, p. 100)
  3. (Ostrowski 1998, p. 262-263)
  4. (Britnell 1997, p. 233)
  5. (Ostrowski 1998)
  6. (Dashdondog 2011, p. 105)
  7. (Yakup 2005, p. 300)

Consacrés au sujet

  • (en) Elisabeth Endicott-West, Mongolian rule in China : local administration in the Yuan dynasty, Cambridge MA, London, Harvard University Press, , 217 p. (ISBN 0-674-58525-9)
  • (ja) 渡部 洋, 松川 節, 小野 浩, 古松 崇志, 石野 一晴, 毛利 英介, 伴 真一朗, 清水 奈都紀, « 漢文・モンゴル文対訳「達魯花赤竹君之碑」(1338年)訳註稿 利用統計を見る », 大谷大学真宗総合研究所研究紀要, 大谷大学真宗総合研究所, no 29, , p. 107-238 (ISSN 1343-2753, lire en ligne) (Sino-Mongolica 1. Les inscriptions sino-mongoles de 1338 en mémoire de ǰigüntei : Transcription, traduction et commentaires).
  • (en) Donald Ostrowski, « The tamma and the Dual-Administrative Structure of the Mongol Empire », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, University of London, vol. 61, no 2, , p. 262-277 (DOI 10.1017/S0041977X0001380X, présentation en ligne)

Sujets en relation

  • (en) R.H. Britnell, Pragmatic literacy, East and West, 1200-1330, The Boydell Press, , 264 p. (ISBN 978-0-85115-695-8, lire en ligne), p. 223
  • (en) Abdurishid Yakup, The Turfan Dialect of Uyghur, Otto Harrassowitz Verlag, (lire en ligne), p. 300
  • (en) Bayarsaikhan Dashdondog, The Mongols and the Armenians (1220-1335), Leiden, Boston, Brill, (lire en ligne), chap. 4 (« Darughachis in Greater Armenia »), p. 100-120
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