Détrier

Détrier est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Détrier

Vue du lac Saint-Clair.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Chambéry
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Savoie
Maire
Mandat
Alain Sibué
2020-2026
Code postal 73110
Code commune 73099
Démographie
Gentilé Destrolains ou Détrelins
Population
municipale
429 hab. (2018 )
Densité 191 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 26′ 46″ nord, 6° 05′ 57″ est
Altitude Min. 332 m
Max. 762 m
Superficie 2,25 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Allevard
(banlieue)
Aire d'attraction Valgelon-La Rochette
(commune du pôle principal)
Élections
Départementales Canton de Montmélian
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Détrier
Géolocalisation sur la carte : Savoie
Détrier
Géolocalisation sur la carte : France
Détrier
Géolocalisation sur la carte : France
Détrier

    Géographie

    Détrier est située à la porte du Val Gelon, en aval de la confluence du Bens et du Bréda et à l'entrée des gorges du Bréda.

    La commune est composée de deux entités : le chef-lieu légèrement en hauteur et le village d'en bas le long de la route départementale D 925, où se trouvent aussi les activités commerciales, artisanales et industrielles et un lac de loisir avec un camping.

    Urbanisme

    Typologie

    Détrier est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Allevard, une agglomération inter-départementale regroupant 9 communes[4] et 14 554 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valgelon-La Rochette, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (52,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (51,6 %), forêts (44 %), prairies (3,2 %), zones urbanisées (1,1 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    On trouve les termes de « Ecclesia de Dextrariis » vers 1100, « Destreriis » en 1214, « Destrario » en 1224, « Lacus de Destres » en 1237, « Lacus de Destrerio » en 1243.

    Trois hypothèses d'origine du toponyme sont avancées :

    • soit d'un romain nommé « Destrius » ou « Destrarius » ;
    • soit, selon Henry Suter (voir ), du latin « via strata », ou « grande route pavée ». Détrier à l'époque romaine s'est développé autour d'une « mansio » proche d’une ancienne voie de grande communication, qu'on retrouve dans le patois savoyard « d'étraz », ou en ancien français « d'estrée », avec agglutination de l’article ;
    • ou, soit du bas latin « destrier », puis du vieux français, « détrier », qui signifient « sevrer un veau », le « séparer de sa mère », le nom pourrait alors venir d'une activité d'élevage particulièrement spécifique à la commune.

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Détré, selon la graphie de Conflans[10].

    Histoire

    En 218 av. J.-C., le passage des Alpes par Hannibal et ses éléphants se serait réalisé par le Val Gelon, pour rejoindre le col du Cucheron et se rendre dans la plaine du Pô[réf. nécessaire].

    Une première voie romaine fut tracée en l’an 121 av. J.-C. et une mansio fut construite sur le site de Détrier — les Romains établissaient leurs routes sur les flancs des coteaux exposés au soleil — autour de cette station, une agglomération gallo-romaine se développa. Une autre voie partait de la station vers le col du Grand Cucheron.

    Plusieurs découvertes de nécropoles ont été faites depuis le XIXe siècle. En 1861, lors de travaux, des ouvriers mettent au jour dans une tombe romaine d'un sarcophage en plomb contenant les restes d'une personne, des fioles de verre, des vases de terre grise ou rouge et d'une magnifique statuette de Vénus en bronze, appelée « Vénus de Détrier », qu'on peut admirer au musée savoisien de Chambéry, voir .

    La commune fut une annexe de l’ancienne paroisse de Saint-Maurice-du-Désert disparue au XVIIIe siècle.

    En 1597, Détrier fut témoin du siège du proche château de l'Huile — un château fort qui contrôlait la route du Col du Cucheron — assailli par Lesdiguières, et pris avec l'aide de trois canons. En 1630, le château subit un nouveau siège par les armées de Louis XIII, et il est finalement détruit et rasé sur les ordres du cardinal de Richelieu.

    De 1801 à 1815, la commune a fait partie du département du Mont-Blanc.

    En novembre 1881, la commune acquit pour les vins issus de vendanges récoltées sur son territoire, le droit d'utiliser la dénomination de « vin de pays d'Allobrogie ».

    En 1895, a été inaugurée la voie de chemin de fer « Pontcharra - La Rochette » (11 km) avec, depuis Détrier, une bifurcation vers Allevard (km). Cette ligne a fonctionné jusqu'en 1947.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1988  ? Constant Joly    
    mars 2001 mars 2008 Louis-Georges Ainard-Simonet ... ...
    mars 2008 mars 2014 Édouard Pache ... ...
    mars 2014 En cours
    (au avril 2014)
    Alain Sibué    

    La commune est membre de la Communauté de communes Cœur de Savoie. Elle appartient au Territoire du Cœur de Savoie, qui regroupe une quarantaine de communes de la Combe de Savoie et du Val Gelon[11].

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[13].

    En 2018, la commune comptait 429 habitants[Note 3], en augmentation de 4,63 % par rapport à 2013 (Savoie : +2,36 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    91226218259287286293296275
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    251255228221176199207194214
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    158170158140156148190198194
    1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018 -
    209209286376389409427429-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sports

    Le Tour de France cycliste 2005 est passé à Détrier, le mardi 12 juillet, lors de l'étape 10[16].

    Économie

    • Revenu médian de la commune est de 14 927 /an - Revenu moyen par ménage : 19 820 /an.
    • Densité : 127 hab./km2.
    • Population active : 124 - Chômeurs : 14 - Taux de chômage : 11,3 %.
    • Entreprises (2004) : nombre 19 dont commerce 7, construction 4, services 4, transport 3, énergie 1.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Association de l'Histoire en Cœur de Savoie, 1000 ans d'histoire en Cœur de Savoie, Neva Éditions, , 1027 p. (ISBN 2-3505-5281-0 et 978-2-35055-281-1, OCLC 1202710836), « Détrier », p. 350-361
    • Jospin J.P., L'agglomération antique de Détrier (Savoie), dans Archéologie chez vous : Grésivaudan, Pays d'Allevard, Goncelin, no 9, 1991

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 d'Allevard », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Valgelon-La Rochette », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 21
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    11. Direction départementale des Territoires de la Savoie, « Territoire du Coeur de Savoie », sur le site de la Direction départementale des Territoires - observatoire.savoie.equipement-agriculture.gouv.fr (consulté en ), Observatoire des Territoires de la Savoie.
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. Tour de France 2005
    • Portail de la Savoie
    • Portail des communes de France
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.