Délocalisation du Haut-Arctique

La délocalisation du Haut-Arctique (en anglais : High Arctic relocation ; en inuktitut : ᖁᑦᑎᒃᑐᒥᐅᑦᑕ ᓅᑕᐅᓂᖏᑦ, Quttiktumut nuutauningit) est la relocalisation de 92 Inuits dans l'Arctique canadien durant la Guerre froide dans les années 1950 opérée par le gouvernement du Canada. Cette délocalisation a été la source de controverses puisqu'elle est parfois vue comme une migration forcée pour servir les intérêts du Canada. D'un autre côté, elle est vue comme un moyen humanitaire d'aider la population inuite sujette à la famine et de lui permettre de continuer de maintenir son mode de vie traditionnel. Cependant, il est admis par les tenants des deux versions que les Inuits déménagés n'ont pas eu un soutien adéquat pour leur survie au cours des premières années après la délocalisation.

Histoire

Délocalisation d'Inukjuak à Resolute (flèche gauche) et Grise Fiord (flèche droite)

En août 1953, sept ou huit familles inuites originaires d'Inukjuak, au Nunavik (Québec), sont déportés à Grise Fiord sur la pointe sud de l'île d'Ellesmere ainsi qu'à Resolute sur l'île Cornwallis. C'étaient jusque là, des îles inhabitées[1]. Le gouvernement promet alors à ces familles qu'elles y trouveront entre autres de meilleures opportunités de chasse. Elles ont été rejointes par trois familles recrutées dans la communauté de Pond Inlet, lesquelles étaient plus familières avec le territoire arctique.

Les méthodes de recrutement des populations ont été contestées par la suite. Le gouvernement a déclaré que les familles volontaires ont accepté de participer à un programme visant à réduire la surchasse dans le Nord-du-Québec, afin de réduire leur dépendance à l'aide sociale, et de reprendre un mode de vie de subsistance. Après coup, les Inuits ont déclaré que les délocalisations furent forcées et motivées par le désir de renforcer la souveraineté du Canada dans l'archipel arctique en créant des colonies dans la région.

Arrivées à destination, les familles se retrouvent sans un approvisionnement suffisant en peaux et en caribous. Elles doivent s'adapter à la toundra du Haut-Arctique, à la faune locale et au climat. Elles doivent également s'habituer à la nuit polaire, inexistante dans le nord du Québec.

Le gouvernement canadien a commencé à reconnaître la délocalisation dans les années 1980. Il faudra attendre le pour que le ministre des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, John Duncan, formule des excuses officielles au nom du gouvernement[2].

Voir aussi

Notes et références

  1. Samia Madwar, « Délocalisation d’Inuits dans l’Extrême-Arctique au Canada » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 25 juillet 2018. (consulté le ).
  2. « Ottawa présente ses excuses aux Inuits exilés dans l'Arctique », Le Devoir, (consulté le ).
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