Culture d'Ozieri

La culture d'Ozieri (ou culture de San Michele) est une culture préhistorique de la fin du Néolithique qui s'est développée en Sardaigne entre 4300 à [1] Elle tire son nom de la localité d'Ozieri dans laquelle se trouve la grotte de San Michele. Les riches niveaux archéologiques de cette cavité fouillée à partir de 1914 ont livré un abondant matériel permettant de la définir[2]. On la retrouve sur l'ensemble de la Sardaigne, mais son influence au-delà, y compris dans la Corse voisine, est très limitée[3].

Figurine féminine découverte à Senorbì.
Domus de Janas à Villaperuccio.
Cornes de taureau sculptées dans une niche funéraire à l'intérieur d'une Domus de Janas.

Origines

La culture d'Ozieri trouve probablement son origine dans les cultures de Bonu Ighinu et San Ciriaco qui la précèdent[4],[5],[1]. Des influences extra-insulaires sont cependant probables, comme en témoignent les figurines en os qui évoquent des exemplaires des Cyclades[4].

Économie

La population vit essentiellement de l'agriculture et de l'élevage. La chasse et la pêche sont également attestées[4]. Différentes activités artisanales, comme la réalisation de longues lames de silex[6], étaient pratiquées.

Les villages

Les très nombreux villages associés à cette culture se concentrent surtout dans quelques aires particulières, notamment dans la région d'Oristano et dans la très fertile plaine du Campidano. Certains, comme San Gemiliano, étaient constitués de plusieurs dizaines de structures circulaires interprétés comme des fonds de cabanes[7]. Des abris sous-roche et des grottes étaient aussi fréquentés.


Les sites funéraires et cultuels

Les vestiges liés aux pratiques funéraires et cultuelles sont nombreux et variés. On les retrouve dans des grottes naturelles, comme Sa 'ucca de Su Tintirriolu[8]. Des tombes en hypogée appelées domus de janas sont creusées dans toute l'île. On en dénombre au moins 1500[4]. Dans le nord de l'île, la première phase de construction de la plate-forme monumentale du mont d'Accoddi date de cette période[9]. L'attribution des cercles mégalithiques de la Gallura à la même phase est moins assurée. Ceux-ci sont parfois associés à la culture d'Arzachena. D'autres monuments mégalithiques sont connus ailleurs dans l'île, par exemple à Pranu Mutteddu près de Goni[10].

Les productions matérielles

La céramique de la culture d'Ozieri se distingue souvent par sa qualité, par la variété de ses formes et de ses décors. Ces derniers sont réalisés par des impressions, des incisions, des cordons plastiques, plus rarement de la peinture, parfois de la gravure[4]. Les premiers indices de développement de la métallurgie et les premiers objets en métal sont documentés dans plusieurs sites de l'île[11],[1]. Des figurines féminines en os ont été découvertes dans de nombreux sites. Les outils en roche taillée sont majoritairement en obsidienne, verre volcanique venant du mont Arci, dans le centre-sud de l'île[12]. On trouve également de longues lames de silex réalisées dans le silex de la région de Perfugas[6].


Notes et références

  1. Melis M. G., Quarta G., Calcagnile L., D’Elia D., 2007, L’inizio dell’età del Rame in Sardegna. Nuovi contributi cronologici, Rivista di Scienze Preistoriche, vol. LVII, p. 185-200
  2. Taramelli A., Porro A., 1915, La grotta di S. Michele in Ozieri in provincia di Sassari, Bullettino di Paletnologia Italiana, vol. 41, p. 97-123
  3. Guilaine J., 1997, Ozieri et le Néolithique français, in Campus L., La cultura di Ozieri, la Sardegna e il Mediterraneo nel IV e III millennio a.C., Atti del 2o convegno di studi, Ozieri, 15-17 ottobre 1990, Edizioni Il Torchieto, Ozieri, p. 165-184
  4. Depalmas A., Melis M. G., Tanda G., 1998, La Sardaigne, in Guilaine J. (dir.), Atlas du Néolithique européen. L’Europe occidentale, ERAUL, Paris, p. 343-394
  5. Lugliè C., 2003, La ceramica di facies S. Ciriaco nel Neolitico superiore della Sardegna : evoluzione interna e apporti extrainsulari, in Brea M. B., Bietti Sestieri A. M., Cardarelli A., Cocchi Genick D., Grifoni Cremonesi R., Pacciarelli M., Le comunità della preistoria italiana, studi e ricerche sul neolitico e le Età dei Metalli, Castello di Lipari, Istituto Italiano di Preistoria e Protostoria, Atti della XXXV Riunione Scientifica, Chiesa di S. Caterina, 2-7 giugno 2000, 2 vol., Florence, vol. 2, p. 723-733
  6. Guilbeau D., 2012, Le lame per pressione con una leva dell'Ozieri: la scelta della selce in questione, in Atti della XLIV Riunione Scientifica. La preistoria e la protostoria della Sardegna, Cagliari-Barumini-Sassari, 23-28 novembre 2009, Istituto Italiano di Preistoria e Protostoria, Università degli Studi di Cagliari, CIPPM, Florence, vol. III, p. 1063-1067
  7. Lilliu G., 1967, La civiltà dei Sardi : dal Neolitico all'età dei Nuraghi, Edizioni Radiotelevisione italiana, Turin
  8. Loria R., Trump D. H., 1978, Le scoperte a "Sa Ucca de Su Tintirriolu" e il Neolitico sardo, Monumenti Antichi, vol. 49, p. 113-253
  9. Melis M. G., 2011, Monte d’Accoddi and the end of the Neolithic in Sardinia (Italy), Documenta Praehistorica, vol. XXXVIII, p. 207-219
  10. Atzeni E., Cocco D., 1989, Nota sulla necropoli megalitica di Pranu Mutteddu – Goni, in Dettori Campus L., La cultura di Ozieri, problematiche e nuove acquisizioni, Atti del I convegno di studio, Ozieri, gennaio 1986-aprile 1987, Edizioni il Torchietto, Ozieri, p. 201-210
  11. Lo Schiavo F., 1989, Le origini della metallurgia ed il problema della mettallurgia nella cultura di Ozieri, in Dettori Campus L., La cultura di Ozieri, problematiche e nuove acquisizioni, Atti del I convegno di studio, Ozieri, gennaio 1986-aprile 1987, Edizioni il Torchietto, Ozieri, p. 279-294
  12. Atzeni E., 2000a, Le collezioni litiche preistoriche dell'università di Cagliari, Università degli studi di Cagliari, Dipartimento di Scienze Archeologiche e Storico Artistique, Centro Interdipartimentale dei Musei e dell'Archivo Storico (C.I.M.A.S.), Edizioni AV, Cagliari
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