Crévoux

Crévoux est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Pour les articles homonymes, voir Crévoux (homonymie).

Ne pas confondre avec Trévoux, commune de l'Ain

Crévoux

La mairie.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Hautes-Alpes
Arrondissement Gap
Intercommunalité Communauté de communes Serre-Ponçon
Maire
Mandat
Stéphane Scarafagio
2020-2026
Code postal 05200
Code commune 05044
Démographie
Gentilé Crévolins
Population
municipale
125 hab. (2018 )
Densité 2,2 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 32′ 56″ nord, 6° 36′ 29″ est
Altitude Min. 1 169 m
Max. 2 989 m
Superficie 56,26 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Embrun
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Embrun
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Crévoux
Géolocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
Crévoux
Géolocalisation sur la carte : France
Crévoux
Géolocalisation sur la carte : France
Crévoux

    Géographie

    Situation

    Crévoux est une commune de montagne située dans le massif du Parpaillon. Elle occupe toute la partie haute du vallon arrosé par le torrent homonyme, qui descend du Grand Parpaillon en direction du nord-ouest, pour se jeter dans la Durance au pied d’Embrun. Ce vallon est bordé au nord par le pic Saint-André (2 857 m) et le pic de Chabrières (2 746 m), à l'est par le pic de Crévoux (2 644 m) et la pointe de l'Eyssina (2 837 m), et au sud par le Grand Parpaillon (2 990 m) et l'arête de la Ratelle (2 572 m)[1].

    Le contraste est fort entre la rive droite, adret rocheux le plus souvent nu, et la rive gauche, ubac boisé à dominante de mélèzes. La vallée est encaissée et inhospitalière, sauf autour de la Chalp, où on trouve une petite plaine de remblaiement alluviale.

    Hameaux

    D'est en ouest, soit en descendant le torrent : la Chalp, le chef-lieu, Praveyral, Champrond. Le chef-lieu, qui abrite la majorité de la population de la commune, est le seul établi sur la rive gauche, à l'ubac.

    Accès

    On n'accède à Crévoux que par l'ouest, depuis Embrun, par une route relativement sinueuse et étroite (D 39). Cette route se poursuit vers le sud-est jusqu'au col du Parpaillon, mais n'est plus goudronnée après le franchissement du torrent du Réal, et est fermée en hiver (D 39T). En saison, elle permet cependant d'accéder à Crévoux depuis la haute vallée de l'Ubaye.

    Communes limitrophes

    (ces deux dernières situées dans le département des Alpes-de-Haute-Provence).

    Urbanisme

    Typologie

    Crévoux est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Embrun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (96,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (46,7 %), forêts (29,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (19,9 %), prairies (3,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Crevolum en 1127, Crevoli en 1263[9], de Crevolis au XIIIe siècle[10], Crévoulx en 1568.

    Crevòs en haut-alpin.

    Étymologie

    Ce nom viendrait d'un racine pré-latine crev-, variante de crav- qui signifie « pierre, rocher », associé au suffixe lui aussi pré-latin -olis[11].

    Histoire

    Autrefois, le village avait une activité artisanale importante : vannerie, outillage, ébénisterie, charpente... et agricole, élevage (chèvres, vaches...), vin et eau-de-vie. Il avait aussi une activité d'ardoisière à partir de galeries creusées dans la falaise schisteuse au-dessus de Praveyral ; l'ardoise de Crévoux avait la réputation de durer « plus de cent ans »[12].

    En 1937, l'épouse de Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux sports et à l'organisation des loisirs, vient inaugurer la station de ski, qui est ainsi l'une des plus anciennes des Hautes-Alpes. Cette création s'inscrit dans la politique du Front populaire de soutien au tourisme et à la démocratisation des sports.

    Blason

    Taillé :
    au premier d'azur à la croix d'argent cantonnée d'une crosse d'or posée en barre en pointe à dextre,
    au second de sinople à la tour crénelée de quatre pièces d'or, ouverte du champ, ajourée de quatre fenêtres de sable rangées en fasce

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    avant 1981  ? Henri Elzéard    
    mars 2001 juillet 2020 Marie-Jeanne Faure[13]   Retraitée de la fonction publique
    juillet 2020 En cours Stéphane Scarafagio[13],[14]   Chef d'entreprise de dix salariés ou plus

    Intercommunalité

    Crévoux fait partie:

    Démographie

    Ses habitants sont appelés les Crévolins.

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[17].

    En 2018, la commune comptait 125 habitants[Note 3], en diminution de 3,85 % par rapport à 2013 (Hautes-Alpes : +1,02 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    435525518527543528520526508
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    528521512457451483446402382
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    385387385298267235233226189
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    159131127115117103124127129
    2013 2018 - - - - - - -
    130125-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Vue partielle du village blotti autour de l'église.
    • L'église paroissiale : construite au XIVe siècle sur un plan en croix grecque (à quatre branches égales), elle est dédiée à saint Marcellin, premier évêque d'Embrun. Incendiée en 1692 par les troupes du duc de Savoie, elle a été profondément remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles ; la charpente notamment a été rehaussée, ce qui apparaît dans les décorations de la façade. Son clocher à bulbe couvert d'ardoises est d'un style unique dans la région. Ses pierres d'angle sont simulées en peinture. Les décorations extérieures, et notamment les modillons, sont rehaussées de peinture.
    • Le musée rural « le Temps retrouvé » : présente des objets de la vie quotidienne des anciens (skis, barattes, rouets et outils) (quand il est ouvert).
    • Le moulin, en activité jusqu'en 1955, dernièrement rénové.
    • Le four, où on cuit le « pain de Crévoux » à l'occasion de chaque animation du village.
    • La fontaine et le cadran solaire, sur la place du chef-lieu.
    • La chapelle de la Chalp, à la voûte en berceau roman, et richement décorée.
    • La route du col du Parpaillon : construite par l'armée à partir de 1891 dans le cadre de la ligne Maginot, elle monte à travers une forêt de mélèzes, et donne accès à plusieurs cascades, dont celle du Razis. On y trouve aussi la « cabane des Espagnols », souvenir des 500 républicains réfugiés en France en 1939, réquisitionnés pour participer à la rénovation de la route.
    • Le « parcours des fées » : installation d'art éphémère dans la forêt au-dessus de la Chalp, créée en 2006 par un artiste local, Érik Lorré, et renouvelée chaque année.
    • La cascade du Crachet, visible de la route du col, et accessible à pied depuis la Chalp.
    • La « grotte du Drac », visible de la route montant vers le village.

    Économie

    Il reste quatre agriculteurs en activité. Leur production est importante : lait, fromages naturels (vache-chèvre ou 3 laits) ou bio (chèvre ou vache), tomes pur chèvre et crottins. Quelques artisans : boulanger, tournage sur bois, écoconstruction[20]. Marché tous les lundis en été.

    La station de ski alpin (1 550 m - 2 400 m), inaugurée en 1937, est l'une des plus anciennes des Alpes du sud. Station familiale située immédiatement au-dessus du chef-lieu, elle comporte aujourd'hui 15 pistes (1 noire, 5 rouges, 6 bleues, 3 vertes) sur plus de 20 kilomètres, desservies par 5 remontées mécaniques, et un espace « Jardin des neiges ». Elle est gérée par la station de Vars. Un cinquième téléski a été construit sur l'arête de la Ratelle, culminant à 2 550 mètres, et a été mis en service à la fin de 2010[21]. Le ski nordique se pratique au départ de La Chalp : 7 itinéraires totalisant 45 kilomètres (erreur admise par un élu, il n'y en a que 25 kilomètres).

    L'activité hôtelière est importante, en hiver pour le ski, et en été pour la randonnée : hôtels, gîtes ruraux et restaurants[22].

    Évènements

    La municipalité et le syndicat d'initiative organisent, été comme hiver, de nombreuses animations et activités ouvertes à tous[23]:

    • Pot d'accueil des touristes tous les lundis de l'été (ce n'est plus vrai)
    • Vide-grenier et fête du pain en juillet
    • Fête de la Chalp le 15 août
    • Journées gourmandes le troisième vendredi d'août, préparées par les restaurateurs de la commune. À l'heure actuelle seul un restaurateur y participe
    • Excursions encadrées (journées pastorales, parcours des fées, etc.), sorties raquettes en hiver
    • Amontagnage (montée des troupeaux vers les pâturages d'été)
    • La typique course de la Ratelle (depuis 2 ans elle n'existe plus)
    • Journées du patrimoine
    • Visites chez les artisans (tourneur sur bois, peintre, boulanger) (il n'y a pas de peintre)

    Le programme de chaque semaine ou mois est disponible en temps réel sur le site du syndicat d'initiatives.

    Crévoux dans les arts

    Crévoux est citée dans le poème d’Aragon, Le conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[24].

    Personnalités liées à la commune

    • Coraline Hugue, de la Chalp, championne d'Europe junior de ski de fond en 2004, s'est distinguée en coupe d'Europe, en coupe du monde et en championnat de France, pour sa première année en catégorie senior. Elle n'a pu participer aux jeux olympiques 2010 pour cause de rupture des ligaments croisés du genou droit[25].

    Voir aussi

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. == Crévoux sur Géoportail
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Ernest Nègre - 1990 - Toponymie générale de la France - Volume 1 - Page 651.
    10. Joseph Roman, Dictionnaire Topographique du département des Hautes-Alpes : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Nîmes, C. Lacour, , 200 p. (ISBN 2-84406-757-3).
    11. André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412 p. (ISBN 2-913131-00-X).
    12. « Un peu d'histoire » sur le site du S.I.
    13. « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
    14. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
    15. Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes de Serre-Ponçon par fusion des communautés de communes de l'Embrunais et du Savinois Serre-Ponçon et extension aux communes de Chorges et Pontis » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-015, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. « Hiver comme été, été comme hiver » sur le site du S.I.
    21. « Le ski à Crévoux » sur le site du S.I.
    22. « Crévoux, village station », sur le site du S.I. ; voir aussi le Guide des hébergements sur Crévoux
    23. : « Les animations permanentes », sur le site du S.I.
    24. Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375
    25. « Coraline, notre championne » sur le site de Crévoux
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