Coulobre

La Coulobre est une créature fantastique, sorte de drac ou dragon, qui hantait la fontaine de Vaucluse.

La Coulobre statufiée à la porte de l'église du village de Saint-Véran.

Selon la légende, saint Véran (Véran de Cavaillon), évêque de Cavaillon, en aurait miraculeusement débarrassé la rivière Sorgue.

Étymologie

Divinité celto-ligure des eaux tumultueuses comme le drac, la coulobre avec ses variantes couloubre, colobrice, colobrix ou cobraz, a son nom composé de *kal : pierre, origine ligure, et de -briga : colline, origine celte. L'univers minéral d'où sourd et jaillit la Fontaine appuie cette étymologie[1].

Description

Cette Coulobre, dont on a voulu faire descendre le nom du latin coluber (couleuvre), était une créature ailée qui vivait dans l'exsurgence de la Sorgue[2]. Elle passait pour s'unir avec des dragons qui l'abandonnaient ensuite, la forçant à élever seule les petites salamandres noires tachétée d'or dont elle accouchait[3]. Elle cherchait désespérément un nouvel époux et un père pour ses enfants mais sa laideur repoussait tous les prétendants[2].

De saint Véran à Saint-Véran

Tableau de Pierre Mignard représentant saint Véran enchaînant la Coulobre dans la cathédrale de Cavaillon.

Selon la légende, Véran chassa cette bête immonde qui s'envola vers les Alpes où elle s'en fut mourir. Le village de Saint-Véran aurait été son lieu de chute. Le monstre se trouve d'ailleurs statufié sous le porche de l'église. Et à Fontaine-de-Vaucluse, il est à signaler qu'en remontant le sentier qui mène vers la source, on croise encore le Traou dou Couloubre. On y voit, avec juste raison, le symbole de la lutte de l'évêque contre les anciens cultes. C'est la falaise dominant la fontaine où se trouve encore la Vache d'Or qui devait être le lieu d'un antique culte pastoral célébrant la force et la forme de l'eau et de la pierre[3].

Renaissance de la Coulobre

Pétrarque aurait été attaqué par cette créature alors qu'il se trouvait au bord de l'eau avec sa bien-aimée : il tua le monstre d'un coup d'épée mais Laure mourut ensuite de la peste[2]. Cette renaissance du mythe eut lieu au cours du XVe siècle, en plein pétrarquisme, sur la base d'une fresque peinte par Simone Martini dans la cathédrale Notre-Dame des Doms d'Avignon. Aujourd'hui disparue, elle traitait du combat mythique de saint Georges contre le dragon. La vox populi transforma saint Georges en Pétrarque et le dragon en Coulobre[4].

Un coulobre sur la Dordogne

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De tout temps[pas clair] les gens de la Dordogne ont vécu avec des croyances et des superstitions pour combattre leur peur d'affronter cette rivière dont on disait que sa vitesse lorsqu'elle était marchande, était celle d'un cheval au grand galop.

Passé le Pas du Raysse, après Souillac, la rivière  se faisait plus calme jusqu'aux fameux rapides de la Gratusse à la hauteur de Lalinde.

Un dragon " Le Coulobre" — il s'agissait d'un reptile monstrueux ailé qui pouvait aussi bien vivre sur terre, sur l'eau et voler — habitait une caverne près de Lalinde sur la falaise de Couze : on disait que la bête était si grande que lorsque sa tête buvait l'eau de la Dordogne sa queue était en haut de la falaise. Elle inspirait une grande frayeur. L'on disait qu'elle enlevait les habitants, les bateliers, elle les emportait dans sa tanière pour les dévorer.

Une délégation de villageois se rendit auprès de l'évêque de Périgueux saint Front, lequel vint à Lalinde, se rendit sur la falaise où se tenait le dragon, il monta dans sa grotte et dès qu'il le vit lui fit le signe de la croix lui ordonnant de s'en retourner dans l'océan d'où il venait. Le dragon prit peur et se précipita dans la Dordogne et disparut.

En reconnaissance, les villageois ont bâti une chapelle sur la falaise qui surplombe la rivière, côté rive gauche, elle est dédiée à Saint-Front.

Un dragon volant est présent sur les armoiries de la ville de Bergerac.

Notes et références

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968, p. 1758
  2. Édouard Brasey, op. cit., p. 172.
  3. Jean-Paul Clébert, op. cit., p. 200.
  4. Jean-Paul Clébert op. cit., p. 77.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

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