Cotys Ier du Bosphore

Tibérius Julius Cotys Ier (grec ancien : Τιβέριος Ἰούλιος Κότυς Α') est un roi du Bosphore et de Colchide de 45 à 62 et, pour le royaume du Bosphore, à 69 ap. J.-C.

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Cotys Ier

Tetranummia frappé sous le règne de Cotys I du Bosphore. Avers: Chaise curule surmontée d’une couronne, dans le champ à droite, un sceptre surmonté d’une tête humaine. Revers : Bouclier fiché sur une lance ; dans le champ supérieur gauche, une tête de cheval à gauche, une tête humaine à droite; au-dessous, un casque tourné à droite et de l’autre côté, une épée dans son fourreau
Titre
Roi du Bosphore
Prédécesseur Mithridate II
Successeur Rhescuporis Ier
Roi de Colchide
Prédécesseur Mithridate II
Successeur Annexion romaine
Biographie
Père Aspourgos
Mère Gepaepyris
Conjoint Eunice
Enfants Rhescuporis Ier

Origine

Cotys Ier est le fils cadet d'Aspourgos et de son épouse la reine Gepaepyris ; il porte un nom thrace issu de sa lignée maternelle[1].

Règne

Après la destitution de son frère aîné Mithridate II, Cotys Ier est mis sur le trône par l'empereur Claude[2].

Mithridate II tente de mettre à profit l'inexpérience de son frère et le départ du pays d'Aulus Didius Gallus, légat de Mésie, pour reprendre le pouvoir en s'appuyant sur Zorzinès, roi des Siraques. Cotys Ier et son mentor, le chevalier Julius Aquila, concluent de leur côté une alliance avec Eunonès, le roi des Aorses[3]. Finalement vaincu, Mithridate choisit de faire sa reddition à l'allié de son frère, Eumonès. Ce dernier tente d'intercéder en sa faveur auprès des Romains mais il doit le livrer aux envoyés de l'empereur et il est exilé à Rome jusqu'à sa mort[4].

Les auteurs antiques ne fournissent pas plus d'informations sur Cotys Ier mais plusieurs inscriptions épigraphiques lui sont consacrées, notamment en 57 et 59 où il est le premier roi du Bosphore à adopter le gentilice « Tibérius Julius »[5] qui est repris ensuite par ses successeurs, et où il est le premier également à se proclamer « Pieux et grand-prêtre des Augustes ». Deux autres inscriptions de Rhescuporis le mentionnent, ainsi que son épouse Eun[ice], et indiquent que Rhescuporis Ier est leur fils[6].

Cotys Ier émet des monnaies avec son monogramme mais à l'effigie de ses bienfaiteurs, avec à l'avers l'empereur Claude lauré à droite et la légende « TI•ΚΛΑΥΔΙΟΥ ΚΑΙСΑΡΟС », et au revers le buste drapé d'Agrippine la Jeune à gauche et la légende « ΙΟΥΛΙΑΝ ΑΓΡΙΠΠΙΝΑΝ ΚΑΙСΑΡΟС ». En 62, il émet encore des monnaies à l'effigie de Britannicus à droite avec la légende « BPITANNIKOY KAICAPOC ».

Après cette date, le monogramme royal disparait et les monnaies sont émises au nom de « NEPѠNOC KAICAPOC » et à l'effigie de l'empereur Néron[7], ce qui a permis d'émettre l'hypothèse que le royaume du Bosphore avait été annexé à l'Empire romain comme le royaume de Colchide en 62 ou le royaume du Pont en 63[8]. Cependant, en 69, pendant le court règne de Vitellius, le monogramme royal reparait, et si le royaume du Bosphore n'est pas incorporé à l'empire, ses rois sont réduits à la condition de fonctionnaires impériaux depuis l'année 63 jusqu'à l'époque de Domitien, où ils recouvrent plus d'autonomie[9].

Union et postérité

Cotys Ier et son épouse la reine Eunice sont les parents de :

Notes et références

  1. (en) Ellis Hovell Minns, Scythians and Greeks: A Survey of Ancient History and Archaeology on the North Coast of the Euxine from the Danube to the Caucasus, Cambridge University Press, 2011 (ISBN 9781108024877), « Genealogy of Kings of Pontus and Bosporus B.C 100 to A.D. 100 », p. 590.
  2. Dion Cassius, livre LX, chapitre 28, § 7.
  3. Comme les Siraques, les Aorses sont des peuples sarmates.
  4. Tacite, Annales, livre XII, chapitres 15-21.
  5. (en) David C. Braund, Rome and the friendly king: the character of the client kingship, Croom Held Ltd, 1984 (ISBN 0709932162), p. 41.
  6. (en) Ellis Hovell Minns, op. cit., p. 598-599.
  7. Voir par exemple (en) « Bosporos », sur Odessa Numismatics Museum (consulté le ).
  8. (de) von Domaszewski, Rheinisches Museum, XLVII, 1892, p. 208 et suiv. Latyschev, Inscriptions antiquæ oræ septentrionalis Ponti Euxini, II, p. XLV. (de) von Sallet, Zeitschrift für Numismatik, IV, 1877, p. 304-305.
  9. (de) Michel Rostovtzeff, « Römische Besatzungen in der Krim », dans Klio, Beitr. zur alt.Gesch, II, 80 ss. CIL., XIV.
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