Coriaria myrtifolia

Coriaria myrtifolia, la corroyère à feuilles de myrte ou redoul, est une espèce d'arbustes de la famille des Coriariaceae.

Coriaria myrtifolia - Muséum de Toulouse.

Elle pousse en Espagne, dans la zone est de la Méditerranée, dans le sud de la France et au Maghreb.

Étymologie

Le nom corroyère témoigne de l'usage ancien de la plante dans la tannerie[1]. Le corroyage était la préparation du cuir. Le verbe corroyer provient de l'ancien français conreer « préparer, parer », du bas-latin conredare[2].

Le nom redoul vient de l'ancien occitan rodor, peut-être issu du latin *rhus tyrius « sumac de Tyr ». Cette expression n'est pas attestée mais l'hypothèse s'expliquerait par le fait que le sumac était utilisé en tannerie, et suppose que la corroyère de Syrie était importée par Tyr[3].

Description

Ce sont des arbustes de 2 à 3 mètres de haut, appelés dans le sud de la France redoul ou roudou.

Les feuilles simples et opposées, non épineuses, mesurent jusqu'à 10 centimètres de long et 3 de largeur, s'apparentant à celles du myrte. Les fleurs verdâtres, assez petites, apparaissent en rameaux en avril-mai. Les fruits sont akènes, noirs, semblables aux mûres, mais toxiques. Le nom espagnol est emborrachacabras (« enivre-chèvres »), parce que l'espèce contient une lactone sesquiterpénique, la coriamyrtine, responsable d'intoxications alcooliques chez les moutons qui consomment la plante.

Propriétés

La corroyère contient des tanins qui permettaient de l'utiliser en tannerie.

Toutes les parties de la plante contiennent une lactone sesquiterpénique, la coriamyrtine, à propriétés convulsivantes rappelant celles de la strychnine, mais ce sont surtout les fruits charnus qui posent des problèmes à cause de leur aspect appétissant. Les symptômes peuvent apparaître très rapidement après l'ingestion (de 30 minutes à six heures). La littérature ancienne décrit des intoxications ayant abouti à la mort, parfois une heure après la consommation de fruits. Cependant, les traitements actuels ainsi que les techniques modernes de réanimation permettent, de nos jours, d'avoir une issue heureuse lors de l'ingestion des fruits à condition que les patients soient secourus rapidement. Il faut donc considérer cette plante comme très toxique et même potentiellement mortelle[4].

Notes et références

  1. Dominique Cardon et Anthony Pinto, « Le redoul, herbe des tanneurs et des teinturiers : Collecte, commercialisation et utilisations d’une plante sauvage dans l’espace méridional (xiiie-xve siècles) », Médiévales, OpenEdition, vol. 53, , p. 51-64 (e-ISSN 1777-5892, DOI 10.4000/medievales.3443, lire en ligne, consulté le ).
  2. « CORROYER, verbe trans. », sur https://www.cnrtl.fr/etymologie/ (consulté le ).
  3. Jean Coromines, « Catalan roldor « sumac » », Romania, Droz, vol. 65, no 258, , p. 218-221.
  4. Joel Reynaud, La Flore du Pharmacien, Ed.TEC et DOC,2002

Sources

  • Flore Forestière Française, Tome 3. Rameau, Jean-Claude. IDF, 2008, page 543.

Liens externes

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