Contuccio Contucci

Contuccio Contucci, né le à Montepulciano, en Toscane (Italie), et décédé le à Rome, est un prêtre jésuite italien du XVIIIe siècle, professeur de littérature, orateur latin et curateur de musée. Jean-Jacques Barthélemy l’appelle « un des plus grands antiquaires de l’Europe »[1].

Biographie

Contuccio Contucci nait le dans une famille patricienne toscane de Montepulciano. Ses études terminées, il entre au noviciat des Jésuites de Rome (15 décembre 1704). Et tout en se perfectionnant dans les langues grecque et latine, il s'initie à l’archéologie. A la fin de son parcours de formation philosophique et théologique il est ordonné prêtre, à Rome, sans doute en 1719. Il dirige durant trente ans la classe de rhétorique au Collège romain (1720-1749): c'est durant cette période qu’il écrivit une tragédie latine sur le grand prêtre juif Jaddeus qui fut jouée avec grand succès par ses élèves en 1730. Le père Contucci est ensuite préfet des études littéraires, toujours au Collège romain, durant 16 ans (1749-1765). Il est admiré pour sa grande éloquence latine, entre autres aux funérailles du cardinal Tolomei.

A partir de 1741 Contucci est également conservateur du Musée Kircher (du Collège romain), qu’il enrichit d’un grand nombre d'antiquités de tout genre, mais particulièrement d’une suite de camées et de médailles qui lui avaient été léguées par le marquis Alessandro Gregorio Capponi. Après avoir visité son cabinet, l’abbé Barthélémy écrit à Caylus : « Le P. Contucci m’a montré plus de peintures antiques, plus de camées, plus d’antiques en or que le plus riche particulier ne pourrait en trouver en France »[2]. Ces peintures à fresque attiraient surtout l’admiration des curieux; et comme il n'en révélait pas la provenance, on[Qui ?] soupçonnait qu’elles venaient d’Herculanum; mais la lettre de Barthélémy, dont un passage a été cité, donne l’explication de ce mystère. « Il y a, dit-il à Caylus, en lui recommandant le secret, il y a ici un magasin de peintures antiques découvertes à l’ancienne Pompeïa, qui sont fort au-dessus de celles d’Herculanum : beau coloris, beau dessin, beaux ornements ; la plupart, couvertes de plâtre ou d’autres matières qu’on enlève aisément… M. de La Condamine en avait acquis un morceau avant mon arrivée... Le P. Contucci m’aurait mis sur la voie, si j’étais arrivé le premier. » Barthélémy, devenu possesseur d’un de ces pièces, s’aperçut que ces peintures antiques étaient l'oeuvre d’un faussaire. Contucci, trompé comme lui, mais pour des sommes considérables, éprouva des difficultés à convenir que, malgré ses connaissances archéologiques, il ait été la dupe d’un fabricant de faux. Comme l’abbé Barthélémy, Winckelmann en arrivant à Rome, s’empressa de rencontrer Contucci[pourquoi ?]. Ces deux personnes deviennent rapidement amis. C’est, dit Winckelmann, un homme d’un grand savoir, mais qui n’a pas la manie d’être auteur[réf. nécessaire]. Il se contente de communiquer tout ce qu’il a et tout ce qu’il sait. »[3].

Ce désintéressement de Contucci, et son abnégation, l’avaient mis en correspondance avec tous les savants de son époque. Muratori, Maffei, etc., le consultaient comme un oracle.[4] Il passe pour avoir eu la plus grande part aux principaux ouvrages de Ficoroni. Il a donné la traduction latine de son traité sur les masques des anciens ; mais elle diffère tellement de l’original qu’on peut la regarder comme un nouvel ouvrage.

Le Père Contuccio Contucci mourut à Rome le 19 mars 1768, à l’âge de quatre-vingts ans.

Œuvres

On lui doit une Vie de l’impératrice Pulchérie, en italien, Rome, 1754, pleine de recherches ; mais son ouvrage le plus important est le Musei Kirkeriani in Romano Soc. Jesu Collegio ærea notis illustrata, Rome, 1763-65, deux tom. in fol., renfermant quarante-cinq pl. de médailles et d’antiquités avec l’explication. Il a également réalisé des œuvres de littérature. Le tome III des Arcadum Carmina contient ainsi un poème du P. Contucci : De monte testaceo et quelques autres pièces de sa composition. Outre deux poèmes latins, l’un sur les plantes et l’autre sur la qualité de la poésie italienne, il a laissé manuscrits des sermons, des discours et des matériaux pour la continuation de l’histoire des papes et des cardinaux de Ciacconius et d’Oldoini. On a la Vie de Contucci par le P. Giuseppe Maria Mazzolari (Giuseppe Mariano Partenio), son successeur au collège Romain ; elle fait partie du tome III de ses œuvres.

Références

  1. cf. Charles Nisard, Correspondance inédite du comte de Caylus avec le p. Paciaudi, théatin, Paris, 1877, I, 210.
  2. Voyage d’Italie 32
  3. Lettre familières, 77
  4. « Quotquot suo tempore antiquarii Romae, ac tota Italia floruerunt Contuccium magnopere suspexerunt et vero etiam per litteras consuluerunt. Extant de eo doctissimorum virorum honorificentissima testimonia, quae ei non assentatio tribuit, sed perspecta hominis harum rerum intelligentia detulit. Inter caeteros, qui eum plurimi fecerunt, recensendi sunt Boldettus, Ficoronius, Muratorius, Gorius, Maffeius, Capponius, Oliverius, Passerius, Victorius, hi autem in scientia antiquitatis principes et praeclarissimis editis operibus celeberrimi. » (Josephi Mariani Parthenii S.J. Commentarii, Romae, 1772, p. 107).

Voir aussi

Bibliographie

  • (la) Contuccio Contucci, Musei Kirkeriani in Romano Soc. Jesu Collegio aerea, notis illustrata, vol. 1, Romæ, ex typographia Johannis Zempel, (lire en ligne)
  • (la) Contuccio Contucci, Musei Kirkeriani in Romano Soc. Jesu Collegio aerea, notis illustrata, vol. 2, Romæ, ex typographia Johannis Zempel, (lire en ligne)
  • Joseph-François Michaud et Louis-Gabriel Michaud, « CONTUCCI (Le P. Archange Contuccio) », dans Joseph-François Michaud, Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, vol. 61, Paris, (lire en ligne)
  • (it) Pietro Tacchi Venturi, « Corrispondenza inedita di L. A. Muratori con i pp. Contucci, Lagomarsini e Orosz della compagnia di Gesù », Scritti vari di filologia dedicati a Ernesto Monaci, Rome, Forzani, , p. 263-306 (lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la philosophie
  • Portail de l’archéologie
  • Portail de la Compagnie de Jésus
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.