Communauté germanophone de Belgique

La Communauté germanophone de Belgique (en allemand : Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens), ou Belgique de l'Est (en allemand : Ostbelgien) depuis mars 2017, est une entité fédérée de la Belgique dont le territoire se trouve dans l'est de la Région wallonne et de la province de Liège. Avec une superficie de 853,64 km2 et une population de 78 566 habitants[2] au , 39 176 hommes et 40 398 femmes, dont 17 % d’étrangers, soit une densité de population de 92,04 km2, elle est la plus petite des trois communautés de Belgique, les deux autres étant la Communauté française et la Communauté flamande.

Communauté germanophone de Belgique
Deutschsprachige Gemeinschaft Belgiens

(Drapeau)

(Logotype officiel)
Administration
Pays Belgique
Capitale Eupen
Gouvernement de la Communauté germanophone 1980
Parlement Parlement de la Communauté germanophone
Hymne Aucun
Langue officielle Allemand
Démographie
Population 77 949 hab. (2020[1])
Densité 91 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 25′ 08″ nord, 6° 15′ 56″ est
Superficie 85 400 ha = 854 km2
Localisation

Situation de la Communauté germanophone au sein de la Belgique
Liens
Site web www.ostbelgienlive.be

    La Communauté germanophone de Belgique dispose de ses propres institutions : parlement et gouvernement.

    Nom

    Comme disposé par la Constitution, le nom de l'institution est Communauté germanophone de Belgique, mais depuis le l'appellation Ostbelgien a été annoncée par son ministre-Président Oliver Paasch[3].

    L'essayiste et militant rattachiste Jules Gheude considère qu'« aucune autre dénomination ne peut être officiellement utilisée » que celle définie par la constitution, sans violation de l'État de droit[4].

    Territoire

    Les 9 communes germanophones

    La Communauté germanophone se situe dans l'est de la Belgique, en Région wallonne et plus précisément en province de Liège, dans l'Arrondissement administratif de Verviers, sur les cantons d’Eupen et de Saint-Vith.

    Le territoire de la Communauté germanophone est délimité au nord par les « trois bornes » de la Belgique, de l'Allemagne et des Pays-Bas, à l'est par l'Allemagne, au sud par les trois bornes de la Belgique, de l'Allemagne et du Grand-Duché de Luxembourg et à l'ouest par la région belge de langue française. La Communauté germanophone exerce ainsi ses compétences sur neuf des onze communes appartenant aux cantons de l'Est (cf. en bas). Ces communes sont :

    Commune Population
    (01/01/2020)[5]
    Superficie Densité de
    population
    Eupen (centre administratif) 19 726 103,74 190,15
    La Calamine (Kelmis) 11 184 18,12 617,22
    Lontzen 5 834 28,73 203,06
    Raeren 10 796 74,21 145,48
    Amblève (Amel) 5 479 125,15 43,78
    Bullange (Büllingen) 5 457 150,49 36,26
    Burg-Reuland 3 973 108,96 36,14
    Butgenbach (Bütgenbach) 5 626 97,31 57,82
    Saint-Vith (Sankt Vith) 9 770 146,93 66,49
    Communauté germanophone 77 845 853,64 91,19
    Malmedy 12 785 99,96 127,90
    Waimes (Weismes) 7 380 96,93 76,14
    Cantons de l'Est 98 010 1 050,53 93,30

    Le territoire de la Communauté germanophone n’est ainsi pas identique à celui des cantons de l’Est qui reprend, outre les neuf communes précitées, les communes de Malmedy et de Waimes qui se trouvent quant à elles sur le territoire de la Communauté française de Belgique. Ainsi, les cantons de l’Est reprennent le territoire qui fut concédé à la Belgique en 1919 à l’occasion du Traité de Versailles et qui appartenait auparavant (et ce depuis 1814) à la Prusse.

    Elle fait également partie de l’Eurorégion Meuse-Rhin et de la Grande Région.

    Langues

    Signalisation bilingue en allemand et en français à Eupen.

    L'allemand standard a été introduit sur le territoire de l'actuelle Communauté germanophone de Belgique au XIXe siècle, d'abord par le clergé[7]. Cependant, les langues et dialectes traditionnels sont, dans le canton d'Eupen, le francique rhéno-mosellan (ou thiois) ainsi que le francique ripuaire et, dans le canton de Saint-Vith, le francique ripuaire et le francique mosellan (ou luxembourgeois)[7]. Ces trois idiomes font partie du groupe moyen-allemand, contrairement à l'allemand standard qui, quant à lui, relève de l'allemand supérieur[8]. Les parlers franciques sont cependant en régression[7]. La transmission intergénérationnelle étant en diminution constante, ils sont considérés en danger d'extinction[7]. Bien que l'allemand soit l'unique langue officielle, une situation de multilinguisme semblable à celle du Grand-Duché de Luxembourg prévaut dans la Communauté[7]. En effet, la grande majorité des habitants sont bilingues allemand-français, une portion de la population continue aussi de parler une forme de francique et, dans le canton d'Eupen, la connaissance du néerlandais est fréquente[7].

    Les communes de la région de langue allemande sont obligées par les lois sur l'emploi des langues en matière administrative de proposer des facilités linguistiques pour la minorité de francophones vivant en Communauté germanophone. Ainsi, toutes les publications des communes à destination du public en général se font dans les deux langues. Certains panneaux de signalisation sont également bilingues.

    Politique : une entité fédérée de l'État belge

    Compétences

    Comme les autres communautés de Belgique, elle est compétente dans les domaines de la culture et de l’enseignement, dans l'emploi des langues et dans les matières personnalisables (surtout les soins de santé, l'aide à la jeunesse et le secteur social). S'y ajoute la recherche dans ces domaines. En 2014, s'ajoute le tourisme, qui devient une compétence communautaire (et non plus régionale).

    La Constitution belge (Art. 139) autorise la communauté germanophone à obtenir l'exercice de compétences régionales de la part de la Région wallonne pour les régler elle-même. Cet article a été mis en œuvre à plusieurs reprises[9] :

    En revanche, contrairement à la Communauté française et à la Communauté flamande, la Communauté germanophone n’est pas compétente pour l’emploi des langues en matière administrative (qui reste dans le giron fédéral).

    Elle dispose, depuis la sixième réforme de l'État, de l’autonomie constitutive qui permet aux entités fédérées de régler par elles-mêmes certains aspects de leur organisation. En ce qui concerne les autres responsabilités, soit l’État fédéral, soit la Région wallonne restent compétents dans leurs propres domaines sur le territoire de langue allemande.

    En ce qui concerne la justice de paix, il est important de savoir qu'un francophone devra obligatoirement introduire son dossier en allemand. C'est un élément important à prendre en considération avant de faire ses achats ou faire réaliser par exemple des travaux chez un garagiste. Une ASBL (Vsz - Die Verbraucherschutzzentrale Ostbelgien) à Eupen peut conseiller gratuitement les personnes lésées et ce même en français.

    Parlement de la Communauté germanophone

    Le siège du Parlement de la Communauté germanophone à Eupen.

    Le Parlement de la Communauté germanophone se compose d'une part de 25 députés élus directement tous les 5 ans par la population de la région de langue allemande au suffrage universel. La représentation se fait de manière proportionnelle.

    D'autre part, le Parlement compte aussi des membres à voix consultative, membres germanophones du :

    Les missions du Parlement de la Communauté germanophone consistent notamment à voter des actes à valeur législative (appelés « décrets ») et le budget de la Communauté, à contrôler l'action gouvernementale et a élire le représentant de la Communauté germanophone au Sénat belge.

    Gouvernement de la Communauté germanophone

    Le siège du gouvernement de la Communauté germanophone à Eupen.

    Le gouvernement de la Communauté germanophone est composé à l'origine de trois ministres et, depuis la législature 2004-2009, de quatre ministres, dont un ministre-président.

    Le gouvernement exécute avec l'aide de son administration les décrets qui sont votés par le Parlement, au travers « d'arrêtés du gouvernement ». Celui-ci a également un droit d'initiative au Parlement de la Communauté germanophone, qui lui permet de soumettre des « projets de décret ». Enfin, le gouvernement est politiquement responsable devant le Parlement.

    Le gouvernement de la Communauté germanophone est également représenté par un ministre au « comité de concertation » à l'échelon fédéral.

    Sécurité et secours

    La caserne des pompiers de La Calamine, l'une des 7 casernes de la zone de secours Liège 6, couvrant le territoire germanophone.

    En ce qui concerne les services de police, le territoire de la communauté germanophone est scindé en deux zones interpolice :

    Pour les services de pompiers, le territoire est couvert par une zone unique, la zone de secours Liège 6, regroupant les sept anciens services régionaux d'incendie de la communauté.

    Culture

    Personnalités

    Média

    Presse écrite

    • Grenz-Echo, quotidien
    • Wochenspiegel (canton d'Eupen), hebdomadaire gratuit
    • Kurier-Journal (cantons de Saint-Vith et Malmedy), hebdomadaire gratuit

    Radio

    Télévision

    Notes et références

    1. http://www.ostbelgienstatistik.be/desktopdefault.aspx/tabid-2569/4686_read-32765/
    2. https://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
    3. Pierre Schoffers, Ne dites plus "Communauté germanophone" mais "Ostbelgien": Un nouveau nom qui pose déjà problème, La Libre Belgique, le [lire en ligne]
    4. Jules Gheude, Vous avez dit Ostbelgien?, La Libre Belgique, le [lire en ligne]
    5. https://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20200101.pdf
    6. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    7. Jacques Leclerc, auteur et Albert Stassen, réviseur, CEFAN, Université Laval, « La Communauté germanophone de Belgique », sur axl.cefan.ulaval.ca, (consulté le )
    8. Jacques Leclerc, CEFAN, Université Laval, « Langues germaniques », sur axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
    9. « De quels domaines politiques la Communauté germanophone est-elle responsable ? », sur www.pdg.be (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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