Combat d'Antivari

Le combat d’Antivari (aujourd’hui Bar) est la première bataille navale de la Première Guerre mondiale (1914-1918) livrée au large des côtes du royaume du Monténégro en mer Adriatique entre la Marine nationale française et la marine austro-hongroise.

Combat d'Antivari
Le SMS Zenta, coulé lors du combat.
Informations générales
Date
Lieu Antivari
Issue Victoire franco-britannique
Belligérants
 France
 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Autriche-Hongrie
Commandants
Auguste Boué de Lapeyrère
Ernest Troubridge
Forces en présence
2 cuirassés dreadnought,
10 cuirassés pré-Dreadnought,
4 croiseurs cuirassés,
1 croiseur protégé,
env. 20 destroyers
1 croiseur léger
1 destroyer
2 torpilleurs
Pertes
aucune1 croiseur léger

Première guerre mondiale

Coordonnées 42° 06′ 00″ nord, 19° 05′ 00″ est

Contexte

Dès le début du conflit, les Austro-Hongrois soumettent la côte monténégrine à un blocus et bombardent ses ports. Ils sont libres de leurs actions puisque ni la Serbie, ni le Monténégro ne disposent de marine. Le , la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie renversant le rapport de force dans l’Adriatique.

L’amiral Auguste Boué de Lapeyrère, qui commande l’Armée navale, veut profiter de son avantage numérique : il cherche à affronter les Austro-Hongrois dans une bataille décisive. Une armada de 15 cuirassés de ligne, 6 grands croiseurs accompagnés d’une trentaine de bâtiments légers ainsi que la division britannique de l’amiral Troubridge entre dans l’Adriatique. La flotte austro-hongroise ne peut espérer l’emporter, elle lève le blocus et s’empresse de se réfugier dans ses bases trop bien défendues pour redouter une attaque.

Toutefois, le matin du , le croiseur léger Zenta (commandé par Paul Pachner (en) - 2 300 tonnes, 8 canons de 120 et 8 canons de 47)[1] est surpris alors qu’il bombardait Antivari (Monténégro). Il est accompagné du destroyer Uhlan et de deux torpilleurs.

Déroulement

La flotte française totalisant 64 pièces de 305 mm ne laisse pas passer cette occasion et le combat s’engage à 8 h 50. Le Zenta, touché à plusieurs reprises par entre autres des salves du dreadnought Courbet, est coulé à 9 h 35. Les trois autres navires parviennent à fuir, et 150 des 324 hommes du navire sont sauvés ; 54 % de l'équipage est tué, les survivants parviennent à regagner la côte,[précision nécessaire] sur des embarcations de sauvetage et sont internés par le royaume du Monténégro jusqu’à la reddition de celui-ci le [2].

Raymond Poincaré relate :

« A 23 heures 30, on me remet un télégramme expédié de Malte à 21 heures 50 et signé de l'amiral Boué de Lapeyrère : « J'ai surpris ce matin devant Antivari, en venant à la fois par nord-ouest et sud, croiseur type Zenta et torpilleur qui tenaient blocus. Croiseur a été coulé. Torpilleur paraît avoir réussi à s'enfuir. Je vais reprendre poste observation entrée mer Adriatique en ravitaillant sur place les bâtiments. »

 Raymond Poincaré[3]

Marine française

Royal Navy

Marine austro-hongroise

Conséquences

C’est l’unique succès de cette expédition. La bataille voulue par les Français n’a pas lieu, faute de combattants.

La situation de la marine austro-hongroise allait encore s’aggraver avec l’entrée en guerre de l’Italie en 1915. La grande qualité de ses marins et l’agressivité de ses officiers, lui permettront cependant de tenir brillamment tête aux alliés et de leur infliger des pertes importantes, sans que ceux-ci ne soient en mesure de remporter sur elle un avantage véritablement décisif.

Références

  1. (en) « Zenta »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Naval History (consulté le )
  2. (en) Olaf, « History of the cruiser Zenta », (consulté le )
  3. Raymond Poincaré, Au service de la France, neuf années de souvenirs, tome 5, Plon, 1930.

Lien interne

Lien externe

Bibliographie

  • Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'histoire, Rennes, Marines Éditions, , 619 p. (ISBN 978-2-35743-077-8)
  • Jean Moulin, « L’Armée navale en 1914 », Marines & Forces navales, no 150, 2014.
  • François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2008.
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