Charles Michon
Charles Michon, né le à Joigny (Yonne) et mort le à Montauban (Tarn-et-Garonne), est un colonel français, commandant l'École de cavalerie en 1940.
Charles Michon | ||
Le colonel Michon vers 1935 | ||
Naissance | Joigny (Yonne) |
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Décès | (à 58 ans) Montauban (Tarn-et-Garonne) |
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Origine | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Colonel | |
Années de service | 1907 – 1940 | |
Commandement | École de cavalerie de Saumur | |
Faits d'armes | Combats de Saumur : arrêt de l’avancée allemande sur la Loire en juin 1940 | |
Il est notamment connu pour avoir commandé la résistance héroïque des Cadets de Saumur, lors de l'invasion des troupes allemandes, en .
Origines
Charles, François Marie Michon descend de la famille de François Michon (1700-1777), notaire royal à Pont-à-Mousson. Sous le Premier Empire, son aïeul, Pierre François Bégnine Michon (1774-1813), lieutenant-colonel d'artillerie, est décoré de la Légion d'honneur et obtient le titre de chevalier du Premier Empire.
Il passe son enfance à Dole (Jura) où sa famille habite le « château des Commards » dans le quartier du même nom.
Guerre de 1914-1918
Il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1903 (promotion de La Tour-d'Auvergne) puis, en 1905, l'école d'application de la cavalerie et du train à Saumur. Jeune officier de cavalerie (chasseurs d’Afrique), vers 1907, aux Béni-Snassen, il se bat au Maroc[1].
Il se porte volontaire en 1915 pour l’infanterie qui, décimée par les combats des tranchées, recrute dans toutes les armes. Il est à Saint-Mihiel avec le 106e régiment d'infanterie et tombe au mois de décembre, grièvement blessé, dans la tranchée de Calonne. Il reste deux jours sous les cadavres, passant pour mort. Il en réchappe, grièvement blessé et presque infirme. Ses blessures le font souffrir terriblement jusqu'au terme de sa vie[2].
Guerre de 1939-1945
Le , il est nommé commandant en second de l'École de cavalerie de Saumur. Promu au grade de colonel en , il prend le commandement de l'école quelques jours avant les combats[2].
Sous l'autorité du général Pichon, commandant la 5e Région militaire, le colonel Charles Michon, a participé parmi d'autres unités, à la défense de la Loire, assisté de son adjoint opérationnel, le commandant Lemoyne, sur un secteur d'environ trente kilomètres, dans la région de Saumur, de Candes au Thoureil. Cette résistance s'est déroulée sur trois jours, grâce aux forces françaises composées principalement par les élèves-officiers, au nombre d'environ 790 aspirants (550 EOR de cavalerie et 240 du train).
Fin , à la suite de l’invasion allemande, l’École de Cavalerie est chargée de la défense du secteur le long de la Loire sur un front d'environ 30 km.
Le l’école reçoit l’ordre de repli à Montauban.
Le à midi, le maréchal Pétain donne l'ordre de cesser tous les combats. Le colonel Michon n’admet pas que l’école quitte Saumur face à l’ennemi sans combattre. Il convoque le jour même tous les cadres, leur expose la situation et sa décision mais, étant donné les ordres supérieurs, ils sont libres de ne pas être du même avis ; tous sont volontaires. Les élèves-aspirants sont ensuite réunis pour leur exposer la situation[3] ; tous sont également volontaires[N 1].
Ainsi, dès le , avant que ne retentisse l’appel du 18 Juin, l’École de cavalerie entre la première dans la Résistance[N 1].
Du 18 au , pour diriger les opérations et souffrant toujours de ses anciennes blessures, le colonel Michon se fait seconder par son chef d'état-major, le chef d'escadron Lemoyne.
Sans être une troupe de combat, sans approvisionnement sérieux et munis de leurs seules armes d’instruction, l’École de cavalerie affronte la puissance de feu moderne des blindés de la 1re division de cavalerie allemande du général Feldt et bloque l'invasion sur la Loire pendant trois jours.
L'histoire a retenu ces faits sous le nom de résistance des Cadets de Saumur[4].
Dans une citation à l'ordre de l'armée du , le général Weygand écrit : « Sous le commandement du colonel Michon[5], reflétant l’âme de son chef, l'École Militaire et d'Application de la Cavalerie et du Train a combattu les 19, 20 et , jusqu'à l'extrême limite de ses moyens de combat, éprouvant de lourdes pertes, prodiguant les actes d'héroïsme et inscrivant dans les fastes de la cavalerie une page digne entre toutes de son glorieux passé, a suscité, par sa bravoure l'hommage de son adversaire ». Sur 560 élèves-officiers, 79 sont morts ou disparus, 32 sont blessés en traitement, 15 sont en convalescence. Il n’en reste que 366[N 2].
Le colonel Michon meurt peu après à Montauban, le . Son corps est inhumé, 7 ans plus tard, à Dole dans le caveau de famille[6].
Hommages
Une rue de Saumur porte son nom.
La promotion des élèves officiers de réserve (EOR), 4e division d'instruction 94/04, baptisée le par le général Bonavita, porte le nom de « Promotion colonel Michon ».
Citations du colonel Michon
- « Vous êtes, Messieurs, une génération de sacrifiés. Demain vous serez tous morts »[2].
- « Messieurs, c'est pour l'École une mission de sacrifice, la France compte sur vous »[7].
Notes et références
Notes
- Selon le témoignage de Jean Zimmermann, cadet de Saumur grièvement blessé le , au cours des combats au poste de commandement du colonel Michon.
- Rapport du colonel Michon à Montauban le .
Références
- Maurice Durosoy 1964.
- Patrick de Gmeline 1993.
- « Résistance des Cadets de Saumur mai 1940 », sur histoiredumonde.net, (consulté le )
- Éric de Grandmaison, « Il y a 80 ans, le combat des Cadets de Saumur », Ouest-France, (lire en ligne, consulté le )
- « Saumur. La biographie du Colonel Charles Michon en vente au musée des blindés », sur ouest-france.fr, Le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- « Le colonel Charles Michon, héros trop méconnu des Dolois ? », sur leprogres.fr, Le Progrès, (consulté le )
- « Les cadets de Saumur, il y a 25 ans dans une mission de sacrifice », La Nouvelle République du Centre-Ouest,
- « La « nouvelle école » prend le nom du colonel Michon », sur courrier de l'ouest,
Bibliographie
- Maurice Durosoy, Historique de l'école d'application de l'arme blindée et de la cavalerie, Clichy, éditions GLD, , 158 p. (ASIN B0014WX0BY)
- Patrick de Gmeline, Les cadets de Saumur, juin 1940, Paris, Presses de la Cité, coll. « Document », , 397 p. (ISBN 978-2-258-03476-1)
- Pascale Michon et Thierry Dromard (préf. Patrice Dumont Saint Priest), Le colonel Charles Michon, chef des cadets de Saumur : L'honneur au prix du sacrifice, Avon-les-Roches, Lamarque, , 207 p. (ISBN 978-2-49064-344-8, notice BnF no FRBNF46642506)
Liens externes
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