Collage féministe

Un collage féministe est un moyen d'expression militant consistant à coller sur les murs de l'espace public des messages féministes. Apparu en août 2019 à Paris dans le but de sensibiliser aux féminicides, ce mouvement s'est ensuite étendu à la France et à plusieurs autres villes du monde au sein de différents collectifs militants autonomes.

Un collage féministe sur un mur du boulevard de Grenelle à Paris, en février 2020.

Concept

Les collages prennent la forme de phrases aux lettres noires inscrites sur des feuilles blanches et collées sur les murs[1] d'immeubles ou de maisons[2], parfois à des endroits jugés stratégiques[3]. Ils sont conçus pour attirer l'attention, faire réagir et sensibiliser le public aux violences faites aux femmes[4], plus particulièrement aux violences sexistes, sexuelles, mais aussi familiales et pédocriminelles[5].

Ils sont réalisés par des groupes de colleuses autonomes, généralement organisés en non-mixité ou en mixité choisie sans homme cisgenre[2]. Les participantes sont libres de créer leurs propres slogans[2], même s'ils peuvent être ensuite discutés au sein des groupes[5].

Histoire

Les premiers collages féministes apparaissent en août 2019 à Paris à l'initiative de Marguerite Stern, militante féministe et ancienne Femen[3]. Le collectif Collages Féminicides est créé. Marguerite Stern dit s'être retirée du collectif après un mois, en continuant à coller seule[6].

En , une divergence au sein des colleuses se manifeste : en réaction à un collage « Des sisters pas des cis terfs » du collectif Collages Féminicides de Montpellier, Marguerite Stern critique la place prise par les femmes trans dans le mouvement féministe et nie leur identité de femmes. Le collectif Collages Féminicides de Paris se désolidarise de ce point de vue, jugé transphobe[6].

Les collages traitent parfois de sujets d'actualité, comme la nomination aux César de Roman Polanski en 2020 ou bien le choix de Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur en France la même année[7].

Diffusion

Les collages féministes sont retrouvés dans plusieurs villes de France[3], mais aussi en Allemagne, en Italie, en Pologne, au Portugal, en Syrie, ou en Belgique[1]. En septembre 2020, on dénombre 200 villes en France présentant de tels collages[8]. Le concept est également repris par d'autres groupes militants dans le cadre d'autres luttes sociales.

En Israël, Illana Weizman est la fondatrice du groupe de colleuses de rues HaStickeriot[9].

Galerie

Références

  1. Eva-Luna Tholance, « Les collages contre les féminicides s’exportent à l’étranger », sur Libération, (consulté le )
  2. Rachel Saadoddine, « "Coller, c'est libérateur et fort" : le mouvement féministe des collages de rue fête son premier anniversaire », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  3. « « Aux femmes assassinées, la patrie indifférente » : les « colleuses » d’affiches veulent rendre visibles les victimes de féminicides », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. La Libre.be, « "Être une femme tue", "Elle le quitte, il la tue": des collages dans les rues de Bruxelles pour dénoncer les féminicides », sur LaLibre.be, (consulté le )
  5. Guy Pichard, « « À nos sœurs assassinées » : avec les colleuses, la parole féministe se déconfine sur les murs », sur Basta ! (consulté le )
  6. CheckNews, « Quel est le point de départ de la polémique sur la place des trans dans le féminisme ? », sur Libération,  : « Je me suis retirée du mouvement au bout d'un mois, je n'avais pas envie qu'il y ait de leadeuse. »
  7. « À Laval, des affiches contre les ministres de la Justice et de l'Intérieur placardées dans des rues », sur France Bleu, (consulté le )
  8. « À Paris, la colère contre le sexisme s'affiche sur les murs », sur France 24, (consulté le )
  9. Caroline Six, « Pour la féministe israélienne Illana Weizman : « Notre #MeToo se produit en décalé, le débat s’ouvre enfin » - Elle », sur Elle, (consulté le )

Liens externes

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