Claude de Chauvigny de Blot

Claude de Chauvigny de Blot, baron de Blot-l'Église, né entre 1605 et 1610 et mort le à Blois, est un poète français, auteur de chansons libertines et de mazarinades.

Il était le fils de François de Chauvigny[1], baron de Blot-l'Église, et de Marie Olivier de Leuville.

Biographie

Il fut gentilhomme ordinaire de Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII, auquel il avait été présenté par un familier de celui-ci, Louis Barbier de La Rivière, futur évêque de Langres.

En faveur auprès de Richelieu, Blot contribua à l’élévation de Mazarin. Devenu ministre, celui-ci négligea Blot qui s’en vengea par des chansons satiriques. Mazarin essaya de l'amadouer par une pension.

Ses contemporains l’appelaient « Blot l’Esprit », surnom mérité, à en croire Madame de Sévigné : « Segrais, écrit-elle, nous montra un recueil qu’il a fait des chansons de Blot ; elles ont le diable au corps ; mais je n’ai jamais vu tant d’esprit (Lettre du ). »

Libertin dans ses mœurs comme dans ses idées, il ne respectait rien, ni la religion, ni l'autorité royale, ni la puissance des ministres[2], et ne ménageait même pas son maître, Gaston d'Orléans.

Je ne demande au Seigneur
Pour bonheur
Que d'être buveur, fouteur,
Incrédule et sodomite,
Puis mourir,
Puis mourir de mort subite !

Selon Pierre Goubert, il serait l'auteur en pleine Fronde de la Custode du lit de la reine qui dit tout, pamphlet particulièrement injurieux à l'égard de Mazarin et d'Anne d'Autriche qui débutait par ces vers[3] :

Peuple, n'en doutez pas, il est vrai qu'il la fout
Et que c'est par ce trou que Jules nous canarde.

Il meurt en 1655 à Blois, qui appartenait à Gaston d'Orléans

Les chansons de Blot nous sont parvenues dans des collections de mazarinades.

Notes et références

  1. Le nom se trouve habituellement sous la forme Chauvigny, mais on le trouve aussi sous la forme Chouvigny, notamment au XVIIe siècle ; c'est d'ailleurs cette dernière forme qui s'est imposée pour le nom du village de Chouvigny (Allier), où se trouve le château du même nom, berceau de cette famille.
  2. Il resta cependant très prudent jusqu'à la mort de Richelieu.
  3. Pierre Goubert, Mazarin, Fayard, 1990 p.293.

Sources

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 276.
  • Les Chansons libertines de Claude de Chouvigny, baron de Blot-l'Église (1605-1655), publiées par Frédéric Lachèvre dans la série Le libertinage au XVIIe siècle, s. l., 1919. Gr. in-8°, XLVIII-147 p.
  • E. Roca, « Blot et les jeunes libertins », La Nouvelle Revue, 1909.

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