Claude Guimond de La Touche

Claude Guimond de La Touche, né le à Châteauroux et mort le , est un poète tragique français.

Après avoir terminé ses études à Rouen, La Touche entra dans la Société de Jésus où il resta quatorze ans. Après l’avoir quittée, il se livra à la poésie et débuta par une ode sur la naissance du duc de Bourgogne, intitulée : Mars au berceau (1751, in-8°).

La seule tragédie qu’il ait composée et qui a fait vivre son nom, Iphigénie en Tauride, fut représentée au Théâtre-Français le . Si l’on en croit mademoiselle Clairon, le cinquième acte, dont les comédiens n’étaient pas contents, fut refait en entier, ce jour même, par l’auteur, et pourtant la toile se leva à cinq heures et demie.

Le succès d’Iphigénie en Tauride fut tout d’enthousiasme. Guimond, redemandé à grands cris, se laissa amener sur la scène et s’évanouit de joie en se retirant. Sa pièce, remarquable à plusieurs égards et restée comme une des meilleures tragédies de second ordre, fut pourtant maltraitée par Fréron, Grimm et Geoffroy qui l’a appelée une « farce burlesque », un « fatras extravagant ».

À l’imitation des Grecs, ou simplement à l’exemple de Collé, l’auteur a rempli son sujet, sans y introduire d’épisodes d’amour, et le maintien de la simplicité du plan d’Euripide n’a manqué ni d’intérêt ni de pathétique. Beaucoup d’emprunts ont été signalés : la scène de la reconnaissance était tirée tout entière de l’opéra d’Iphigénie de Duché de (1704 ; celle où Iphigénie interroge Oreste sur le sort de la famille des Atrides, et dont le fond est dans Euripide, rappelait par quelques détails l’Oreste et Pylade de Lagrange-Chancel (1697), mais en l’améliorant. On a également reproché à l’auteur d’avoir exagéré sans utilité pour l’action la stupide férocité de Thoas, et de n’avoir pas assez préparé ni motivé le dénouement. Quant au style, on a dit que la versification pesante, monotone, les morceaux déclamatoires et les fautes de langue d’Iphigénie en Tauride étaient sauvés par l’énergie, la chaleur qui animaient l’ensemble de l’œuvre qui a été imprimée plusieurs fois (Paris, 1758, 1778, 1784, 1811, 1815, 1818, in-8°).

On a encore de Guimond de La Touche : Épître à l’amitié (Londres, 1758, in-8°) ; les Soupirs du cloître, ou le Triomphe du fanatisme (1765, in-8°), satire contre ses anciens confrères, les Jésuites.

Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 958

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