Clémence
La clémence est un terme utilisé pour décrire la pitié, la compassion ou la miséricorde montrée par une personne vis-à-vis d'une autre, ou une requête d'une personne à l'autre pour exercer les sanctions d'une manière moins rigoureuse que la simple application des règlements.
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Point de vue juridique
Lorsque cette clémence est exercée directement par le pouvoir régalien dans le cadre de la Justice elle est aussi nommée grâce. Par exemple en France il est de tradition lors du jour national annuel (le 14 juillet) d'accorder des réductions de peines et lorsque la peine de mort était en vigueur de la commuer en une longue peine de prison.
La clementia dans la Rome antique
La clémence est un concept essentiel de l'idéologie juridique et politique romaine, spécialement à l'époque impériale.
La clémence de César est revendiquée et reconnue[1]. Le Sénat émit le projet d'établir un temple à la Clementia Caesaris[2] ; ce projet n'a peut-être pas été suivi d'effet, mais on trouve une allusion à ce temple sur un denier de P. Sepullius Macer.
La clémence (clementia) est, avec le courage (virtus), la justice (justitia) et le sens du devoir (pietas), l'une des quatre vertus impériales que le Sénat reconnaît à Auguste en janvier 27 av. J.-C. ; le nom de ces quatre vertus est inscrit sur le bouclier d'or (clupeus aureus) déposé en son honneur dans la curia Julia[3].
Cette vertu a fait l'objet d'un dialogue de Sénèque (en 56) : De clementia[4].
Exemples
L'une des vertus de base de la chevalerie et de l'éthique dans la religion et est aussi reliée aux concepts de justice et moralité dans le comportement entre les gens.
L'indulgence est pour obtenir la clémence après la mort dans le cadre de la religion catholique.
L'euthanasie est un cadre où cette notion est utilisée par les partisans des deux camps.
Un exemple littéraire est Le Marchand de Venise quand Portia demande à Shylock de faire preuve de clémence. La qualité de celle-ci n'est pas tachée lui dit-elle.
Un autre exemple littéraire est Cinna ou la Clémence d'Auguste de Pierre Corneille. Auguste fait preuve de clémence envers Maxime, Cinna et Emilie, qui avaient organisé un complot contre lui dans le but de le tuer. On remarque ici qu'Octave (autre nom d'Auguste) gracie ses amis.
Autres significations
Clémence est un prénom féminin d'origine latine, dérivé de l'adjectif clemens (génitif clementis) qui signifie "bon", "indulgent", "doux".
Notes et références
- Cf. le Pro Marcello de Cicéron, discours tenu devant le Sénat pour remercier César d'avoir autorisé Marcellus, qui avait pris parti pour Pompée, à rentrer à Rome. (de) Sabine Rochlitz, Das Bild Caesars in Ciceros Orationes Caesarianae. Untersuchungen zur clementia und sapientia Caesaris (coll. « Studien zur klassischen Philologie », 78), Frankfurt am Main, Lang, 1993. (ISBN 3-631-44353-6).
- Plutarque, Vie de César, 57.
- Res gestae divi Augusti, 34, 2.
- Traduction française, sur wikisource.
Voir aussi
Antiquité romaine
- (it) Edmondo Villa, La clemenza politica di Roma, Bielle, 1946.
- (de) Traute Adam, Clementia principis. Der Einfluss hellenistischer Fürstenspiegel auf dem Versuch einer rechtlichen Fundierung des Prinzipats durch Seneca (coll. « Kieler Historische Studien », 11), Stuttgart, E. Klette, 1970, 148 p.
- (fr) Pierre Grimal, « Du De republica au De clementia. Réflexions sur l'évolution de l'idée monarchique à Rome », Mélanges d'archéologie et d'histoire de l'École française de Rome, 91, 1979, p. 671-691.
- (fr) Bernard Mortureux, « Les idéaux stoïciens et les premières responsabilités politiques : le De clementia », Aufstieg und Niedergang der römischen Welt: Geschichte und Kultur Roms im Spiegel der neueren Forschung, vol. 2, no 7, partie 1, p. 1639-1685.
- (en) Melissa Barden Dowling, Clemency and Cruelty in the Roman World, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 2006.
- (fr) Guillaume Flamerie de Lachapelle, « Clementia. Recherches sur la notion de clémence à Rome, des origines à la fin des Julio-Claudiens », L'Information littéraire, 59-1, 2007, p. 33-36 (présentation des positions d'une thèse, université Bordeaux III, 2006 ; en ligne).
- (fr) Guillaume Flamerie de Lachapelle, Clementia. Recherches sur la notion de clémence à Rome, du début du Ier siècle a. C. à la mort d'Auguste (coll. « Scripta antiqua », 33), Bordeaux, Ausonius, 2011, 352 p. (édition d'une partie de la thèse). (ISBN 978-2-35613-044-0)
Articles connexes
- Cinna ou la Clémence d'Auguste, tragédie de Corneille (1641).
- La clemenza di Tito, opéra de Mozart (1791).
- Magnanimité
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