Cincle plongeur
Cinclus cinclus
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Cinclidae |
Genre | Cinclus |
Répartition géographique
LC : Préoccupation mineure
Le Cincle plongeur (Cinclus cinclus) est une espèce d'oiseaux de la famille des cinclidés. C'est un oiseau brun et blanc[1] de la taille d'un merle qui vit à proximité des rivières d'Europe, d'Asie et d'Afrique du nord. Il est parfois appelé merle d'eau.
Description
Le cincle mesure environ 18 cm de long, pour une envergure de 25 à 30 cm et pèse de 50 à 75 g. C'est un oiseau trapu, possédant un plumage brun noirâtre avec la gorge et la poitrine blanches, le ventre roux. Les couleurs des deux sexes sont identiques, mais la femelle est plus petite que le mâle.
Répartition et habitat
Le cincle vit à proximité des cours d'eau rapides et oxygénés (torrents), surtout en montagne (Pyrénées, Alpes et Corse, Jura, population résiduelle en Massif Central et Bretagne pour la France), notamment ceux dont le fond est caillouteux et peu profond. Il était par exemple présent en Bretagne et le serait encore de façon résiduelle dans certaines rivières ; en effet même si la Bretagne est peu montagneuse, ses rivières sont courtes et pentues, ce qui en fait de bonnes rivières à saumon, idéales pour le cincle plongeur.
Il est inféodé à l'Europe mis à part le centre et l'ouest de la Belgique et les Pays-Bas, le Nord et le Centre de la France, les plaines et la steppe. Il est également présent en Turquie, dans les îles méditerranéenne et dans l'Atlas.
Comportement
Cri
Son cri le plus caractéristique se compose d'une « suite de sons sifflés et grinçants » ainsi que des imitations, relativement longues, durant plus de 10 secondes[2]. Il peut également produire un autre cri, un tsritt, le plus souvent utilisé lors de ses déplacements.
Alimentation
Cette espèce se nourrit de gros invertébrés (larves de phryganes et d'éphémères), ainsi que de quelques mollusques, crevettes et petits poissons.
Technique de pêche
Le cincle plongeur utilise une technique de pêche unique : il plonge la tête la première dans l'eau jusqu'à s'immerger complètement dans l'eau, sous laquelle il marche sur le fond à contre-courant, en bombant le dos et écartant légèrement les ailes afin de ne pas remonter trop rapidement à la surface. Lorsque l'eau est plus profonde ou agitée, il étale sa queue tronquée et utilise ses ailes pour se propulser et résister davantage au courant[3].
Il trouve sa nourriture en retournant les pierres du lit avec son bec et en fouillant les algues et autres plantes subaquatiques. Il localise ses proies à la vue, ses yeux étant protégés par de minces replis de peau sous les paupières, appelés membranes nictitantes, visibles lorsque l'oiseau est perché car clignant régulièrement.
Son plumage est très dense, une large membrane recouvre ses narines qui peuvent être obturées lorsqu'il est sous l'eau et ses glandes uropygiennes sont plus grosses que chez les autres passereaux.
Reproduction
Les couples commencent à se former à partir de janvier. Les parades nuptiales sont observables à tout moment de l'année, mais sont plus nombreuses en mars et avril. Au début, la femelle fuit les avances du mâle, qui chante en sa présence, marchant ou nageant comme un canard autour d'elle. Lorsque la saison des amours s'approche, la femelle sollicite de la nourriture de son partenaire, en se repliant sur elle-même et agitant ses ailes. Le mâle s'exécute à contrecœur au début, et c'est lorsque les deux individus échangent pacifiquement la nourriture que le couple est formé.
Le nid du cincle est une construction bombée avec une entrée tournée vers le bas. Il se trouve généralement en surplomb de l'eau, dans une anfractuosité difficile d'accès. Sa construction s'effectue entre février et avril, avec de la mousse, des tiges et des feuilles. Les sites de nidification sont réutilisés chaque année.
La femelle pond entre 4 et 6 œufs, blancs et brillants. Le pic de pondaison se trouve en avril. Les œufs sont couvés par la femelle et éclosent au bout de 16 jours. Il y a généralement 2 portées, sauf en altitude en raison de la plus faible teneur en calcium des eaux.
Pendant les premiers jours suivant l'éclosion, la femelle s'occupe des oisillons en les tenant au chaud, tandis que le mâle s'occupe de chercher la nourriture pour toute la famille. Puis, lorsque les petits atteignent l'âge de 2 semaines environ, la femelle s'occupe elle aussi de subvenir aux besoins alimentaires des oisillons. Lorsque l'un d'eux est repu, il se retire au fond du nid, laissant la place à l'un de ses frères ou sœurs affamés.
Les cincles accordent une attention particulière à l'hygiène du nid. Ainsi, les parents enlèvent les sacs fécaux excrétés par les jeunes pendant les 10 premiers jours puis, lorsque ceux-ci défèquent en dehors du nid, ils emportent les déjections loin du nid pour ne pas attirer l'attention des prédateurs.
Les jeunes cincles quittent le nid vers l'âge de 20 à 25 jours. Ils restent généralement à l'abri jusqu'à ce qu'ils acquièrent leur plumage complet (3 à 5 jours). Lorsqu'ils sont âgés de 5 à 7 semaines, leurs parents les chassent du territoire. Ils doivent alors se trouver un autre territoire pour passer l'hiver.
Bibliographie
- Michel Bouillot, Le cincle plongeur, revue « Images de Saône-et-Loire » no 53 (printemps 1983), pages 2 et 3[6].
Notes et références
- Svensson, L., Grant, P.J., Zetterström, D., et al., Le guide ornitho : les 848 espèces d'Europe en 4000 dessins, Delachaux et Niestlé, 2005.
- Bossus, A. et Charron, F., Guide des chants d'oiseaux d'Europe occidentale, Delachaux et Niestlé, 2010.
- Marc Mennessier, « Plongée en eaux troubles », Les dossiers de Science & vie Junior n°21, juillet 1995, 114p "Capable de rester immergé pendant une dizaine de seconde [le cincle plongeur ou merle d'eau], il n'a pas son pareil pour arpenter le lit des torrents des régions tempérées, à la recherche des petits invertébrés dont il se nourrit. Ses ailes courtes et robustes, sa queue fait office de gouvernail."p. 53
- « Cincle plongeur, Cinclus cinclus - Oiseaux - NatureGate », sur www.luontoportti.com (consulté le )
- « Le Cincle plongeur », humanite-biodiversite.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Visionneuse - Archives de Saône-et-Loire », sur www.archives71.fr (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Cincle plongeur - Cinclus cinclus
Sonneur à ventre jaune - 131219_cincle_plongeur_juin2012.pdf1219_cincle_plongeur_juin2012.pdf
- chant du cinclus
- (en) Référence Congrès ornithologique international : (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Cinclus cinclus dans Passeriformes
- (fr+en) Référence Avibase : Cinclus cinclus (+ répartition)
- (fr) Référence Oiseaux.net : Cinclus cinclus (+ répartition)
- (fr) Référence CITES : taxon Cinclus cinclus (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Cinchona pubescens M. Vahl
- (en) Référence Animal Diversity Web : Cinclus cinclus
- (en) Référence NCBI : Cinclus cinclus (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Cinclus cinclus Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Cinclus cinclus
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