Cimetière de Lugny

Le cimetière de Lugny est l'un des deux cimetières[Note 1] situés sur le territoire de la commune de Lugny dans le département français de Saône-et-Loire et la région Bourgogne-Franche-Comté.

Historique

Le cimetière de Lugny, qui jouxtait autrefois l'église (actuelle place de l'Église), a été transféré à l'extérieur du bourg, au lieu-dit La Garenne, au milieu des années 1850.

C'est là la conséquence d'une décision prise en conseil municipal le 8 octobre 1854 : « Depuis longtemps, la translation du cimetière est devenue d'une absolue nécessité : placé au centre du bourg et au-dessus de l'abreuvoir du bétail, il n'est pas possible de le conserver plus longtemps dans ces conditions. De plus, son extrême exiguïté oblige à ouvrir prématurément les fosses. Enfin, les murs de l'enceinte faits avec de mauvais matériaux s'écroulent de toutes parts. Après plusieurs tentatives qui ont échoué, le maire a trouvé un terrain réunissant toutes les conditions désirables : placé sur un point élevé au Nord-Est à 500 mètres environ des dernières maisons du bourg, d'un accès facile. Il fallait seulement savoir s'il avait la profondeur convenable. Pour cela, des fouilles ont été faites avec le consentement des propriétaires. Elles ont produit un résultat satisfaisant. »[1]

S'y trouvent les sépultures de plusieurs personnalités attachées à l'histoire de Lugny, entre autres celles de :

  • Eugène Blanc (maire de Lugny de 1910 à 1944, président de la coopérative vinicole de Lugny de 1927 à 1959, conseiller général du canton de Lugny de 1910 à 1940, chevalier de la Légion d'honneur et commandeur du Mérite agricole) ;
  • Paul Margarit (maire de Lugny de 1965 à 1976, inspecteur général de l'Agriculture en 1940 puis directeur de l'enseignement et de la formation professionnelle agricoles à partir de 1952, officier de la Légion d’honneur) ;
  • l'artiste Jacques-Gabriel Jeandet (1873-1945), céramiste qui jouit d’une certaine renommée.

Croix du cimetière

Le cimetière dispose, appuyé contre le mur de clôture nord, d'une croix du cimetière, montée sur un haut piédestal.

Sépulture de l'abbé Jacques Brun

Un visage figé dans la mort : celui de l'abbé Brun, ancien curé de Lugny.

Se trouve dans ce cimetière, la sépulture de l'abbé Jacques Brun (1814-1880), curé-archiprêtre de Lugny de 1854 à sa mort, prêtre dont le tombeau, sorti de l'atelier de l'abbé Georges François Richter[Note 2], est caractérisé par le gisant en marbre de carrare qui le compose et qui représente ce prêtre figé dans son dernier sommeil, dûment revêtu de ses habits liturgiques[2].

En façade de ce tombeau aisément « repérable » pour avoir été érigé là où la principale allée du cimetière rencontre sa première allée transversale, diverses inscriptions ont été gravées. Sur le « couvercle » de pierre figure : « Ci-git Jacques Brun, né en 1814, curé de Lugny de 1854 à 1880 ». Quant aux montants, ils sont ornés d’un alpha et d’un oméga, lettres tirées de l’alphabet grec symbolisant le commencement et la fin de la vie. Enfin, sur le socle, est gravée la locution latine « Requiescat in pace » signifiant « Qu’il repose en paix ». C’est toutefois le principal élément de cette sépulture en forme de chasse de style roman, en l’occurrence son gisant en marbre de Carrare sculpté en haut-relief et parfaitement conservé, qui retient le plus l’attention du visiteur ; en effet, celui-ci a été l’objet d’un soin extrême. Long de 1,35 mètre, il représente l’abbé Brun étendu dans son dernier sommeil, les bras croisés sur la poitrine et la tête reposant sur un oreiller à pompons fléchissant sous le poids de la mort, chaussé de souliers à boucle et revêtu de ses vêtements liturgiques, l’aube – de même que l’étole – étant très délicatement sculptée, comme en témoignent l'agencement des draperies et l’extrême finesse des broderies. Le visage a, quant à lui, été sculpté avec le même souci du détail, à partir d’une photographie du défunt[3].

Bibliographie

  • Frédéric Lafarge, Paulette Berthaud : « Lugny, mémoire de pierres, mémoire d'hommes », Bibliothèque municipale de Lugny, Lugny, 2006 (ISBN 2-9514028-1-3). Écrit par Frédéric Lafarge et Paulette Berthaud, préfacé par Fernand Nicolas (président du Groupe 71, directeur de la revue « Images de Saône-et-Loire » et ancien président de l'Académie de Mâcon), cet ouvrage de cent quarante-huit pages, enrichi d'aquarelles et de vues aériennes, rassemble près de trois cents photographies légendées relatives au patrimoine architectural, historique et naturel de Lugny.
  • Frédéric Lafarge, « Le tombeau de l'abbé Jacques Brun, ancien curé-archiprêtre de Lugny », revue Images de Saône-et-Loire no 182, juin 2015, pages 20 et 21.

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Avec celui du hameau de Fissy, entré en service en 1874, cimetière aux abords desquels sera découvert, en 1882, un ancien cimetière mérovingien, qui fut exploré par l'archéologue et préhistorien Alexandre-Charles-Étienne Le Grand de Mercey (1828-1884), qui y découvrit de nombreuses sépultures (cercueil monolithe, sépultures sous dalles à parois maçonnés, corps ensevelis à même la terre). Source : communication d'Alexandre-Charles-Étienne Le Grand de Mercey publiée dans le bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus pour l'année 1882, page 13 et suivantes.
  2. L'abbé Georges François Richter (1808-1889), prêtre nommé en 1839 pour occuper les fonctions de curé de Saint-Laurent-lès-Mâcon, fut un sculpteur de grand talent.

Références

  1. Registre des délibérations du conseil municipal de Lugny, année 1854.
  2. Sculpture dont l'auteur est peut-être Pierre Jules Cordier : « On peut penser que le buste de l'abbé Brun a été réalisé par Pierre Jules Cordier qui réalisa de nombreux bustes à la ressemblance frappante. Ouvrier pendant 15 ans, professeur de dessin, il exposa entre 1882 et 1885 au Salon des artistes français à Paris. » (Source : Patrice Vachon, « L'abbé Richter », revue trimestrielle Pays de Bourgogne, page 319).
  3. Source : « Bénédiction d’un monument à la mémoire de M. l’abbé Brun, ancien curé de Lugny », article paru dans La Semaine religieuse du diocèse d’Autun, de Chalon et de Mâcon datée du 20 novembre 1880 (pages 923 à 925).
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