Christophe Lamarre

Christophe Lamarre est originaire de Creil. Sa mère, quand elle était directrice d’école à Creil, était surnommée par son père « Mère Thérésa » pour son implication sociale. De 1972 à 1977 il est à l'école Jean Biondi de Creil puis passe au collège Gabriel Havez jusqu'en 1980 pour terminer son enseignement général au lycée Gournay (devenu Marie-Curie) en 1983. Enfin il part dans le nord huit ans à l'université Lille 2 Droit et Santé où il soutient sa thèse en 1994.

Une biographie a été réalisé par Julien Wzorek dans son émission Rencontre en Nord sur France Bleu Nord par une longue interview de 57 minutes du Docteur Lamarre diffusée intégralement le 16 février 2014[1].

Christophe Lamarre a joué le rôle du médecin légiste dans Roubaix, une lumière,film français réalisé par Arnaud Desplechin, sorti en 2019.

Dès le lendemain de sa thèse, il s'installe en libéral en association avec un médecin qui décède deux ans après.

Son cabinet devient l'une des premières maisons médicales de France avec des médecins généralistes, un gynécologue, deux kinésithérapeutes, quatre orthophonistes. Victime de son succès, cette maison médicale ne désemplit pas et son activité explose. De la médecine générale de famille il passe à une médecine d'urgence et de dispensaire. Il se réinstalle ensuite dans le quartier de l'Hommelet avec environ 10 000 habitants ; le plus pauvre de Roubaix et celui avec la plus forte natalité.

Avec plus de cent consultations jours, l'année 2007 est celle du burn-out[2]. Une de ses filles, également médecin, vient l'épauler en son cabinet.

Fin septembre 2013, lorsque les forces de l'ordre ont évacué le campement de Roms dit du Galon d'eau à Roubaix, le Docteur Lamarre retrouve plusieurs de ses patients sur le trottoir. Il se réfère et applique alors à son serment d'Hippocrate : « J'ai prêté serment. Étant leur médecin, j'étais obligé de trouver une solution ». Il met alors à disposition ses anciens locaux, vite submergés par près de 200 personnes dans un espace restreint[3]^,[4]^,[5]^,[6]^,[7]^,[8]^,[9].

Le docteur Christophe Lamarre est suspendu par le Conseil de l'Ordre des médecins au motif de suractivité et des amplitudes horaires excessives après une plainte déposée en 2009 par la Caisse primaire d'assurance maladie. La suspension est de quatre mois dont deux avec sursis et donc effective deux mois à partir du premier mars 2014[10]^,[11]^,[12]^,[13].

Selon le secrétaire général pour le Conseil Départemental de l'Ordre des Médecins, ce n’est pas cette suractivité qui lui a coûté cette sanction mais « Le jugement a porté sur les prescriptions dangereuses du Dr Lamarre. Il prescrivait trop, et trop longtemps, de Subutex et autres dérivés à base de morphine. » alors même que la Caisse primaire d'assurance maladie a abandonné cette charge contre le D^r Lamarre[14].

Il lui est également reproché la médiatisation de son action. Le secrétaire général du conseil de l'Ordre du Nord a ainsi déclaré : « Nous ne sommes pas d'accord avec ces méthodes. On ne peut pas poser et se faire prendre en photo dans le journal. Il est interdit de se faire de la publicité ».

• « Qu’en France, mon pays, celui de l'accès aux soins pour tous où on ne laisse théoriquement personne sur la touche, on mette à la rue des familles entières avec des enfants en bas âge et des malades. Le fait que ce soit des Roms n'est pas une « circonstance atténuante », car si on ne s'en indigne pas aujourd'hui, demain ce sera les plus pauvres d'entre nous qu'on jettera à la rue ! »
• « Toujours pas projet de grande réforme du système de soins et de la sécurité sociale, mais ce n'est pas entièrement de la faute des politiques, car beaucoup trop de médecins ont peur du changement... »
• « Que ce qui m'a agacé en 2013 ne soit plus de mise... et qu’en attendant on facilite l'accès aux soins à tous, en particulier aux travailleurs pauvres et aux retraités pauvres, qui ne peuvent pas avancer les honoraires du médecin et renoncent trop souvent aux soins, c'est scandaleux ! Qu'on en profite aussi pour supprimer les franchises, ou mieux, les moduler selon les revenus, c'est cela un système solidaire de santé et pas celui du « chacun pour soi ». »[15]
• Vis-à-vis de la Sécurité Sociale : « La traque aux délits statistiques, sans s'intéresser aux médecins et à leurs problèmes sur le terrain (...) Ils m'ont placé sous contrôle d'activité, ils ont interrogé mes patients. Ils m'ont traité comme un voyou, m'ont soupçonné de fraude. Mais ils n'ont rien trouvé, alors ils m'ont accusé d'exercice dangereux de la médecine. »[16]
• Vis-à-vis du samu social : « [des] faveurs sexuelles [sont] demandées à des jeunes femmes sans papiers contre des hébergements raccordés au 115, par certains hommes travaillant dans le circuit, (sic) sensés les protéger ».
• Vis-à-vis de la pratique du vélo à Paris : « Avoir une activité physique prolongée induisant une hyperventilation dans Paris, c’est à dire en zone hyper polluée, est plus que très déconseillé. C’est un véritable empoisonnement qu’on peut s’éviter en allant faire du vélo ailleurs, et au mieux aller habiter ailleurs. »[17]

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