Chevalier du poignard

Les chevaliers du poignard est le surnom d'un groupe de royalistes de la Révolution française, qui tentèrent d'aider le roi Louis XVI lors d'une émeute le aux Tuileries.

Chevalier du poignard.
Estampe représentant le signe de ralliement des chevaliers du poignard, dans la journée le 28 février 1791 aux Tuileries.

Histoire

À la suite du départ des Mesdames Adélaïde et Victoire du château de Bellevue pour l'Italie, en février 1791, l’Assemblée nationale législative débat d'un projet de loi interdisant l'émigration. Mirabeau et la droite en rejettent l'idée.

Une foule nombreuse, favorable au projet, se rend alors à Vincennes, clamant qu'un complot prévoit de faire fuir Louis XVI depuis ce château. La Garde nationale, menée par le général La Fayette, intervient pour rétablir l'ordre.

Entre-temps, un groupe de nobles s'est réuni aux Tuileries pour protéger le roi de l'émeute qui semble se dessiner. Ces quelques centaines de partisans de la royauté se sont armés de pistolets et de poignards. Mais le roi leur ordonne de se retirer après avoir abandonné leurs armes.

Évacués sous les huées et les horions, ces hommes sont dénoncés dans les journaux comme les « chevaliers du poignard », membres d'une conspiration contre-révolutionnaire visant à enlever le roi. Si cette conspiration ne semble avoir existé que dans les esprits échauffés du mouvement populaire[1], l'humiliation de la noblesse ce jour-là augmente la discorde au sein de l'aristocratie, dont les éléments les plus intransigeants appellent à l'émigration militaire et à l'abandon du monarque.

Évalué entre huit cents et deux cent cinquante membres, le groupe semble avoir été composés essentiellement d'officiers ou d'anciens attachés à la Maison du Roi ou à celle des Princes. Le duc de Villequier, premier gentilhomme de la Chambre, semble en avoir été l'initiateur[2].

Parmi les membres de ce rassemblement se trouve notamment le chevalier de Belbeuf, ancien député de la noblesse aux États généraux de 1789 pour le bailliage de Rouen, et le chevalier de Rougeville, qui tente plus tard de faire évader la reine Marie-Antoinette (complot de l'œillet), et qui sera le modèle du Chevalier de Maison-rouge d'Alexandre Dumas[2]. On trouve également Pâris, futur membre de la garde constitutionnelle du Roi et assassin du député Le Peletier de Saint-Fargeau, et enfin François-Régis de La Bourdonnaye, futur ministre de l'intérieur de Charles X en 1829.

Notes et références

  1. « Des nobles fidèles à la monarchie s'étaient rendus le 28 février 1791, aux Tuileries, dans l'intention de protéger le roi au moment où une tentative émeutière était dirigée contre le château de Vincennes, symbole de l'Ancien Régime. Ils furent désarmés, mais à partir de cette date, la presse patriote retentit des projets supposés des « chevaliers du poignard » pour aider le roi à s'enfuir » (Ozouf 2005, note 3, p. 56).
  2. Lenôtre 2016

Bibliographie

  • « Chevaliers du poignard (conspiration des) », Dictionnaire de l'Histoire de France, , p. 232 (lire en ligne, consulté le )
  • G. Lenotre, Le Vrai Chevalier de Maison-Rouge : A. D. J. Gonzze de Rougeville - 1761-1814, Ligaran, (1re éd. 1894), 331 p. (ISBN 9782335167542, lire en ligne), « Le chevalier du poignard »
  • Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, vol. 16,
  • Mona Ozouf, Varennes : La mort de la royauté (21 juin 1791), éditions Gallimard,
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