Charles Gaspard Dodun

Charles Gaspard Dodun, marquis d'Herbault, est un homme d'État français né à Paris où il est baptisé (paroisse Saint-Nicolas-des-Champs) le et mort à Paris, le .

Biographie

Fils de Charles Gaspard Dodun, conseiller au parlement de Paris et d'Anne Marie Gayardon et issu d'une famille de financiers d'origine bourguignonne anoblie par exercice de la charge de secrétaire du Roi en 1675. La protection conjointe de Mme de Prie et du duc de Bourbon fit de Charles-Gaspard, un président au Parlement dès 1710.

En septembre 1715, dans le cadre du système de la polysynodie, le Régent nomme Dodun au Conseil de finances. C'est une nomination gratifiante, mais son département est moins étendu que celui de Fagon ou de Gilbert des Voisins. Dodun gère les cours supérieures, les fermes du greffe, le contrôle des actes et les étapes. Il est commis en septembre 1716 avec Fagon, Baudry et Gaumont, pour liquider des offices supprimés.

Après la polysynodie, Dodun devient en 1720 un des cinq directeurs des finances et le 1722, contrôleur général des finances. Sa nomination est accueillie favorablement et l’Académie Française tient à le complimenter. Saint-Simon décrit Dodun comme quelqu’un de capable et d’honnête. Dodun cherche à rétablir l'ordre dans les finances après le désastre du système de Law.

Titré marquis d’Herbault en Beauce par lettres patentes de mars 1723, grand trésorier des ordres du roi le , il est cependant accusé de malversations financières sur le trésor royal, et démissionnera de ses charges sous l’influence de Fleury le (trois jours après le renvoi du duc de Bourbon).

Détesté alors de toute la cour et du peuple, on lui doit cependant d’avoir établi « l’arrêt du  », stabilisant la valeur du louis et de l’écu et d’avoir initié, par ses rapports, le jeune roi Louis XV aux matières de finance et d’administration.

Après avoir épousé, en 1703, Marie-Anne Sachot et avoir perdu son fils en bas-âge en 1724, Dodun s’éteint à Paris le 25 juin 1736 dans son hôtel rue Saint Dominique quartier Saint Germain des Prés paroisse Saint Sulpice.

Détenteur du château d'Herbault (actuel département de Loir-et-Cher) et fondateur de la commune d'Herbault où il créa un grenier à sel qui donna un grand essor à la région grâce à la perception de la gabelle, Dodun réorganisa la reconstruction de la ville de Châteaudun à la suite du grand incendie qui ravagea la cité en 1723.

Iconographie

Le portrait de l'intendant des finances a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1723 contre 3000 livres[1]. Il est représenté, assis dans un large fauteuil, une plume à la main, en train d'écrire un courrier administratif. Il porte le grand cordon de l'ordre du Saint-Esprit ainsi que la croix brodée sur le cœur, illustrations de son titre de Grand trésorier de l'ordre.

Il existe une copie réduite de ce portrait, mais de moins bonne qualité[2].

Enfin, le portrait a été gravé, en médaillon, par Pierre Drevet en 1726, « demi-figure avec une main, tirée d’un tableau de plus grande composition, un peu ajustée cependant par M. Rigaud à l’ouverture ovale »[3].

Armes

Image Armoiries
Charles Gaspard Dodun († 1736), Marquis d'Herbault, Pair de France[4], Commandeur et Grand trésorier des Ordres du Roi, Contrôleur général des finances de France

D'azur à la fasce d'or chargée d'un lion issant de gueules, accompagnée de trois grenades tigées et feuillées d'or, ouvertes de gueules.

Notes

  1. J. Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, 1919, p. p. 196, 198, 199, 201. : Mireur, 1910, II, p. 538, 540, 546 ; Perreau, 2004, p. 191, repr. fig. 168
  2. Huile sur toile d’après Rigaud (en buste). 81,6 x 64,6 cm. Nantes, musée des Beaux-arts. Inv. 690. Ancienne Collection François Cacault-Clisson ; Achat du musée (1810). Voir Cat. Nantes, 2005, no 55, p. 67
  3. Dans la bordure de l’ovale de pierre : « CHARLES GASPARD DODUN, CHEV.ER MARQUIS D’HERBAULT, COMM.DEUR ET GRAND TRESORIER DES ORD.RES DU ROY, CONS.LER GNAL DES FIN.CES DE FRAN.CE ». Dans l’ovale, sur le bord extérieur, de part et d’autre d’une composition aux armes, respectivement à gauche et à droite : « H. Rigaud pinxit en 1724 - P. Drevet sculpsit en 1726 ». 46 x 38 cm. Voir : Mariette, 1740-1770, III, f° 48 r°, no 72, VII, f ° 21 ; Lelong, 1775, p. 179 ; Paignon-Dijonval, 1810, 7534 ; Nagler, 1843, XIII, p. 185 ; Le Blanc, 1856, II, P-I. Dr., no 25 ; Dussieux, 1854, p. 195 ; Barbier, 1866, t. I, vol. I, p. 429 ; Firmin-Didot, 1876, P. Dr., no 39 ; Firmin-Didot, 1875-1877, P. Dr., no 422 ; Portalis & Béraldi, 1880-1882, II, p. 21, no 54 ; Potier de Courcy, 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 427 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 31, 87, 126 ; Ibid. II, p. 259-260, cat. P.-I. Dr. no 126/V.
  4. Abbé Simon, Histoire de Vendôme et de ses environs, Volume 3, 1835, p635.

Bibliographie

  • Michel Antoine, Le Conseil du Roi sous le règne de Louis XV, Paris-Genève, Droz, Mémoires et documents publiés par la société de l'Ecole des Chartes, 19, , 666 p.
  • Michel Antoine, Le Gouvernement et l'administration sous Louis XV, Paris, 1978
  • Françoise Bayard, Joël Félix, Philippe Hamon, Dictionnaire des surintendants et contrôleurs généraux des finances, Paris, 2000.
  • Daniel Dessert, Argent, Pouvoir et Société au Grand Siècle, Paris, Fayard, 1984
  • Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7)
  • Roger Hénard, « Le château d’Herbault au XVIIIe siècle », Bulletin de la section culturelle du syndicat d’initiative de la vallée de la Cisse, 1972
  • Baron de Sénevas, Une famille française du XIVe au XXe siècle... I. Généalogie de la famille Dodun, Paris, 1938.

Liens externes

Sa carrière politique

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