Chapelle de l'Oratoire (Avignon)
La Chapelle de l'Oratoire d'Avignon est située dans la rue Joseph Vernet. Cet édifice du XVIIIe siècle fut commencé en 1713, repris en 1730 pour être finalement achevé en 1749. Il est classé monument historique depuis 1912[1].
Chapelle de l'Oratoire | |||||
Présentation | |||||
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Culte | Catholique romain | ||||
Type | Chapelle | ||||
Rattachement | Archidiocèse d'Avignon | ||||
Début de la construction | 1714-1719, 1730 | ||||
Fin des travaux | 1749 | ||||
Architecte | Ferdinand Delamonce Jean-Ange Brun Jean-Baptiste II Péru |
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Protection | Classé MH (1912) | ||||
Géographie | |||||
Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d'Azur | ||||
Département | Vaucluse | ||||
Ville | Avignon | ||||
Coordonnées | 43° 56′ 56″ nord, 4° 48′ 12″ est | ||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : Vaucluse
Géolocalisation sur la carte : Avignon
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Historique
Installation des Oratoriens à Avignon
Les Oratoriens se sont établis à Avignon en 1646. Ils ont été autorisés à s'installer en 1648. Ils ont acquis une maison dans la paroisse de Saint-Agricol. Ils sont légataires d'une autre maison en 1666. Ils ouvrent alors un séminaire principal sous le titre de saint Grégoire le Grand en 1669 avec l'appui de l'archevêque d'Avignon, Domenico de' Marini, qui a fonctionné jusqu'en 1702 après l'ouverture du collège Saint-Charles-de-la-Croix. Il y ont établi une première église bénie le . L'église a subsisté jusqu'en 1753.
La communauté a été supprimée à la Révolution.
Valse des architectes
Le supérieur de l'ordre de l'Oratoire à Avignon en 1713 est le Père Jean-Melchior de Mayne. Le maître d'œuvre de cette chapelle fut Jean Léonard (1690-1749), oratorien et chanoine de l'église Saint-Pierre d'Avignon. Marseillais d'origine, il s'inspira de la chapelle de l'Hôpital de la Vieille Charité qui avait été construite, en 1672, par Pierre Puget dans sa ville natale[2].
Ce poète de cour, prédicateur et homme du monde a usé plusieurs architectes pour parvenir à faire parachever sa chapelle. Les premiers travaux qui avaient commencé sur des plans anonymes en 1713 furent arrêtés en 1719. En 1729, un millier de livres est dépensé « pour la continuation des fondations de la nouvelle église et pour mettre à rais-de-chaussée les fondemens déjà faits en 1719. » L'architecte n'est pas connu.
Le , le Père de Mayne a passé un prix fait avec Jean-Ange Brun (1702-1793), un architecte comtadin, originaire de L'Isle-sur-la-Sorgue, qui s'est engagé à élever l'église « selon le plan signé par les parties, les élévations et les profils faits par M. de la Monsse... à prendre depuis les fondemens du rez-de-chaussée d'icelle jusqu'à la hoteur de trois toises d'élévation. ». M. de la Monsse cité comme ayant fourni les plans est Ferdinand Delamonce (1678-1753). Delamonce, né à Munich où son père était architecte de la Cour de Bavière, a tout d'abord travaillé à Lyon, puis à Paris. Après quoi il fit un séjour de plusieurs années en Italie, au retour duquel il passa par Avignon en 1729. C'est à cette occasion que les Oratoriens eurent recours à lui pour établir de nouveaux plans en vue de reprendre les travaux. Ceci fait, il partit pour Grenoble, puis revint à Lyon pour y achever sa carrière[2].
Jean-Ange Brun a exécuté les travaux de ce premier contrat avant , date de leur paiement. a chapelle est alors élevé jusqu'à 6 m au-dessus du sol. Un nouveau prix fait est signé en 1733 à Jean-Ange Brun. Celui-ci a résisté jusqu'en 1738 et s'est brouillé avec l'oratorien qui ne le payait point. Jean-Baptiste II Péru prit sa succession. Il posa la clef de voûte le puis il partit en septembre 1747. Le Révérend Père Léonard l'accusa de l'avoir quitté « pour des raisons impertinentes de vils intérêts ». Tout le monde compris que l'architecte avignonnais n'avait fait que réclamer son dû et ne l'avait pas obtenu. Le mauvais payeur fut contraint de finir seul sa chapelle qui fut enfin achevée en 1749 et il mourut. Elle avait coûté 95 000 livres à son ordre. Elle fut consacrée le [3].
Façade
Elle est composée d'un grand portique avec deux paires de pilastres corinthiens jumelés, qui portent une archivolte concave en plein cintre. Deux portes latérales, surmontées d'un entablement et d'un tableau richement mouluré, s'ouvrent de part et d'autre[4].
Intérieur
Le plan de l'église de l'Oratoire est sans équivalent à Avignon. L'édifice est formé de deux ellipses concentriques, emboitées dans une enveloppe extérieure rectangulaire. À l'ouest se greffe sur l'ensemble un chœur circulaire. Le grand axe de l'ellipse marque le vestibule d'entrée et le chœur, pendant que s'ouvrent sur le petit axe deux grandes chapelles. Dans les diagonales, quatre chapelles plus petites et plus basses sont surmontées de tribunes portées par des voûtes plates. L'ordonnance repose sur de grands pilastres corinthiens qui portent un entablement saillant régnant sous la voûte, pendant que les arcs du chœur et des chapelles sont portés par colonnes ioniques dégagées. La coupole appuyée sur de puissantes lunettes présente quatre fenêtres et quatre œils-de-bœuf alternés, pendant qu'une voûte en cul de four remarquablement appareillée couvre le chœur [5].
Club patriotique et dépôt de poudre
Les Oratoriens ayant été de fervents défenseurs de la Révolution, la chapelle fut d'abord, sur l'initiative du RP. Mauvans, transformée en « Club patriotique ». Ce dernier ayant été tué lors du massacre de la Glacière, la nouvelle municipalité d'Avignon récupéra les lieux pour y entreposer sa poudre, son salpêtre et ses munitions. Elle resta ensuite sous le contrôle du Ministère de la Guerre. Ce qui lui permit d'être sauvée de la destruction, des édiles avignonnais ayant songé un instant installer à sa place un théâtre. Elle ne fut rendue au culte qu'en 1825. Elle a été classée monument historique le [6].
La chapelle sert d'aumônerie du lycée Frédéric-Mistral.
Notes et références
- « Chapelle de l'Oratoire », notice no PA00081816, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Joseph Girard, op. cit., p. 221.
- Joseph Girard, op. cit., p. 222.
- Joseph Girard, op. cit., p. 220.
- Alain Breton, "Avignon Ville d'Art", les Amis du Palais du Roure 1991
- Joseph Girard, op. cit., p. 223.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Par ordre chronologique de parution :
- Paul Achard, Dictionnaire historique des rues et places de la ville d'Avignon, Éd. Seguin aîné, Avignon, 1857, p. 109 (lire en ligne).
- Hyacinthe Chobaut, L'église de l'Oratoire d'Avignon, Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 1933, p. 49-62.
- Marc Venard, « Les missions des oratoriens d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles », dans Revue d'histoire de l'Église de France, 1962, tome 145, p. 16-38 (lire en ligne)
- Jean Vallery-Radot, « L'église de l'Oratoire », dans Congrès archéologique de France. 121 session. Avignon et le Comtat Venaissin. 1963, Société française d'archéologie, Paris, 1963, p. 119-124.
- Alain Breton, Les trois Pierre Thibault, Annuaire de la Société des Amis du Palais des Papes, 1988.
- Alain Breton, Avignon ville d'Art, Les Amis du Palais du Roure, Avignon 1991.
- Joseph Girard, Évocation du Vieil Avignon, Les Éditions de Minuit, Paris, 2000, (ISBN 270731353X)
- Sous la direction de Dominique Vingtain et Roland Aujard-Catot, Avignon. Le guide musées, monuments, promenades, éditions du patrimoine, Paris, 2000, (ISBN 978-2-85822-555-2), p. 81
Articles connexes
Lien externe
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