Chaoui (musique)

Le chaoui est un genre de musique berbère issu des Aurès [2]en Algérie. Mélange de musique sahraoui et de rythmes marqués et dansants[3], il fait partie du terroir de la musique (Aurès). Les premières gravures sur bande magnétique remontent aux années 1930 avec Aissa Jermouni[4] où la musique chaouie a été éditée au niveau international.

Pour les articles homonymes, voir Chaoui (homonymie).

Chaouie
Origines stylistiques berbère
Origines culturelles Aurès
Algérie Dans les années 1930
Instruments typiques Zorna, Gasba, Bendir
Popularité En Algérie, Tunisie et en France
Scènes régionales Algérie
France

Sous-genres

Chaoui Moderne
Folk-Rock-Chaoui
Rock Chaoui[1]

Genres associés

Kabyle, Staifi

Au fil des années, le chaoui a donné naissance à des sous-genres variés. Le genre s'est popularisé dans les années 1930 et 1940, et il génère toujours dans les années 2000 un fort engouement de la part de ses fans à travers le pays et surtout dans les Aures.

Caractéristiques

Instruments et sons

Dans sa configuration instrumentale la plus fréquente, un groupe de musique chaouie comprend une zorna, une gasba, un bendir et un ou plusieurs chanteurs (qui peu(ven)t jouer ou non d'un instrument comme le bendir). On peut trouver aussi la derbouka et le qarqabou et autres instruments de percussion comme dans le groupe de Tafert. Le chaoui moderne peut aussi utiliser des instruments non traditionnels à la musique chaouie comme la guitare rythmique.

Gasba

Gasba

Le Gasba est l’instrument de prédilection des bergers des Aures, tel que Aissa Jermouni[5].

Bendir

Le rythme particulier du bendir chez les Chaouis se retrouve dans quasiment toutes les chansons des Aurès

La voix

Hommage à Markunda Aures.

Les techniques vocales dans la musique chaouie varient grandement d'un groupe à l'autre. La voix doit être très forte comme celle d’Aissa Jermouni qu'on appelle Amediaz d'après le chercheur marocain en musicologie, Abdelaziz Benabdeljalil, Imediazen en Tamazhigh signifie Troubadour. Ou bien la voix de Markunda Awras ou de Dihya, etc., dans le répertoire exclusivement en langue chaoui, douce et traditionnelle de la région, on ne peut pas la confondre avec un autre style de musique. L'habileté vocale des chanteurs peut s'observer aussi bien dans les voix théâtrales couvrant plusieurs octaves d’Houria Aïchi. Elle est dotée d'une très belle voix, puissante, à la fois pure et gutturale, elle est l’une des grandes voix féminines du monde entier[6].

Rahaba

Rahaba ou Irahaben, ou encore Sebaha, il existe une multitude de groupes comme Refâa, Yabous, Taxlent, Yakub, ithran khenchela. Chaque groupe a sa particularité et s’ils ont en commun le chant chaoui, il y a cependant diversités de danses et thèmes sur le chant. En général la troupe est composée de chanteurs, de joueurs de flûte et bendir[7].

Accords

L'une des caractéristiques de la musique chaouie est qu'elle ne dépasse pas les trois notes. Comme dans toute la musique berbère, la musique chaoui est une musique très tonique, ne contenant pas le mode majeur ou le mode mineur comme dans la musique occidentale ou le maqâm dans la musique arabe.

Thèmes

À l'origine les musiciens chaoui étaient des bergers qui vivent dans les montagnes des Aures, et chantaient de la poésie[8]. Comme tous les grands de la chanson chaouie notamment avec Aissa Jermouni, les paroles des chansons étaient inspirées d’un moment de leurs vies ou de leur milieux environnants. Mais en général, les thèmes choisis font référence à des faits historiques comme la guerre de libération nationale et de ses héros tels que Mostefa Ben Boulaïd, Amirouche[7]. Mais aussi des thèmes joyeux comme des fêtes locales ou religieuses ou des mariages chaoui.

Le Chant Chaoui

Il y a des petites chansonnettes qu’on appelle en berbère des Izlen qui se composent de 4 à 5 vers, répétitifs que l’on retrouve dans les Aures en Kabylie, au Hoggar.

La région des Aures recèle de véritables trésors musicaux : du côté du Tébessa on trouve le Rekrouki ou Rakrouk qui veut dire écho. C’est un genre propre à la région de Tébessa. Les Ait selam se singularisent par un genre féminin : L'Azzekar, chez les Ait Miloulpar Ajelass proches de celui de la tribu Ahidous du Maroc. Il y a aussi Tinzarine lie au Rite de la pluie Anzar (Anzar c'est le dieu de la pluie diaprée Gabriel Camps). C'est une légende célèbre lors des périodes de sècheresse. On évoque par des chants le dieu de la pluie, c'est un rite païen. Il y a un autre genre de chant qui s’appelle la berceuse, Tigougaine ou Taourial (Aourial veut dire berceau). Mais la plus célébrée, c’est Ayache.

Sous-genres

Chanteurs de musique chaoui, Massinissa et ishem du groupe Tafert.

Le chaoui moderne, est très lié au chaoui (ils sont d'ailleurs souvent confondus), puisque dans le chaoui moderne les artistes chantent parfois des anciennes chansons chaoui, dans ce sous-style là en mélangeant la musique chaoui traditionnelle à d'autres styles musicaux. Le groupe Tafert mélange les styles rock, jazz et celtique ou encore Gnawa, mais toujours avec le style chaoui et en langue chaoui[9].

La musique du groupe de Rafika Hakkar qui est Madioko, est une rencontre envoûtante et entraînante de la culture des Aures (musique chaoui) avec du bendir[10] et de l'électro-funk, et il est considéré comme du Funk-Chawi[11].

On retrouve d’autres styles comme le Rock chaoui notamment de Djo, chanteur du groupe Les Berbères de Oum el Bouaghi qui ont fait mêlé un cri de la montagne avec le rythme du rock[12], ou même le Groupe Maskula de Khenchela qui s’inspire de ce dernier[13]. Mais il y a aussi des groupes à tendance métal comme le groupe de la région de Tkout Numidas qui ont su fusionner la musique chaoui avec du métal et du Reggae[14]. Le Groupe Iwal de Tkout, fondé par Nasrine et Fayssal, a révolutionné la chanson chaoui moderne afin de casser les tabous par leur style incorporant le théâtre et le chant[15]. Ce groupe s’est produit à l'Opéra d’Alger[16].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Sources

Notes et références

  1. Myspace Officiel du groupe Chaoui Maskula
  2. (fr) Le français en Algérie: lexique et dynamique des langues de Ambroise Queffélec, Agence universitaire de la francophonie - 2002, p. 235, (ISBN 2-8011-1294-1), (ISSN 1374-089X)
  3. (fr) Petit futé Jean-Paul Labourdette, Marie-Hélène Martin (2009) p. 129 (ISBN 978-2-7469-2196-2)
  4. (fr) L'histoire, les Aurès et les hommes, Mohamed Nadhir Sebâa, 2006, Mohamed Nadir Sebaa
  5. (fr) Aïssa El-Djarmouni, berger et musicien légendaire du pays chaoui... Sur www.guerbes-algerie.com
  6. (fr) Portrait de: Houria Aïchi Mondomix magazine en ligne
  7. (fr) Irahaben ou la tradition perpétuée Salim Souhali, le mat no 2451 du 20 mars 2000
  8. (fr) Petit futé Jean-Paul Labourdette, Dominique Auzias p. 124 (ISBN 978-2-7469-2575-5)
  9. (en) Myspace du Groupe Tafert
  10. (fr) Site Du Groupe Madioko
  11. (fr) Music: Rafika, Prima Donna Du Funk-Chawi
  12. (fr) Aimez vous la musique chaouie? El Watan du 03.09.2002
  13. (fr) Myspace Du Groupe Maskula
  14. (fr) Myspace du Groupe Numidas
  15. Djamel Alilat, « Musique. Groupe Iwal : L’art-évolution tranquille », El Watan, (lire en ligne, consulté le ).
  16. Sihem Oubraham, « Iwal chante les Aurès et l’espoir à l’Opéra D’Alger », El Moudjahid, (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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