Château de Veauce

Le château de Veauce est un château fort situé sur la commune de Veauce (France).

Localisation

Le château est situé sur la commune de Veauce, dans le département de l'Allier (dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, anciennement Auvergne).

Description

Le château date des XIe et XIIIe siècles, il a été largement remanié au milieu du XIXe siècle.

L'enceinte, la terrasse, les façades et les toitures de l'ensemble, à l'exception de celles de la porterie, ont fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques en date du  ; la porterie, datant du XIXe siècle, a été inscrite en 1986 ; les dépendances, à savoir le manoir des Noix, le pigeonnier, le haras, le chai, la laiterie, la maison du maître de meute et le chenil, ont été inscrites en 2011[1].

Histoire

À l'origine, un premier château fort fut probablement construit vers l'an 808, au moment où Charlemagne marqua les frontières du royaume d'Aquitaine. À cette époque, le sire de Veauce possédait un droit de justice sur un territoire assez vaste (Ébreuil et le hameau du Mercurol, Vicq, Lalizolle)[2]. Il fut reconstruit au XIe siècle et encore remanié au XIIIe.

En 1400, la seigneurie de Veauce fut érigée en baronnie par Louis II de Bourbon en faveur de Robert Dauphin, chevalier, seigneur de Royne et de Veauce. À la suite de la mort du connétable Charles III de Bourbon en 1527, le château de Veauce releva directement de la Couronne. Plusieurs familles illustres s'y sont succédé de 1700 à 1970 : Chauvigny de Blot, Le Loup, Du Buysson, les Cadier de Veauce (une des plus anciennes familles du Bourbonnais)[2].

Au milieu du XIXe siècle, alors que le château était en très mauvais état, le baron de Veauce, Charles de Cadier de Veauce (1820-1884), député de l'Allier de 1852 à 1870, ami du duc de Morny, fait réaliser d'importants travaux de rénovation entre 1841 et 1846, lui donnant l'aspect que l'on connaît aujourd'hui. En 1973, le baron Eugène de Cadier de Veauce vend le château à Ephraïm Tagori de la Tour, un ingénieur en armement et officier de l'armée britannique, né à Jérusalem, vétéran de la bataille de Stalingrad et de la guerre des Six Jours[3].

À la mort d'Ephraim Tagori en 1998, le château se dégrade rapidement et est finalement acheté en 2002 par une citoyenne britannique, Elisabeth Mincer[2]. En 2015 naît le fonds de dotation Calligramme - Elisabeth Mincer, qui est le nouveau propriétaire du château ; sans but lucratif, il a pour objectifs de sauvegarder le château et d'en faire un centre de tourisme culturel et de la nature « accessible à tous ».

Légende du fantôme de Lucie

D'après la légende Lucie, une belle et jeune domestique d'à peine 18 ans (issue d'une famille noble désargentée) fut courtisée par le baron de l’époque, Guy de Daillon (vers 1560), qui était déjà marié à Jacqueline de La Fayette. Alors que ce dernier était parti guerroyer, la baronne, jalouse, en profita pour jeter Lucie dans la prison de la tour de l’Horloge, située au saillant sud-est de la forteresse. La jeune fille y mourut de faim, de froid et de peur, malgré les observations des villageois impuissants. Depuis, elle reviendrait certaines nuits errer sur le chemin de ronde [4].

L'engouement pour les phénomènes de châteaux hantés durant les années 1980 amena de nombreux curieux, ce dont Tagori tira profit en faisant sortir de l'ombre le fantôme de Lucie qu'il prétend voir tous les soirs, sur les 12 coups de minuit, se promener sur les courtines…[5],[2].

Durant la nuit du , une équipe de France Inter dirigée par le journaliste Jean-Yves Casgha, spécialiste des reportages sur le paranormal, y consacra entièrement son émission « Boulevard de l'étrange ». Accompagnée du médium Raymond Réant et de sa petite-fille Aurore (alors âgée d'une dizaine d'années)[6], l'équipe aurait été témoin de l’apparition du fantôme de Lucie (ou de la dame blanche) dans les hauteurs du château et aurait même conservé des traces tangibles de sa rencontre avec Lucie : une photographie et des enregistrements sonores (qui n'ont pu trouver à ce jour d'explication scientifique)[7].

Architecture

Ce château fort des XIe et XIIIe siècles, centré sur une cour intérieure, a été plusieurs fois modifié. Il comporte un chemin de ronde couvert reliant les tours. Les trois tours datent des XIIIe et XIVe siècles. Au XVe siècle un logis en bordure de ravin est construit à l'emplacement d'une partie des fortifications. Ses fenêtres sont à croisées de pierre et il comporte une tourelle d'escalier. Le tournebride nommé aussi le manoir des noix date de la même époque et constitue un château miniature. Au XVIIe ou XVIIIe siècle, une terrasse hors des fortifications vient prolonger le château, et au XIXe siècle un corps de logis avec porterie remplace un autre bâtiment[1],[8].

Notes et références

  1. Notice no PA00093330, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Le château de Veauce sur passionchateaux.com
  3. Maurice Sarazin, Les Bourbonnais célèbres et remarquables des origines à la fin du XXe siècle, tome III : Arrondissement de Montluçon, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2014, p. 304.
  4. Lucie, le fantôme du Château de Veauce en Allier
  5. Château de Veauce sur http://bindset.com
  6. Stéphanie Brasey, Édouard Brasey, Histoires vraies de maisons hantées: Les enquêteurs de l'étrange, Place des éditeurs, , p. 87.
  7. « Le fantôme du château de Veauce », sur franceinter.fr, .
  8. Antoine Cariol aîné, chargé de l'application du décret du 12 pluviôse an II (31 janvier 1794) relatif à la destruction des signes de féodalité, s'est intéressé à ce château.

Voir aussi

Bibliographie

  • René Germain (dir.), Dominique Laurent, Maurice Piboule, Annie Regond et Michel Thévenet, Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, Éd. de Borée, , 684 p. (ISBN 2-84494-199-0), p. 321-322.

Articles connexes

Liens externes

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