Château de Guémené-sur-Scorff

Le château de Guémené-sur-Scorff[1] est un ancien château fort de Guémené-sur-Scorff, dans le Morbihan.

Localisation

Le château constitue le cœur du bourg de Guémené-sur-Scorff, délimité par les rues des Frères-Trebuil, Condé, Saint-Roch et Joseph-Le-Calvé.

Histoire

Un premier édifice est bâti au XIe siècle[1] pour la famille Guegant[2],[3] (dont le nom est à l'origine du toponyme[3]). Ce premier château est remplacé au siècle suivant par une forteresse appartenant à la maison de Rohan[2]. Lors de la guerre de succession de Bretagne, le château est pris par les troupes blésistes en [2], puis reprises par les troupes anglaises en décembre[2]. Ces derniers quittent le château et le donnent à Jeanne de Rostrenen en 1369[2]. Cette dernière le cède au duc Jean IV deux ans plus tard, qui le rend à Jeanne de Beaumer, sa propriétaire légitime[2]. Jean Ier de Rohan le rachète en 1377[2]. En 1380 sont construites les études (« bains de la reine ») pour Jeanne de Navarre[4].

Son petit-fils, Louis II le rase et fait édifier un nouvel édifice entre 1474 et 1486[2],[3]. Ce dernier est démilitarisé 1522 par Louis IV pour l'aménager en palais[2]. La terre de Guémené est érigée en principauté en par Charles IX au profit de Louis VI[2].

Pendant les guerres de la Ligue, le château est pris par les troupes du duc de Mercœur en 1589[2], et repris le par les troupes royales[2]. Après deux tentatives en et , il est de nouveau occupé par les troupes espagnoles, alliées des ligueurs[2].

À la fin des années 1620, Louis XIII décide le démantèlement du château[2]. Une restauration partielle des éléments non ruinés est organisée à la fin du XVIIIe siècle[1],[2].

Hôtel de ville de Guémené-sur-Scorff.

Confisqué lors de la Révolution, le château sert de prison militaire[2], puis, au début du XIXe siècle, d'hôpital pour les invalides et de caserne[2]. Il passe ensuite au banquier Declerq, en 1814, et à la famille Juttard-Lannivon, en 1843[2]. L'hôtel de ville prend place dans la cour du château en 1860[5]. Laissé en grande partie ruiné, le château est démoli en 1926[2]. Les étuves sont vendues en 1929 à un antiquaire de Vitré, qui les démontent et les emportent dans sa ville[4]. La mairie en demande la restitution en 1999, effective en 2003[4]. Elles sont entièrement remontées en 2008 dans un ancien garage automobile qui devient un espace muséal[4].

Du château médiéval, ne subsiste que quelques pans des remparts septentrionaux, la porte occidentale et les étuves (« bains de la reine Anne »)[1].

La porte du XVe siècle, dit « porte des Rohan », est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [1]. Les anciennes étuves, dites « les Bains de la Reine » sont inscrites par arrêté du [1].

Architecture

Le château du XVe siècle est composé de plusieurs remparts[1] (épais de 2,5 à m, hauts de 15 m, longs de 300 m[2]) interrompus par huit tours[1] (dont un donjon[2]).

La « porte des Rohan » est la porte d'accès occidentale au château[1]. Celle-ci se présente comme une ouverture en arc surmonté d'une accolade et de mâchicoulis[1].

Les « bains de la reine » fonctionnent comme d'anciens thermes romains[4]. Desservies par un hypocauste, elles se composent de deux pièces : l'étuve et sa salle de chauffe (disparue)[4]. La salle d'étuve est une pièce d'environ 2,25 × 1,8 × 2,5 m de style gothique[4]. Des sculptures y représentent Jean Ier de Rohan, Jeanne de Navarre, un lion et un diablotin[4].

Voir aussi

Références

  1. « Château », notice no PA00091239, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Guémené-sur-Scorff », sur Infobretagne (consulté le )
  3. « Château de Guémené à Guémené-sur-Scorff », sur Infobretagne (consulté le )
  4. « Les Bains de la Reine », sur Mairie de Guémené-sur-Scorff (consulté le )
  5. « L'histoire de Guémené », sur Mairie de Guémené-sur-Scorff (consulté le )
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