Château de Crête

Le château de Crête, appelé localement tour de Crête, est un ancien château fort, dont il ne reste que des ruines, qui se dresse sur la commune de Versonnex, dans le département de Haute-Savoie et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Ne doit pas être confondu avec Château de la Crête ou Château des Crêtes.

Château de Crête

Une des tours du château de Crête.
Nom local Tour de Crête
Période ou style Médiéval
Début construction 1319
Propriétaire initial Seigneurs d'Hauteville
Destination initiale Château fort
Propriétaire actuel Commune de Versonnex
Destination actuelle Ruines
Coordonnées 45° 55′ 57″ nord, 5° 54′ 50″ est
Pays France
Anciennes provinces du Duché de Savoie Genevois
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Commune Versonnex
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie

Situation

Le château est situé au nord-ouest du chef-lieu de Versonnex, en Albanais[1],[2]. Il était installé sur un plateau qui, pour reprendre la citation de L.-E. Gruffat (1949) « permet la surveillance du débouché du Val de Fier, de la grande voie tendant de l'Albanais à la vallée du Rhône, par le Val [...]. Elle domine aussi les voies d'accès montantes au couchant, de Saint-André vers Crempigny, au levant de Sion vers Versonnex... »[3]. Ce plateau dans la partie sud-ouest a été creusé par trois petits ruisseaux qui délimitent « deux crêts s'avançant en promontoires »[2].

Le toponyme provient ainsi du relief local[3]. Une tradition légendaire donnait pour origine un lien avec l'île de Crète à cause d'un ancien croisé[3].

Les ruines du château sont accessibles par des chemins pentus, dissimulées dans la forêt[3], sur une colline.

Le territoire de la seigneurie s'étend sur les paroisses de Versonnexe, Bonneguête et Sion[3].

Histoire

Le château de Crête est attesté en 1319[réf. nécessaire].

Le comte de Genève le fit démolir, au cours du conflit l'opposant à la famille seigneuriale d'Hauteville (ou Auteville)[4]. Le , Rodolphe d'Hauteville, chevalier, coseigneur dudit lieu, reconnaît sa soumission au comte de Genève au cours d'un acte d'hommage[4]. Le comte céda au seigneur « vingt livrées de terre annuelles de revenu sur tout ce qu'il possède aux paroisses et villes de Lionneguette, Syons et Versonnes, avec pouvoir de faire bâtir une maison-forte ou château près de Versonnes, au lieu appelé Crestaz (Creste) » sur l'emplacement de l'ancien château. Le comte autorise d'ailleurs la reconstruction d'un château à cet emplacement[4].

Les seigneurs d'Hauteville vinrent alors habiter le château de Crête après avoir abandonné leur château d'Hauteville aux comtes de Genève[5]. Ils le possèdent jusqu'au début du XVIe siècle[3]. En 1434, Catherine d’Hauteville, dame d'Hauteville, de Creste, et de la maison de Saint-Apre, épouse le chevalier Guillaume de Thoire[6].

Le château a appartenu ensuite successivement aux seigneurs de Seyssel-La Chambre, de Sion, de Monfort, de Chabod et Duverger[3],[7].

Le château de Crête en 1910

En 1646, le château de Crête appartenait à Pierre-Amé de Monfort, seigneur de Versonnex et baron de Crête.

Dans son testament l’un des derniers barons de Crête indique le nombre d’évêques qui devront assister à son enterrement et précise : « Et quand ils seront bien repus chacun recevra cinq as de Paris ».

En 1681, un minutaire indique que les barons de Crête avaient droit aux langues de tout le bétail du mandement de Clermont[8].

Une chapelle du XIVe siècle, attenante à l'église de Versonnex, était la chapelle des seigneurs de Crête. Placée à l'origine sous le vocable de Saint Antoine, elle est connue actuellement sous le nom de "chapelle de Rolland".

Tombé en ruines le château de Crête a été acquis par la commune de Versonnex en décembre 2016[9].

Description

détail de l'enceinte du château

Le château formait un rectangle flanqué d’une tour à chaque angle[3]. Ses dimensions étaient, probablement, de 56 mètres sur 28 mètres[3]. Les murailles avaient deux mètres d’épaisseur. Les tours, d’un diamètre intérieur de 3,30 mètres avaient 2,50 mètres d’épaisseur. La tour, située à l'ouest, pourrait avoir servi de donjon, elle possède en effet une ouverture au niveau du premier étage[3].

Seules les deux tours du nord subsistent en partie dans la forêt[3]. Elles atteignent une hauteur de six à sept mètres.

Voir aussi

Le château de Crête vers 1980.

Bibliographie

  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 367-376, « Le canton de Rumilly », p.459, « Versonnex ».
  • René Bouvet (1921-2004), Canton de Rumilly, pré-inventaire historique, richesse des souvenirs, cartes postales et photographies anciennes, Imprimerie Ducret, (ISBN 2-909976-09-2), 421 pages, pages 411 à 413.

Articles connexes

Aquarelle de la Tour de Crête en 1960


Notes et références

  1. François Mugnier, « Généalogies de la famille de Montfort en Genevois et en Franche-Comté et de la famille de Conzié », Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, no série 2 tome VII, , p. 444-446, « Le château de Crète, à Versonnex » (lire en ligne).
  2. Histoire des communes savoyardes 1981, p. 459, « Présentation »
  3. Histoire des communes savoyardes 1981, p. 459-460, « Château de Crête »
  4. Louis Gruffat, « La vieille route directe de Chambéry à Genève, dans la partie entre la coupure du Chéran et le Val des Usses », Revue savoisienne, no 1, , p. 60 (lire en ligne).
  5. Léon Ménabréa, Des origines féodales dans les Alpes occidentales, Imprimerie royale, , 596 p. (lire en ligne), p. 328.
  6. James Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises depuis les premiers temps jusqu'à nos jours, Genève, 1908, p. 596.
  7. René Bouvet, Canton de Rumilly, Ducret S.A. Rumilly, (ISBN 2-909976-09-2), p.xx[réf. incomplète].
  8. Minutaire de Gabriel Sertour, novembre 1681 : Le seigneur de Montfort, baron de Crête, porte plainte contre les bouchers qui cessaient de lui apporter les langues[réf. incomplète]
  9. Bulletin municipal de Versonnex, janvier 2017, p. xx[réf. incomplète].
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