Château de Beaumont-sur-Oise

Le château de Beaumont-sur-Oise est un château médiéval, classé monument historique en 1999[1].

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Historique

Cet ancien château était un des plus importants de la vallée de l'Oise.

Il est mentionné pour la première fois en 953 par Yves « l'ancien » au Pecq.

Il possédait un donjon roman rectangulaire à contreforts plats de vingt-cinq mètres de haut et cinq de large. Il fut probablement érigé par le comte Mathieu (1080-1155) en remplacement d'une précédente structure en bois de type castrum bâtie dès le IIIe siècle sur cet éperon rocheux.

La ville s'organisa et se structura autour du château, avec la construction dès le Xe siècle de la collégiale castrale et d'une église paroissiale.

Il y avait une chapelle absidiale et une église du XIIe siècle sous le prieuré Saint-Léonor, détruite sous la Révolution, et une collégiale carolingienne qui subsiste.

En 1226, Louis IX (Saint Louis) devint comte de Beaumont et résida au château.

La forteresse fut de nombreuses fois détruite puis reconstruite entre le Xe siècle et le XVIIe siècle.

Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais occupèrent la ville et le château durant quinze ans de 1420 à 1435. En 1432, le château fut démoli sur l'ordre du duc de Bedford. En 1434, La Hire le reconstruit mais il sera très vite redémoli par John Talbot.

En mai-juin 1590, pendant le siège de Paris lors des guerres de religion, le château et le village furent assiégés par les huguenots. Après un mois de résistance environ, Jean de Poutrincourt, défenseur du château, fut contraint de se rendre[2]. Durant ce siège, l'artillerie causa des dégâts importants aux tours de la forteresse assiégée par Henri IV.

En 1814, le château cessa d'être une place militaire.

Architecture

Son site en fait un lieu de défense stratégique grâce à son point de vue dominant sur l'Oise 20 mètres en dessous.

Le mur d'enceinte mesurait 200 mètres de long sur 2,40 m d'épaisseur et sur dix à quinze de hauteur[3].

Sa structure forme une moitié de polygone régulier de quatorze côtés avec sept tourelles rondes.

Son entrée était composée d'un pont-levis et d'une porte voûtée.

Son donjon de trois étages abritait contrairement à l'usage les appartements du seigneur.

Chronologie

  • 953 : Première mention du château par Yves « l'ancien » au Pecq.
  • août 1346 : Incendie à la suite de la première bataille de la guerre de Cent Ans.
  • septembre 1411 : La milice de Paris s'installe au château.
  • 1416 à 1420 : De nombreux assauts sont lancés contre le château.
  • 1432 : Démolition du château sur l'ordre du duc de Bedford.
  • 1434 : La Hire le reconstruit mais il sera très vite redémoli par John Talbot.
  • 1590 : Le château est assiégé par Henri IV de France.
  • 1814 : Le château cesse d'être une place militaire.


Fouilles archéologiques de 1984-1987

Château de Beaumont-sur-Oise vers 1900. De gauche à droite : donjon, tronçon de boulevard d'artillerie, première tourelle, portion de courtine, deuxième tourelle. La base du donjon, des tourelles, etc., est enterrée.

De 1984 à 1987, le site a bénéficié de fouilles archéologiques qui ont révélé une succession de vestiges architecturaux s'échelonnant sur un millénaire.

Il y eut tout d'abord une église qui, au Xe siècle, recueillit les reliques de Saint Léonor, moine évangélisateur de rite irlandais venu des îles britanniques par la Bretagne.

Vint ensuite, au XIe siècle, un prieuré avec son immense église romane à une nef et deux collatéraux, de 32 m de long et 20 m de large.

Au XIIe siècle, un grand cloître fut construit contre cette église.

L'église, qui dominait une petite colline, protégée par différentes enceintes militaires placées en contrebas et sur la hauteur, devint à l'époque gothique un véritable rempart au Nord comme à l'Est. Le collatéral Nord fut entièrement reconstruit, formant une muraille de 25 m de dénivelé vertical. De même, le chœur à l'Est fut à plusieurs reprises reconstruit sur le vide pour former, à l'état final, un chevet plat, sorte de tour carrée saillant sur le vide, de 25 m de dénivelé en contrebas et d'un minimum de 15 à 20 m d'élévation.

Sans doute à cette époque, les différentes enceintes militaires sont remplacées une grande muraille extérieure flanquée de tours circulaires pleines. Un observateur se tenant à l'extérieur de l'enceinte, face à l'imposante église gothique du prieuré, se trouvait devant une muraille imposante de 35 à 40 m d'élévation totale. On imagine le caractère monumental que présentait le prieuré clunisien de Saint-Léonor au sommet de Beaumont-sur-Oise.

Pour la partie castrale proprement dite, il y eut le donjon roman, à l'époque l'un des plus grands de France, et vraisemblablement aussi haut que son emprise au sol, soit 35-40 m de haut. C'est la « tour de Beaumont » largement mentionnée par la tradition.

Ce donjon, comme la muraille extérieure, furent arasés à la fin de la guerre de Cent Ans.

Au XVIe siècle et au XVIIe siècle, des boulevards d'artillerie noyèrent le rez-de-chaussée du donjon roman dans une masse de terre considérable.

Mise en valeur du château

Les murailles ont été dégagées et réhabilitées en 1997.

Notes et références

  1. « Notice n°PA00079998 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Émile Lauvrière, Jean de Poutrincourt, fondateur du Port-Royal d'Acadie, In: Revue d'histoire des colonies, tome 21, n° 91, janvier-février 1933, pp. 55-70 : « il défend si opiniâtrement Beaumont-sur-Oise qu'Henri de Navarre lui fait des avances. »
  3. Les Grandes Heures de Beaumont-sur-Oise de Jean Aubert.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Aubert, Le château de Beaumont-sur-Oise, un site à voir, dans Beaumont-sur-Oise et sa région, Guide touristique, syndicat d'initiative de Beaumont-sur-Oise et sa région, édition 1987, pp. 23-24.
  • Jean Aubert, Les grandes heures de Beaumont-sur-Oise, Cergy Pontoise, Éditions du Valhermeil, , 140 p. (ISBN 2-905684-15-1, lire en ligne)

Articles connexes

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