Château d'Yverdon
Le château d'Yverdon est un ancien château fort du XIIIe siècle qui se dresse sur la commune d'Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud, en Suisse.
Château d'Yverdon | |||
Une vue extérieure du château. | |||
Période ou style | Médiéval | ||
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Type | Château fort | ||
Architecte | Jacques de Saint-Georges | ||
Début construction | XIIIe siècle | ||
Destination initiale | Résidence comtale | ||
Propriétaire actuel | Commune d'Yverdon-les-Bains | ||
Destination actuelle | Musée | ||
Protection | Bien culturel d'importance nationale | ||
Coordonnées | 46° 46′ 42″ nord, 6° 38′ 30″ est | ||
Pays | Suisse | ||
Canton | Vaud | ||
Commune | Yverdon-les-Bains | ||
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Depuis 1830, le château abrite le musée d'Yverdon et région. De nos jours, le château est également utilisé pour les expositions temporaires du musée suisse de la Mode[1].
le château-musée fait l'objet d'une inscription sur la liste de l'Inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale en catégorie A au titre d'objet multiple et de musée.
Situation
Le château d'Yverdon est situé dans le canton de Vaud sur la commune d'Yverdon-les-Bains.
Histoire
Le château a d'abord été habité par les seigneurs savoyards. Il se composait alors d'une grande tour circulaire bâtie, vers 1235[2], par Amédée III de Montfaucon-Montbéliard, sire d'Orbe. En 1260, Amédée III, vend Yverdon à Pierre II de Savoie, et ordonne à ses vassaux de faire hommage à ce comte. Cette vente, apparemment peu volontaire, semble être le prélude de la conquête du Pays de Vaud[3].
Le château de plan quadrangulaire a été construit de 1258 à 1265[4] par les maçons Jean et Jacques de Saint-Georges, père et fils, sur ordre du comte Pierre II de Savoie, pour protéger la ville.
En 1298, le dimanche après la saint Mathieu, par un acte daté de Mont-Bonnot : « Béatrice de Faucigny, fille de Pierre II de Savoie, du consentement de son mari le Dauphin Guigues VII de Viennois (Humbert d'Albon), restitue à son très-bien-aimé cousin, Jean Ier de Montfaucon, fils d'Amey (Amédée), le château d'Yverdon, la ville et la châtellenie, leurs appendances et appartenances, sans autre réserve que celle du fief »[Note 1].
À partir de la conquête bernoise en 1536, le château devient le chef-lieu du bailliage d'Yverdon de l'État-ville de Berne et sert de résidence aux baillis jusqu'en 1798.
En 1805, alors que le pays de Vaud a obtenu un statut de canton à part entière, la ville d'Yverdon achète le château au canton. Johann Heinrich Pestalozzi, qui est déjà un pédagogue renommé, y installe son institut de 1805 à 1825. Le château accueille ensuite des classes de 1838 à 1974. Le château est restauré vers 1920 par l'architecte Otto Schmid, puis à nouveau dès 1956 sous la direction de l'architecte Pierre Margot[5].
Description
Le château d'Yverdon est un édifice de plan quadrangulaire dit « carré savoyard » de 40 × 48 mètres de côté flanqué par des tours circulaires. Construit sur des alluvions fluviaux-lacustres, la défense naturelle du site était assurée par la rivière Thièle. Un pont-levis permettait de la franchir au niveau de la porte orientale du bourg dont les murailles venaient se greffer sur le château.
Une étude menée par Daniel de Raemy a mis en évidence les nombreuses similitudes architecturales entre le château d'Yverdon et le donjon de Semur-en-Auxois[6]. Les tours de ces deux châteaux sont en effet non pas couronnées de simples créneaux mais de baies-créneaux, fermées par des volets de siège à Yverdon, à linteau soutenus par des coussinets qui semble démontrer que dès l'origine les tours étaient couvertes. Les tours ainsi que le couronnement des courtines étaient dotés de hourds ; construits sur des poutres rétractables, ils complétaient l'appareil défensif en temps de guerre. Les charpentes actuelles des tours datent de la fin du XVe siècle ; celles d'origines devaient être plus trapues. Le château était également précédé par de très fortes braies, aujourd'hui totalement disparues, qui en complétaient la protection. À noter que ce dispositif défensif était en 1260 considéré comme novateur.
Voir aussi
Bibliographie
- [Charles Duvernoy 1841] Charles Duvernoy, Esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie, dès le XIe au XVIIe siècles, Neuchatel, (lire en ligne).
- [Daniel de Raemy 2004] Daniel de Raemy, Châteaux, donjons et grandes tours dans les États de Savoie (1230-1330), un modèle : le château d'Yverdon, Lausanne, coll. « Cahiers d'archéologie romande 98 et 99 », , p. 285-316.
Articles connexes
Liens externes
[PDF] L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Vaud
Notes et références
Notes
- D'après le Cartulaire de Montfaucon. L'acte est signé le 28 septembre 1298, à Mont-Bonnot, dans le Grésivaudan (Isère) ; Roger Déglon, Yverdon au Moyen Âge (XIIIe – XVe siècle) : étude de la formation d'une commune, Librairie de l'Université, 370 pages, 1949, p. 57.
Références
- Musée suisse de la Mode
- Matthieu de la Corbière (préf. Pierre Guichard), L'invention et la défense des frontières dans le diocèse de Genève : étude des principautés et de l'habitat fortifié, XIIe-XIVe siècle, Annecy, Académie salésienne, coll. « Mémoires et documents publiés par l'Académie salésienne » (no 107-108), , 646 p. (ISBN 978-2-901-10218-2), p. 296.
- Charles Duvernoy 1841, p. 19.
- Daniel de Raemy, Le donjon de Semur-en-Auxois, un château savoyard ?, dans Places fortes et centres d'échanges, Actes du 21e colloque de l'A.B.S.S, Semur-en-Auxois (15-16 octobre 2011), Société des sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois, 2014, (ISSN 0989-9200), p. 193.
- Guide artistique de la Suisse, vol. 4a, Société d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6), p. 349-350
- Daniel de Raemy 2004.
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