Cerrado

Le Cerrado est une région de savane que l'on rencontre en Amérique du Sud, principalement au Brésil. Le cœur de cette savane s'étend sur 1,5 million de km², ou 2 millions de km² en comptant les aires limitrophes[7]. Il représente 22 % de la superficie du Brésil[8] et déborde sur les régions limitrophes du Paraguay et de la Bolivie.

Cerrado
Écorégion terrestre - Code NT0704[1]
Cerrado dans la région de Pirenópolis (Goiás).
Classification
Écozone : Néotropique
Biome : Prairies, savanes et terres arbustives tropicales et subtropicales
Global 200[2] : Forêts claires et savanes du Cerrado
Géographie et climat
Superficie[3] :
1 910 038 km2
min.max.
Altitude[3] :58 m1 735 m
Température[3] :13 °C30 °C
Précipitations[3] :mm456 mm
Écologie
Espèces végétales[4] :
6 500
Oiseaux[5] :
571
Mammifères[5] :
254
Squamates[5] :
396
Espèces endémiques[5] :
47
Conservation
Statut[5] :
Vulnérable
Aires protégées[6] :
5,6 %
Anthropisation[6] :
51,7 %
Espèces menacées[6] :
77
Ressources web :

Localisation

Définition

Le mot ‘Cerrado’ signifie fermé ou dense, il a été appliqué à cette végétation à cause de la difficulté à la parcourir[8]. Il s'étend à partir des frontières méridionales de la forêt amazonienne aux secteurs périphériques dans le sud-est des États de São Paulo et de Paraná, occupant plus que 2° de latitude et d'une altitude allant du niveau de la mer jusqu'à 1 800 m

Climat

La température peut varier de 18° à 28 °C et la quantité de pluie annuelle oscille entre 800 et 2 000 mm avec une forte saison sèche d’avril à septembre[9]

Variables qui déterminent la distribution du biome

La distribution du Cerrado est déterminée principalement par 4 éléments : les précipitations saisonnières, le drainage et la fertilité du sol et les feux.

  • Bien que le climat du biome du Cerrado varie considérablement, la quantité de pluie dans toute l’année est considérée comme normale en comparaison aux autres types de savanes du monde. Néanmoins, comme un certain nombre d'auteurs le précisent, le caractère saisonnier des précipitations ne peut pas entièrement expliquer la prédominance de la végétation du Cerrado.
  • L'humidité et la fertilité du sol sont des facteurs aussi importants à considérer. La plupart des sols de ce biome sont dystrophiques, avec un pH bas, une faible disponibilité en calcium et magnésium et une forte disponibilité en aluminium.
  • Le feu est également un facteur structurant du biome du Cerrado; la plupart des espèces végétales y sont adaptées via le développement de certaines tolérances et même pour certaines un degré de dépendance au feu. Ainsi les plantes ayant stocké leurs réserves nutritives dans le sol, les oiseaux et insectes habitant dans les termitières (qui résistent à des conditions climatiques extrêmes), et les arbres ayant développés une résistance de leur écorce, survivent à ces évènements climatiques ravageurs. L'écosystème retrouve donc une apparence fertile et se reconstitue peu après ces incendies.

Biodiversité[10]

En termes d'espèces, le Cerrado est la savane néotropicale la plus riche, avec environ 430 espèces d'arbres et d’arbustes, environ 300 espèces herbacées et plus de 100 espèces d’herbes (Sarmiento 1196). Au total plus de 160 000 espèces de plantes et animaux. Les grands mammifères tels que le fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), le tatou jaune (Euphractus sexcinctus), le jaguar (Panthera Onca) sont représentatifs de ce biome.

Il est possible de trouver le caractéristique Capybara (Hydrochaeris hydrochaeris) et plusieurs espèces de singes : Alouatta caraya et Cebus apella.

Les arbres du Cerrado ont une écorce habituellement épaisse et beaucoup de feuilles ont les cuticules épaisses : dispositifs fournissant une résistance au feu. Les familles dominantes sont Leguminosae, Malpighiaceae, Myrtaceae, Melastomataceae et Rubiaceae.

Cycle hydraulique

Le Cerrado est une région reconnue internationalement pour son rôle de collectionneur et distributeur d’eau. Sur son territoire naissent d’innombrables sources d’eau qui alimentent huit des douze bassins hydrographiques du Brésil.

Cette savane comprend une saison sèche et une saison humide. Durant la saison humide qui s’étend de novembre à avril, de violentes pluies s’abattent sur les sols. C’est la mousson brésilienne. Les espaces naturels, qui accueillent une variété de plantes typiques aux racines profondes, retiennent l’eau et permettent son infiltration dans les sols. Les nappes phréatiques se remplissent abondamment. La couverture arborée, les sols et les roches du Cerrado favorisent la filtration de l’eau sur de nombreuses années. Sur ces terres en basse altitude, des eaux pures et potables jaillissent de la terre. Les cascades font d’ailleurs partie du paysage.

A contrario, la saison sèche qui dure de mai à octobre, est particulièrement aride. Dans certaines régions, il peut ne pas pleuvoir durant plus de cinq mois consécutifs. Pourtant, certaines nappes phréatiques continuent à libérer de l’eau en continu, couvrant normalement les besoins en eau de la biodiversité et des hommes.

Menaces à la biodiversité

Le ‘Cerrado’ est le biome le plus menacé de l’Amérique du Sud à cause de l’expansion de l’agriculture. Environ 50 % de la région est actuellement utilisée pour l’homme et près de 40 % de sa superficie naturelle a été convertie en zone de pâturage ou de cultures[11],[12].

Le Cerrado a perdu plus de 30 % de sa surface forestière totale entre 2004 et 2017[13].

Notes et références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11, , p. 935-938.
  2. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, R. Abell, T. Allnutt, C. Carpenter, L. McClenachan, J. D’Amico, P. Hurley, K. Kassem, H. Strand, M. Taye et M. Thieme, The Global 200 : A representation approach to conserving the earth's distinctive ecoregions, Washington DC, Conservation Science Program, World Wildlife Fund-US, (lire en ligne)
  3. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  4. (en) G. Kier, J. Mutke, E. Dinerstein, T. H. Ricketts, W. Küper, H. Kreft et W. Barthlott, « Global patterns of plant diversity and floristic knowledge », Journal of Biogeography, vol. 32, , p. 1107–1116 (DOI 10.1111/j.1365-2699.2005.01272.x, lire en ligne), données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  5. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  6. (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, (lire en ligne), données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  7. (en) Myanna Lahsen, Mercedes M. C. Bustamante, et Eloi L. Dalla-Nora, « Undervaluing and Overexploiting the Brazilian Cerrado at Our Peril », November/December 2016, sur Environment (magazine) (en) (consulté le )
  8. (1) Oliveira-Filho, A.T. et J.A. Ratter. 1995. A study of the origin of central Brazilian forests by the analysis of plant species distribution patterns.
  9. Dias, B.F.S. 1992. Cerrados: Uma caracterizaçao. In B.F.S. Dias, ed Alternativas de Desenvolvimiento dos Cerrados : Manejo e Conservaçao dos Recursos Naturais Renovaveis
  10. Shorrocks, Bryan, The biology of African savannahs, Oxford University Press, 2007
  11. Klink, C.A. Macedo, R. And Mueller, C. 1995. Bit by bit the Cerrado loses space
  12. Ratter, J.A. , J.F. Ribeiro et D. Bridgewater, 1997. The Brazilian cerrado vegetation and threats to its biodiversity.
  13. « Déforestation: 43 millions d'hectares perdus sur les principaux fronts, selon le WWF », sur L'Orient-Le Jour,
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